Entreprises

Risques psychosociaux : redonner priorité à l'humain dans la machine économique

Les conséquences des risques psychosociaux en entreprise altèrent la santé physique et mentale des salariés. Ils ont un impact direct sur le fonctionnement d’une entreprise et peuvent nuire à sa marche en avant. Les déceler, les prévenir, en connaître la réglementation : c’est le cœur d’un atelier prévention le 8 avril prochain mis en place par l’Union des Entreprises de Moselle.

Les cadres et managers surmenés sont des victimes privilégiées des risques psychosociaux.
Les cadres et managers surmenés sont des victimes privilégiées des risques psychosociaux.

Stress au travail (surcharge de tâches, manque de moyens et d’autonomie), violences internes à l’entreprise (harcèlement, conflit) et externes (menaces, insultes, agressions) : toutes ces problématiques sont bien connues du monde de l’entreprise, mais encore trop souvent taboues, ou du moins minorées. Force est de reconnaître qu'elles ne sont pas simples à appréhender et à résoudre. La crise de la Covid-19 a sans doute accentué beaucoup de ces situations. On l’a vu avec ces retours difficiles de collaborateurs quittant le distanciel pour retrouver leur place en présentiel. Il fallut les réhabituer à l’habituel. Pour nombre de salariés, les confinements, les périodes de télétravail, et plus généralement des interactions sociales réduites durant une longue période, ont constitué des chocs émotionnels et traumatiques importants, lesquels ne s'effacent pas d'un coup de baguette magique et s'inscrivent dans un temps long, avant de les voir s'estomper.

Des femmes et des hommes d'abord, pas des machines...

La vie de l’entreprise est le cadre d’une communauté humaine avant tout. Des femmes, des hommes, avec leurs caractères, leurs forces et leurs instants de doute. Au sein d’une équipe de travail, des rapports de force, de mauvaises relations entre les employés ou avec la hiérarchie peuvent s’instaurer et avoir des répercussions sur l’ambiance au travail. Dans ce contexte, des employés vivent parfois des situations pénibles qui affectent leur fonctionnement et leur productivité au travail. Que ce mal-être soit consécutif au climat de travail ou à la vie personnelle, les entreprises doivent être en mesure de réagir et de proposer des solutions à leurs employés. Le vendredi 8 avril, l’Union des Entreprises de Moselle organise un atelier prévention dont la thématique est «de connaître la réglementation, sensibiliser les chefs d’entreprise aux différentes formes de RPS et leur donner les clés pour agir et définir le rôle de chacun.» Prévenir les risques psychosociaux est un enjeu primordial.

Le marqueur de l'absentéisme

Dans cette période de doutes collectifs et de remise en question de tant de nos modèles, de nos process, face aux incertitudes quant à l'avenir, la pandémie a révélé nos fragilités. Un environnement de travail sain permet de limiter les risques psychosociaux. La pénibilité des tâches est aussi à prendre en considération, pour éviter les troubles musculo-squelettiques et psychologiques pouvant découler d’une mauvaise posture au travail ou du port de charges lourdes. Pour un emploi de bureau, les attentes de la hiérarchie doivent être claires et réalistes. Pour ce faire, il faut fixer des objectifs atteignables. À défaut, un employé peut être découragé et se sentir inefficace. Ce qui est contre-productif. L’entreprise a tout intérêt à veiller au bien-être au travail de ses employés. Investir dans la santé au travail est rentable à long terme et permet de faire des économies substantielles. En effet, des employés heureux sont moins absents, plus loyaux et plus productifs. Cela réduit aussi le turnover des effectifs. Pour repérer les RPS, il faut être attentif aux signes du mal-être au travail. La manifestation la plus fréquente est l’absentéisme. Ce symptôme cache souvent une démotivation au travail. Les employés touchés par les RPS sont plus anxieux, moins investis, plus susceptibles ou sensibles à certains propos, mais aussi plus fatigués et irritables.

Trouver les causes des RPS

Dans un premier temps, ce constat peut faire l’objet d’une rencontre informelle. L’idée est de savoir ce qui provoque ces tensions nerveuses. Est-ce que la charge de travail est trop importante ? Est-ce que la personne subit du harcèlement moral ou sexuel de la part d’un autre employé ou d’un supérieur hiérarchique ? Ou est-ce que l’employé est fatigué moralement ou physiquement ? Selon les constats, différentes mesures peuvent être prises pour soulager l’employé et résoudre le problème à court terme. Elles doivent nourrir un dialogue constructif et coconstruit au sein de l’entreprise. Que ces risques soient générés par l’organisation ou les relations de travail, leur exposition peut avoir des conséquences sur la santé des collaborateurs, particulièrement en termes de maladies cardio-vasculaires, d’affections psychiques, d’épuisement professionnel (burn-out), voire de suicide. Les RPS peuvent atteindre tous les collaborateurs, quels que soient leur positionnement hiérarchique, leur sexe, leur âge ou leur métier. Ici, il est urgent de pas attendre qu’un problème s'ancre. Il faut l’anticiper.

Repères :

. Vendredi 8 avril

. Espace Mazelle, Metz

. 8 h 30 à 12 h 30

. Inscription obligatoire par mail à : juridique@ue-57.fr