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Réforme de l'assurance chômage : la réaction de l'u2p Moselle

Après plus d’un mois de consultations, le gouvernement a enfin levé le voile sur sa réforme de l’assurance-chômage. Avec notamment la modification des règles d’indemnisation en fonction de la conjoncture. Abandon de poste, refus de CDI, bonus-malus y figurent. Du côté de l’u2p Moselle, on soutient le plan, appelant aussi à activer d’autres leviers. Détails.

Mettre en adéquation profils recherchés et candidatures.
Mettre en adéquation profils recherchés et candidatures.

Il aura fallu plus d’un mois de négociations entre les deux chambres parlementaires, et de multiples compromis, pour que députés et sénateurs adoptent, jeudi dernier, le projet de loi ouvrant la voie à une modulation de l’assurance-chômage. Le texte permet dans un premier temps de prolonger les règles actuelles avant d’enclencher dès le 1er février, par décret, la modification des règles d’indemnisation en fonction de la conjoncture. L’u2p, l’une des trois organisations patronales hexagonales (3 millions d’entreprises), représente les entreprises via la Capeb (bâtiment), la Cgad (alimentation et hôtellerie restauration), la Cnams (fabrication et services), l’Unapl (professions libérales) et la Cnatp (travaux publics et paysage). En Moselle, elle relaie, en tenant compte des spécificités locales, les prises de position de sa centrale nationale, force de proposition.

Mieux cibler les besoins des entreprises locales

Ainsi, quant à cette évolution de l’assurance chômage, elle soutient les nouvelles règles d’indemnisation, mais appelle à agir sur d’autres leviers. «Les besoins en compétences des entreprises de proximité ont rarement été aussi importants qu’aujourd’hui. Ils sont la première préoccupation des dirigeants de PME et de TPE quel que soit le secteur d’activité. Ainsi l’u2P considère que la priorité doit aller à la réduction des difficultés de recrutement et soutient donc toute mesure de nature à encourager le retour à l’emploi.» Elle poursuit : «La modulation de la durée d’indemnisation des chômeurs en fonction du niveau de chômage constaté, en fait partie. Alors que le taux de chômage s’élève actuellement à 7,3 %, l’u2p est ainsi favorable à ce que la durée maximale d’indemnisation soit revue à la baisse, passant de 36 mois à 27 mois d’indemnisation pour les 55 ans et plus, de 30 à 22 mois et demi pour les personnes âgées de 53 et 54 ans, et de 24 mois à 18 mois pour tous les moins de 53 ans. C’est malheureusement un constat partagé : plus la durée de chômage se prolonge, plus les chances de retrouver un emploi faiblissent. A contrario l’u2p s’est opposée à ce que le niveau des allocations soit impacté et a souhaité que la durée d’indemnisation en cas de conjoncture dégradée soit plafonnée à 24 mois (36 mois pour les 55 ans et plus) comme aujourd’hui, notamment au regard de la dette cumulée de l’Unedic qui devrait atteindre 60 milliards d’euros à la fin de l’année.» L’u2p conclut : «Ce levier d’action est nécessaire mais ne sera pas suffisant. Nous demandons qu’en parallèle l’accompagnement des demandeurs d’emploi soit amélioré. Il faut impérativement : développer les formations qui permettront aux demandeurs d’emploi d’avoir les compétences requises par les entreprises, promouvoir les métiers qui subissent d’importantes difficultés de recrutement, lever les freins périphériques : aide à la mobilité, au logement, à la garde d’enfants…, accompagner les petites entreprises dans leurs démarches de recrutement, renforcer le service public de l’emploi à destination des petites entreprises pour parvenir à une meilleure adéquation entre les profils recherchés et les candidatures proposées.»