Fiscalité
Des baisses d'impôts confirmées par la loi de Finances
Aides, baisses d'impôts...Entre mesures liées à la pandémie et poursuite de projets déjà entamés comme la baisse de l'impôt sur les sociétés, notaires et experts-comptables font le point sur une actualité fiscale et législative très dense.
Pas moins de 90 décrets, 209 arrêtés, 40 avis, 57 ordonnances, quatre lois de Finances rectificatives pour 2020, une loi de Finances 2021... Le programme était très dense, pour la « présentation et décryptage » de la loi de Finances et de l'actualité fiscale 2021, par le Conseil supérieur du notariat (CSN), le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables (CSOEC), lors d'une visioconférence, le 7 janvier dernier. Parmi les nombreuses mesures qui concernent les entreprises, celles prises « pour lutter contre la pandémie » figurent en bonne place, indique Virginie Roitman, expert-comptable.
Autant de mesures qui évoluent au fil des textes. A l'image du PGE, le prêt garanti par l’État, mis en place au début de la pandémie, qui a fait l'objet d'aménagements et de précisions. Parmi les évolutions apportées par la loi de Finances 2021, figure la date limite pour contracter le prêt : le 30 juin 2021. Quant au taux d'intérêt du PGE, rappelle Virginie Roitman, il a été fixé avec deux barèmes distincts : entre 1 et 1,5% pour les prêts remboursés entre 2022 et 2023, et entre 2 et 2,5% pour un remboursement entre 2024 et 2026.
Autre dispositif phare pris dans le cadre de la pandémie, le fonds de solidarité, initié en mars dernier. « Il évolue tous les mois », commente Virginie Roitman. Pour le mois de décembre 2020, il est accessible à différentes catégories d'entreprises : celles faisant l'objet d'une interdiction d'accueil du public, celles du secteur S1 ( tourisme, événementiel, culture et sport), et du secteur S2 ( tourisme et secteurs liés). Pour chacune de ces catégories, les dispositifs diffèrent (et évoluent ). « Grande nouveauté », souligne Virginie Roitman, pour le mois de décembre, le plafond de l'aide a été porté à 200 000 euros pour les entreprises obligées de fermer. Fléchées vers l'entreprise, « ces aides sont exonérées d'impôt sur les sociétés ou d'impôt sur le revenu », précise-t-elle. D'autres aides s'adressent directement au chef d'entreprises et sont exonérées de cotisations sociales. Autre chapitre, le chômage partiel, ou « activité partielle ». Là aussi, évolutions et prorogations suivent la « dynamique » de la pandémie. Un dernier décret ( n° 2020-1786) du 30 décembre 2020, en fixe les modalités de manière différenciée selon les types d'entreprises. D'autres dispositifs prévoient l'exonération de cotisations pour les entreprises très affectées.
Neutralisation d'impacts fiscaux et baisses
d'impôts
Par
ailleurs, la
troisième
loi de Finances
rectificative
2020 a
mis sur pied une aide exceptionnelle, pour les embauches en contrat
d'apprentissage et de professionnalisation. Les contrats doivent
d'être conclus d'ici le 28 février prochain.
Le montant de la prime s'élève à 5 000 euros, si l'apprenti a
moins de 18 ans, et à
8 000 euros,
s'il est majeur.
Indirectement
liées à la pandémie, plusieurs mesures visent à « améliorer
le bilan des entreprises »,
analyse Jérôme Cesbron, notaire. C'est le cas de la gestion fiscale
des conséquences de la réévaluation
des actifs et d'une
opération de cession-bail. Des mesures de « neutralisation
temporaire »
de leurs impacts fiscaux sont prévues par la loi de Finances
2021.
Au chapitre de la pandémie aussi, un taux de TVA réduit ( 5,5%) est appliqué pour le matériel nécessaire à assurer les conditions sanitaires dans les entreprises (masques, gel hydroalcoolique….).
D'autres
mesures ne sont pas liées à la crise et poursuivent des réformes
déjà initiées. Ainsi, dans le domaine de la fiscalité, « le
taux d'IS poursuit la trajectoire à la baisse »,
note Jérôme Cesbron. A compter du 1er
janvier 2021, il passe
de 28 à 26,5% pour un chiffre d'affaires inférieur à 250 millions
d'euros, et, au delà, à 27,5%. A compter du 1er
janvier 2022, un taux unique de 25% devrait être appliqué. Quant au
taux réduit à 15% , il s'applique désormais sous le seuil de 10
millions d'euros de chiffre d'affaires hors
taxes,
contre
7,63
millions
précédemment.
Concernant
les
impôts de production,
la CVAE, Cotisation
sur la valeur
ajoutée
des entreprises,
« les
taux d'imposition diminuent de moitié au 1er
janvier »,
précise Jérôme Cesbron. C'est la part revenant aux régions qui
est supprimée, les départements et communes continuant de toucher
la leur. Pour la CFE, Cotisation foncière
des entreprises,
et la TFPB,
Taxe
foncière
sur les propriétés
bâties,
les
taux d'imposition sont aussi
réduits
de moitié à partir de l'année 2021. Autre démarche qui se
poursuit, celui de la suppression progressive de la majoration
des bénéfices
des
entreprises qui n'adhèrent pas à un OGA, organisme
de gestion
agréé.
Elle
passe à 15% en 2021,10% en 2022 et devrait totalement disparaître
en 2023. Et au chapitre de la « simplification
administrative »,
certains actes et opérations de société ne seront plus soumis
obligatoirement à enregistrement.