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Travailler en Moselle : cette solution RH par l’inclusion pour l'entreprise

L’association Travailler en Moselle (ATM) est un vecteur majeur de l’insertion depuis plus de 37 ans sur le bassin d’emploi de Metz, en tant qu’association intermédiaire. Dans sa finalité d’insertion des publics éloignés de l’emploi, elle met à disposition des entreprises du personnel dans de nombreux secteurs d’activité. Ses missions n’ont jamais été autant d’actualité. Un système de proximité simple et réactif qui valorise la démarche RSE et la marque employeur. Décryptage de cette solution RH encore trop souvent méconnue des chefs d'entreprise. 

Fabrice Léonard, directeur, et Emmanuelle Guérard, directrice adjointe, de Travailler en Moselle.
Fabrice Léonard, directeur, et Emmanuelle Guérard, directrice adjointe, de Travailler en Moselle.

Fabrice Léonard est un passionné de son métier, dont il parle avec le cœur. On peut, sans risquer de se tromper, que c'est là une vocation qui s'exprime. Le directeur de l’association Travailler en Moselle aime davantage évoquer ces femmes et ces hommes qui transitent par l’association pour recouvrer ce qui l’une des dignités humaines essentielles, l’utilité sociale et l’épanouissement par le travail, que des chiffres et statistiques, même si ceux-ci sont incontournables dès lors qu’on est conventionné, ici par l’État, et que l’on œuvre aux côtés d’un large réseau partenarial.

L'association intermédiaire, maillon de la chaîne solidaire

Remontons le fil du temps. Sous l’impulsion de feu Philippe Séguin, alors ministre des Affaires sociales, lequel sut bousculer les idées reçues et fit preuve d’humanisme, en donnant la possibilité légale d’exister aux associations intermédiaires, pris corps la loi du 27 janvier 1987, portant diverses mesures d’ordre social. À l’époque, alors que le chômage devenait «structurel» selon l’expression aujourd’hui consacrée, des initiatives individuelles voyaient le jour. Elles visaient à répondre de façon pragmatique à des besoins économiques non pris en charge par l'économie marchande - notamment dans le secteur des services à la personne - et permettaient à des demandeurs d’emploi, exclus du marché du travail, de leur remettre le pied à l’étrier. Tout cela était très disparate sur les territoires et se solidifia alors. C’est dans ce contexte, que, pionnière sur le périmètre messin, fut portée sur les fonts baptismaux l’association intermédiaire Travailler en Moselle. Depuis plus de 37 ans, elle est ainsi implantée sur notre territoire, devenue incontournable dans le champ de l’insertion. Fabrice Léonard et la directrice adjointe, Emmanuelle Guérard, regrette «que ce terme d'insertion soit encore trop souvent mal connue dans ses réalités.» ATM, comme il est coutumier de la dénommer, est reconnue Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS), se plaçant dans le domaine de l’Économie Sociale et Solidaire.

Passerelle d'insertion individualisée

Pour cela, elle propose un parcours d’insertion socioprofessionnel aux personnes éloignées de l’emploi fondé sur une expérience en situation réelle de travail, ainsi qu’un accompagnement individualisé, adapté à la situation de la personne. En somme, une passerelle d’insertion sur mesure, en prenant en compte, sans parti pris, ni jugement, son savoir-faire, son savoir-être, ses potentialités et ses points perfectibles. L’association compte aujourd’hui douze salariés permanents, dévolus au fonctionnement de la structure associative et à son développement. Emmanuelle Guérard, en décrivant précisément le processus de recrutement, du premier contact sur la plateforme téléphonique au premier entretien en présentiel, jusqu’à l’insertion dans l’entreprise, synthétise : «Nous accueillons, accompagnons, informons, évaluons les personnes en recherche d’emplois.» Sur le profil de ces personnes, Fabrice Léonard indique : «Elles doivent entrer dans plusieurs critères d’éligibilité. La majorité est âgée de 25 à 50 ans, sans exclure les plus jeunes et les seniors.» Travailler en Moselle met donc du personnel qu’elle salarie à disposition des entreprises locales, de la TPE au plus grand groupe, en passant par les collectivités ou les associations, répondant aux besoins ponctuels ou réguliers des employeurs : arrêts maladie, congés, surcroît d’activité. On pense ici à la pénurie de main-d’œuvre de nombreux secteurs. «Nous nous adaptons aux demandes», assure Fabrice Léonard.

Prise en charge des contraintes du recrutement

Quant aux missions, elles sont éclectiques : agents d’entretien et nettoyage de locaux, d’espaces verts, emplois de services en milieu hospitalier et EHPAD, employés d’immeubles, de restauration collective, de commerces et d’industries, manutentionnaires et aides aux déménagement. Emmanuelle Guérard précise : «Nos missions d’accompagnement et de suivi de nos salariés garantissent une adéquation rapide entre les besoins des entreprises et nos profils disponibles.» Avantage également : l’ancrage local d’ATM assure du personnel proche du lieu d’intervention, à Metz et 20 km aux alentours. C’est là une solution clé en main pour l’employeur. L’association le libère des contraintes administratives, prend en charge toutes les formalités, avec des contrats de travail à durée déterminée d’usage - CDDU -, permettant une dérogation à la réglementation du travail temporaire (art. 5132-7 du Code du travail). Mais aussi, DPAE, bulletins de salaires, cotisations… À noter, la mise à disposition du personnel est sans engagement de durée, ni de fréquence.

L'humain d'abord

Que de chemin parcouru entre 1986 et 2023. Fabrice Léonard, lequel travaille dans l’association depuis 1999, en est ici un témoin privilégié : «Notre plus belle récompense, c’est quand une personne, est définitivement embauchée par une entreprise, après être passée chez nous. Notre dénomination le dit bien : nous sommes des intermédiaires.» Emmanuelle Guérard acquiesce et ajoute : «Ce qui a changé, ces dernières années ? Nous voyons arriver des personnes qui n’ont plus un seul frein à l’emploi, mais plusieurs. Il y a une authentique démarche sociale dans notre approche. N’oublions pas, nous travaillons avec et pour l’humain. Ce sont nos valeurs auxquelles une entreprise nous faisant confiance adhère également.» Cette solution RH par l’inclusion mérite encore explications et démonstrations car demeurant souvent mal connue.

ATM ancrée dans son territoire

Dans les multiples connections avec ses partenaires socio-économiques, ATM a, par exemple, noué un partenariat avec France Services (réseau de guichets uniques créé pour simplifier les démarches administratives des citoyens en regroupant différents services publics en un même bâtiment). Dans cette optique a été initié le bus Agence de Travail Mobile. un autre partenariat s'est récemment conclu avec l'Union départementale des Associations Familiales (Udaf). ATM est aussi pleinement impliquée dans des soutiens à des causes, comme les Restos du Cœur, la Journée internationale des droits des femmes, ou encore Octobre rose. On le voit, dans sa cohérence, ses résultats aussi, le modèle éprouvé par Travailler en Moselle trouve, plus que jamais, sa pertinence. Elle ne s’est finalement jamais éloignée de son précepte originel. On évolue, on innove. Le faire sans s’éloigner de son socle de valeurs est, assurément, une authentique preuve de crédibilité et de constance. Deux qualités dont on a grandement besoin par les temps présents, si incertains, où tant de repères sont bousculés. ATM poursuit, inlassablement, sa trajectoire, au carrefour de la primauté humaine et de l'activité économique.

Pour aller plus loin : Association Travailler en Moselle - 76 Sente à My, Metz - 03 87 78 68 48 - www.travaillerenmoselle.fr. Sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram et LinkedIn.