Territoires

Rejets de chlorures dans la Moselle et la Meurthe : déploiement d’un pilote de traitement à titre expérimental

L’année 2023 a permis une avancée importante dans le cadre du protocole d’accord 2021-2027 signé entre l’État, l’agence de l’eau Rhin-Meuse, la Région Grand Est et les deux soudières, Humens et Solvay, visant notamment à réduire les flux salins. Les deux industriels ont testé en laboratoire une solution qui a donné des résultats encourageants devant être approfondis.

De gauche à droite sur la photo : François Werner, vice-président de la Région en charge de la Transition écologique et énergétique, Nicolas van der Hayden, directeur Solvay Dombasle, Marc Leonard, directeur Novacarb, Laneuveville-devant-Nancy, Audrey Bardot, présidente du Comité de bassin Rhin-Meuse, Josiane Chevalier, préfète de Région, présidente du Conseil d’administration de l’agence de l’eau, et Marc Hoeltzel, directeur général de l’agence de l’eau Rhin-Meuse. © Agence de l'eau Rhin-Meuse.
De gauche à droite sur la photo : François Werner, vice-président de la Région en charge de la Transition écologique et énergétique, Nicolas van der Hayden, directeur Solvay Dombasle, Marc Leonard, directeur Novacarb, Laneuveville-devant-Nancy, Audrey Bardot, présidente du Comité de bassin Rhin-Meuse, Josiane Chevalier, préfète de Région, présidente du Conseil d’administration de l’agence de l’eau, et Marc Hoeltzel, directeur général de l’agence de l’eau Rhin-Meuse. © Agence de l'eau Rhin-Meuse.

Les chlorures - ou concentrations salines - proviennent, d’une part, des apports naturels de la Seille, du Sânon et de la Meurthe et, d’autre part, des rejets de sels des industriels, en particulier Humens et Solvay. Ces eaux salines, sans danger pour la santé dès lors que les teneurs dans la ressource en eau et l’eau distribuée pour l’alimentation en eau potable respectent la réglementation, peuvent engendrer une corrosion accélérée des installations industrielles ou nécessiter une étape de dessalement pour la production d'eau potable. C’est dans le cadre d’un travail partenarial, acté par le protocole d’accord signé en janvier 2022, qu’ont été portées l’ensemble des investigations. Un groupe de travail multidisciplinaire a pu formuler des idées techniques et lancer des premières recherches qui ont permis d’écarter certaines pistes et d’en valider d’autres. Parmi les technologies sélectionnées figurait la possible séparation et valorisation du sel (chlorure de sodium) issu des activités industrielles par nanofiltration. Après des études en laboratoire avec l’université polytechnique de Catalogne, la solution a été testée sur un pilote pendant six mois en collaboration avec CETAQUA, centre technique de l’eau à Barcelone. Au terme des tests, la réduction des rejets de chlorures (- 15 %) a pu être confirmée. En 2024 débute une nouvelle étape pour affiner la faisabilité technique et économique du procédé expérimenté, et identifier les pistes de recyclage du chlorure de sodium.

Réactions

«Je me félicite du consensus qui règne entre les deux industriels, les services de l’État, l’agence de l’eau Rhin-Meuse et la Région Grand Est autour d’un enjeu historique emblématique pour la qualité de l’eau le long de la Moselle. Je me félicite également de la capacité d’innovation déployée dans le cadre de cette recherche de solutions. En ma qualité de présidente du conseil d’administration, j’ai donné mon accord pour que les services de l’agence de l’eau poursuivent leur accompagnement financier à une nouvelle campagne de recherche en 2024», déclare Josiane Chevalier, préfète de Région, présidente du Conseil d’administration de l’agence de l’eau.

«Les travaux engagés et les premiers résultats obtenus sont dans la droite ligne des prescriptions du plan de gestion des eaux 2022-2027 qui fixe un objectif de bon état chimique de la nappe d’accompagnement de la Moselle d’ici fin 2027. La dynamique doit être poursuivie dans un contexte marqué par l’urgence climatique où les ressources en eau doivent être prises en considération», explique Audrey Bardot, présidente du Comité de bassin Rhin-Meuse.

«La préservation de nos ressources est une priorité absolue pour la Région Grand Est. Nous croyons fermement que seule une action collective permettra de garantir un avenir durable pour tous. C'est pourquoi nous nous engageons sur tous les fronts en faveur des transitions énergétiques et écologiques. Au cœur de nos préoccupations se trouvent la protection et la reconquête de la qualité de nos eaux souterraines, une ressource vitale pour notre région. Ce partenariat témoigne de l'importance cruciale de l'action collective pour obtenir des résultats tangibles, rapides et efficaces. L'avenir de notre région en dépend», assure François Werner, vice-président de la Région en charge de la Transition écologique et énergétique.

«L’évolution des technologies, l’engagement et l’expertise de nos équipes respectives, la collaboration avec nos partenaires académiques et institutionnels font que le travail mené en 2023 permet d’imaginer de nouvelles solutions afin de réduire les rejets chlorures dans la Moselle. Ces résultats encourageants nous animent à poursuivre les efforts pour trouver des solutions pérennes pour notre industrie, tout en continuant à transformer l’industrie du carbonate de soude, la rendant à la fois plus durable et compétitive au sein d'une société émergente et respectueuse de l'environnement. C’est tout l’enjeu de cette prochaine étape d’investigation que nous entamons en 2024», se projette Nicolas van der Heyden, directeur Solvay Dombasle.

«L’évolution constante des technologies, conjuguée à l’engagement sans faille et à l'expertise pointue de nos équipes, ainsi qu'à la collaboration fructueuse avec nos partenaires académiques et institutionnels, ont permis de déployer des efforts importants en 2023 pour identifier des solutions novatrices permettant de réduire les rejets de chlorures dans la Moselle. Ces avancées encourageantes nous poussent à poursuivre nos engagements pour développer des solutions durables et compétitives pour notre industrie. La prochaine étape d'investigation que nous amorçons en 2024 représente donc un défi majeur mais également une opportunité passionnante pour consolider nos avancées et créer un avenir plus durable pour tous», explique Marc Léonard, directeur Novacarb, Laneuveville-devant-Nancy.