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La CMA de la Moselle forme aux métiers de bouche à Forbach

Les professionnels le déplorent… et font tout pour y remédier. Le secteur des métiers de bouche est en tension depuis plusieurs années. La Moselle n’échappe pas à ces difficultés de recrutement. Pour y pallier, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat 57, en partenariat avec la région Grand Est, et le soutien du Fonds Social Européen (FSE) a lancé une formation dédiée, dans l'espace forbachois.

En Moselle, la boulangerie cherche sa relève.
En Moselle, la boulangerie cherche sa relève.

300. C’est le nombre d’offres relatives aux métiers de boucher, charcutier-traiteur, boulanger, pâtissier déposées officiellement par des employeurs mosellans auprès de Pôle emploi cette année. La partie visible de l’iceberg quand on sait que nombre d’entre eux recrute par réseautage, le bouche-à-oreille… Dans un cas comme dans un autre, un point commun : la majorité des offres sont compliquées à pourvoir. Cela ne vaut pas que pour la Moselle. Beaucoup de professionnels de ces secteurs d’activité font le même constat : ils recrutent de moins en moins de personnes qualifiées, et dans le même temps, les jeunes sont de moins en moins enclins à s’engager dans ces filières. On peut disserter longuement sur les causes sans pour autant faire avancer le Schmilblick.

Des besoins en recrutement très importants

Les voies de recrutement en la matière ne sont pas légion pour une entreprise : embaucher des personnes qualifiées, trouver des apprentis auprès des CFA pour les former durant deux ans. Les deux possibilités s’avèrent trop souvent infructueuses face aux besoins de personnel. Une troisième solution vise à proposer à ses salariés travaillant sur un autre poste de les former aux métiers de bouche, via des dispositifs de transitions professionnelles. Cette possibilité est de plus en plus étudiée par les employeurs. C’est ici une formule souvent gagnante pour le salarié qui trouve un nouveau souffle à sa carrière et l’entreprise qui trouve ici une opportunité de pourvoir à un poste vacant. Parmi les métiers de bouche les plus impactées par le manque de main-d’œuvre, la boulangerie et la boucherie. La Confédération nationale de la boulangerie estime à quelque 9 000 boulangers recherchés dans les 33 000 boulangeries que compte la France. Idem pour le secteur de la boucherie, qui veut recruter à tour de bras. Si elle accueille de plus en plus d’actifs suite à une reconversion professionnelle, elle souffre d’un manque d’attractivité auprès des jeunes - et des familles - malgré tous les efforts faits par les professionnels pour valoriser leurs métiers. On peut le dire, si les choses évoluent, cela se fait à une vitesse d’escargot. Malgré des opportunités d’embauches effectives, des passerelles d’évolution de carrière, reste cet état d’esprit hexagonal venant de bien loin, quand, au cœur des années 80, s’est insinuée dans les cercles familiaux - mais pas que - cette petite musique : «En France, si un jeune n’est pas bon à l’école, on menace de l’envoyer se former dans ces filières.» Ce fut le lot de tant de métiers de la main, pourtant pourvoyeurs de talents révélés, d’épanouissements constatés, de parcours émérites. Les clichés ont la vie dure.

Une formation hyper complète

Même, si on le répète, pour beaucoup de métiers, un revirement rassurant s’est opéré. Pour dynamiser ce vent favorable, la CMA 57 articule des formations dédiées. Formations à temps plein, prise en charge à 100 % par la région Grand Est, soutenues par le Fonds Social Européen. Il s’agit pour les apprenants d’acquérir les compétences professionnelles en lien avec le métier de pâtissier ou boulanger ou boucher ou charcutier-traiteur, de développer les savoir-faire et les savoir-être, en vue d’une insertion professionnelle dans le secteur ciblé. Public concerné : demandeurs d’emploi ayant un niveau suffisant et une motivation avérée pour envisager une préparation au CAP accélérée sur une année scolaire raccourcie (sur tests). Le projet professionnel est validé par un conseiller Pôle emploi. L’action débute cet automne et s’étire jusqu’au 23 juin 2023. Une formation de 1 260 heures par stagiaire (soit un temps complet de 35 h par semaine). Le parcours moyen par stagiaire : 700 heures en centre et 560 heures en entreprise. 20 places sont disponibles. La CMA de Forbach est le lieu de formation. On le voit, autant un levier qu’une perche, c’est une possibilité de rebond à saisir. En tous les cas, les outils sont là. On soulignera l’aspect complet de la formation dispensée : bloc de compétences pratiques et théoriques du métier, sensibilisation à la création d’entreprise, prévention santé et environnement, approche à la digitalisation de l’acte d’achat, technique de recherche d’emploi, bloc général (allemand, français, histoire et géographie, mathématiques et sciences).

Nouveaux horaires à la CMA 57 jusqu'au 31 décembre 2022 sur ses sites de Metz, Thionville, Forbach et Sarrebourg :

. Centre de formalités des entreprises : 8 h à 12 h et de 13 h à 15 h, du lundi au vendredi.

. Après-midi pré-accueil jusqu'à 17 h.

. Standard téléphonique jusqu'à 15 h au 03.87.39.31.00.