Conjoncture

Records de créations en Moselle : derrière les chiffres...

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié ces derniers jours les chiffres de créations d’entreprises en Moselle pour le mois d’août. Un nouveau record est atteint. Derrière cette envolée des immatriculations observées depuis la pandémie apparaît une réalité autant économique que sociale : dans le département, près de 7 entreprises nouvelles sur 10 sont des micro-entreprises.

La création d'entreprise, qui a le vent en poupe, recèle pléthore de réalités humaines, d'histoires de femmes et d'hommes.
La création d'entreprise, qui a le vent en poupe, recèle pléthore de réalités humaines, d'histoires de femmes et d'hommes.

+18,4 %. C’est le taux d’augmentation des créations d’entreprises si on compare cette donnée entre août 2022 et août 2023. Pour le mois dernier, l'Insee recensait 972 entreprises créées. Sur les huit premiers mois de cette année, 7 722 nouvelles entités ont été lancées en Moselle. + 5,2 % de plus que la même période observée en 2022. Des secteurs particuliers portent cette vague. Ils sont raccord avec les tendances de notre époque : community managers, activités de design, et, plus globalement, de services et conseils aux entreprises. C’est ici un patchwork aux contours diversifiés. 

Une réalité complexe et mal connue...

À l'issue de 2023, comme lors des deux années antérieures, la Moselle franchira certainement la barre des 10 000 créations. Cela confirme l'appétence de femmes et d'hommes pour l'accès à l'indépendance professionnelle. Toutefois, un élément majeur est à prendre en compte. Une réalité autant à voir sous l’angle économique que social. Dans le département, 66 % des immatriculations sont des micro-entreprises. Rappelons la genèse de ce régime : il a vu le jour en 2008 et a connu un rapide engouement. D’ailleurs, il y a dix ans, plus de la moitié des entreprises créées étaient des auto-entreprises. Dans les faits, ce statut est souvent précaire. Un peu comme une zone grise du travail, entre sous-traitance et entrepreneuriat de contrainte. D’après l’Urssaf, près de la moitié des micro-entreprises ne génèrent en réalité aucune activité. Le chiffre d’affaires moyen d’un micro-entrepreneur avoisine les 1 500 € par mois. En revanche, cette forme d’entrepreneuriat de nécessité peut s'avérer un levier pour se construire des compétences, se créer un réseau, se tourner vers un emploi plus stable, compléter ses revenus. La création de ce statut a permis de réduire les chiffres du chômage également. Si l’on se penche sur l’évolution de la création d’entreprise, hors micro-entreprise, en Moselle sur la dernière décennie, on constate une grande stabilité. Avec cette certitude : l’indicateur que l’on se plaît à voir battre record sur record dit finalement bien peu, voire rien du tout, du bien-être et de la performance économique.