Initiative

Les violences faites aux femmes en questions à Neufchef

Dans le cadre de la Journée Internationale de la Lutte contre les Violences faites aux Femmes, l’Association des Professionnels de Santé de Neufchef et la gendarmerie nationale de Aumetz proposent une soirée publique de sensibilisation et d’information quant à cette question sociétale. Cette action doit par ailleurs nous interpeller sur le fait que les violences faites aux femmes se situent aussi dans le cercle de l’entreprise, comme l’a révélé l’une des nombreuses enquêtes à ce sujet…

En France, le nombre de plaintes pour harcèlement et agression sexuelle explose.
En France, le nombre de plaintes pour harcèlement et agression sexuelle explose.

Date : mardi 23 novembre. Horaire : 20 h. Lieu : Centre Fortuné Debon de Neufchef. L’Association des Professionnels de Santé de Neufchef et la gendarmerie nationale de Aumetz mettent en place conjointement une soirée consacrée aux violences faites aux femmes, en partenariat avec la ville de Neufchef et la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch. Plusieurs thèmes seront ici abordés : les mécanismes de l’emprise, les effets traumatiques, le cycle de la violence, la prévention, la prise en charge des victimes, le profil des auteurs de violences.

Le tsunami Weinstein...

Avec ce leitmotiv : quelle est aujourd’hui la réponse pénale après le Grenelle des violences conjugales de 2019 ? Comment protéger, punir et soigner ? Dans le flot d’informations délivrées, les intervenants reviendront sur le déroulement des stages à destination des auteurs de violences, le dispositif Téléphone Grave Danger, l’installation du bracelet anti-rapprochement pour la protection des femmes contre les violences. Barbara Spick, psychologue-psychothérapeute, partagera avec l’auditoire son expérience de plusieurs années dans la prise en charge psychologique des victimes et fera part de plusieurs témoignages «Paroles de femmes». Si les violences sont bien souvent situées dans le huis clos de la cellule familiale, elles s’expriment également dans d’autres cercles. Une enquête de l’Ifop, dans le cadre de l’Observatoire du harcèlement sexuel, dans le contexte de l’affaire Harvey Weinstein, du nom de ce producteur américain renommé, condamné le 24 février 2020, à 23 ans de prison pour viol et agressions sexuelles, a mis en lumière des agissements, trop souvent banalisés et tus.

Des chiffres révélateurs...

L’enquête menée auprès de quelque 2 000 Françaises notaient que «40 % des femmes cadres avaient déjà été harcelées sexuellement au sens juridique du terme.» Ni les cheffes d’entreprise (49 %), ni celles en recherche d’emploi (39 %), ni les moins de 25 ans (32 %), ni les 50-64 ans (36 %), ni les plus de 65 ans (30 %) n’étaient épargnées. 34 % des femmes interrogées ici disaient «avoir au moins subi une fois des regards très insistants, 8 % avoir été confrontées à une pression comme un rapport sexuel en échange d’une embauche ou d’une promotion.» La provenance géographique est également intéressante à retenir. Les Françaises ayant l’impression d’avoir dû faire face à une situation de harcèlement sexuel au travail le seraient davantage dans les banlieues dites populaires que celles travaillant dans des villes isolées (27 % contre 15 %). Dans les faits dénoncés, des sifflements, des commentaires ou gestes grossiers. Clients, fournisseurs, collègues et responsables hiérarchiques constituent le quatuor des «indélicats».

Libérer la parole dans les territoires

De même, les femmes victimes d’agissements à connotation sexuelle déclarent que dans 44 % des cas, «leurs supérieurs étaient les auteurs de remarques gênantes sur leur tenue ou leur physique», 55 % de la part de leurs collègues masculins. Invitations dans des endroits ou à des horaires les mettant potentiellement dans des situations compromettantes sont citées. Supérieurs et collègues représentent un tiers des cas où une femme se verrait offrir sur son lieu de travail des cadeaux, tels que du parfum ou des sous-vêtements, en l’absence de tout consentement de cette dernière. La soirée du 23 novembre aura l’ambition d’informer et de libérer - peut-être - la parole. C’est tout le sens de cette initiative que l’on ne peut qu’espérer voir se multiplier dans les territoires. Aux côtés des caisses de résonance comme #Meetoo et #BalanceTonPorc, les actions menées dans les villes, voire villages, sont forcément plus discrètes, mais sans doute tout aussi - voire plus - efficaces. Harcèlement et agression sexuelle sont des délits, punis par la loi. Ces derniers mois, le nombre de plaintes pour de tels agissements interdits a explosé.

. Soirée organisée dans le respect des gestes barrières, avec port du masque obligatoire.

34 %
C’est la proportion des gestes, dans le cadre du travail, tel un baiser volé ou mettre une main aux fesses, décrits par les femmes interrogées dans le cadre de l’Observatoire du harcèlement sexuel. L’effleurement des mains, des cheveux, du visage ou des jambes est aussi cité.