Entreprises

Véhicules électriques en entreprise : la Moselle sur la voie d'accélération

Face à l’impératif de la décarbonation automobile, un levier essentiel tient en un faisceau de mesures fiscales et sociales à l’électrique. Les entreprises ont ici un rôle majeur à jouer. Décryptage du contexte dans lequel évolue la Moselle. TPE et PME de notre département voit essaimer un réel volontarisme qui ne demande qu'à grandir.

Un véhicule électrique neuf sur deux est acheté par une entreprise.
Un véhicule électrique neuf sur deux est acheté par une entreprise.

Au 31 décembre dernier, la Moselle recensait plus de 20 000 véhicules électrifiés. Un sur dix appartient à une flotte d’entreprise. Même donnée pour les modèles hybrides rechargeables. Le marché de l’électrique en entreprise progresse. Il va s’amplifier, à la fois pour des raisons réglementaires et budgétaires. Ainsi, la France interdira la vente de voitures thermiques neuves en 2040. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, l’État a mis en place une stratégie progressive et incitative. Les quotas de véhicules propres en entreprise de la loi LOM visent les grands groupes, ceux ayant une flotte d’au moins 100 véhicules. Avec le schéma suivant : 20 % d’électrification en 2024, 40 % en 2027 et 70 % en 2030. Le secteur de la livraison du dernier kilomètre est également concerné par ces quotas. Une flotte composée de motos et de scooters de puissance supérieure ou égale à 1 kW doit suivre le même calendrier, les mêmes règles de renouvellement qu’une flotte de véhicules légers.

Bons sens et volontarisme

Par ailleurs, dès 2025, les parkings non résidentiels et résidentiels devront être équipés de bornes de recharge. Au niveau d’un grand groupe, la loi explicite et encadre ces obligations. Qu’en est-il pour une TPE, d’une PME, lesquelles représentent 9 entreprises sur 10 dans nos territoires ? Ici, pour le chef d’entreprise, tout est affaire de bons sens et d’implication. En termes de mobilité verte, c’est en effet au niveau de l’économie de proximité, de ces petites entreprises, commerçants et artisans que beaucoup se joue sur ce sujet crucial. On note à ce propos des initiatives mosellanes pertinentes et innovantes, témoins d’un engagement réel. Il y a bien sûr ce qui a trait au dynamisme individuel du chef d’entreprise et tout ce qui compose l’arc incitatif pour l’encourager dans une démarche vertueuse. Les entreprises accordent souvent à leur personnel des voitures
électriques dans le cadre d’un package. À l’heure où les ventes ont pris leur envol et se maintiennent à un haut niveau, le patron de TPE ou de PME peut légitimement se poser la question : une telle voiture électrique est-elle également intéressante pour moi ?

Un panel de mesures incitatives

Passer d’une voiture à essence, diesel ou hybride à sa version électrique mérite réflexion. Si on avale les kilomètres, le temps de charge de la batterie est un facteur à intégrer dans l’équation : en Moselle, sur quelque 1 900 points de recharge répartis sur le territoire, 374 sont des points de recharge rapide. On compte dans le département 11 véhicules électriques par point de recharge. Aujourd’hui, l’autonomie théorique de la plupart des voitures électriques est toujours limitée à moins de 600 kilomètres. Outre leur plus-value environnementale, elles présentent des avantages fiscaux pour les entreprises. Des exonérations de taxes à la récupération de TVA sur l'électricité en passant par les crédits d'impôt, il existe de nombreuses incitations. Des mesures pouvant réduire les coûts et contribuer à l'effort collectif en faveur d'une mobilité durable. Ainsi, même si désormais le bonus écologique est réservé aux véhicules qui bénéficient d'un score environnemental minimal, les entreprises continueront à en bénéficier, que ce soit pour une voiture particulière, une camionnette, une moto ou pour certains vélos. Pour respecter l’engagement de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, par rapport à 1990, et atteindre le net zéro en 2050, il est nécessaire que la réduction des émissions de CO2 passe d’un rythme de 2,2 % à 3,8 % par an. Il faut donc accélérer le verdissement du parc automobile. Or celui-ci ne se renouvelle qu’au rythme de 5 % par an, soit vingt ans pour le changer. Les achats par les entreprises, qui représentent plus de la moitié (52 %) du marché du neuf, sont stratégiques. On comprend tout l’enjeu qui passe par l’achat exponentiel de petites voitures électriques.

Du côté d'Outre-Rhin... 
En Allemagne, les économies budgétaires recherchées par la coalition gouvernementale a eu raison des aides financières pour les véhicules électriques. La fin du bonus environnemental est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs alors que, depuis 2016, ce sont près 1,5 millions de voitures purement électriques qui ont été subventionnées. C’est également un coup d’arrêt pour l’Allemagne dont l’ambition est d’atteindre 15 millions de véhicules électriques d’ici 2035.