Territoires

Permis à 17 ans : ECF réagit

Premier réseau d’auto-écoles hexagonal, avec un maillage territorial en Moselle, le Groupe ECF réagit à la récente décision gouvernementale d’ouvrir désormais la possibilité de passer son permis de conduire à 17 ans à compter du 1er janvier 2024.

La réforme quant au permis de conduire s'appliquera dès le 1er janvier 2024.
La réforme quant au permis de conduire s'appliquera dès le 1er janvier 2024.

Le 20 juin dernier, la Première ministre, Élisabeth Borne, annonçait qu’à partir du 1er janvier 2024, «il sera possible de passer son permis et de conduire à 17 ans.» Depuis 1922, le permis de conduire n’est délivré qu’à partir de l’âge de 18 ans. Cependant, les personnes s’étant inscrites à l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC ou conduite accompagnée) peuvent déjà passer l’épreuve pratique du permis de conduire à partir de 17 ans. En revanche, après avoir réussi l’examen, ils doivent attendre l’âge de leur majorité pour conduire seuls. La France ne sera pas l’unique pays d’Europe à permettre aux jeunes de conduire seuls dès 17 ans. C’est le cas de l’Islande, de l’Irlande, du Royaume-Uni et de la Slovaquie. Cette réforme concernera tous les jeunes Français qui auront 17 ans en 2024, soit 860 677 personnes, selon l'Insee.

Le permis, outil d'insertion sociale et professionnelle

Du fait, notamment, du manque de transports en commun, le permis de conduire est une priorité pour les jeunes habitant à la campagne : 77 % des 18-24 ans de milieu rural sont titulaires du permis, contre 65 % des jeunes habitants des villes moyennes, et seulement 50 % des habitants de l’agglomération parisienne, selon l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Iniep). Depuis l’annonce de cette réforme, beaucoup d’écoles de conduite constatent un afflux de demande de nouvelles demandes inscription. Parmi les quelque 190 auto-écoles mosellanes, nombre d'entre elles n'échappent pas au phénomène. Le Groupe ECF pense «que cette affluence est générée par les premiers effets d’annonce de la mesure», «réaffirmant son soutien plein et entier à cette mesure, qui permettra aux jeunes d’accéder plus vite à la mobilité, et donc à l’autonomie, l’emploi…, notamment dans les campagnes où les transports en commun font souvent défaut.»

Carence récurrente en inspecteurs

Le Groupe ECF, par la voix de son président Patrick Mirouse, souhaite également apporter des précisions au discours ambiant : «Ce risque d’une affluence soudaine des inscriptions a déjà été agité lors du passage de la conduite accompagnée de 16 à 15 ans, or, il s’avère avec du recul que les demandes sont restées stables. Le fait d’avancer l’âge du permis à 17 ans ne va pas non plus engorger les écoles de conduite en général : Il faut d’abord rappeler qu’il est déjà possible de passer son permis à 17 ans pour les jeunes ayant pratiqué la conduite accompagnée… et n’oublions pas que, notamment dans les villes, l’âge de passage du permis de conduire a reculé sérieusement et qu’il est aujourd’hui de 23 ans ! Néanmoins, il est vrai que les écoles de conduite font face de manière récurrente depuis de nombreuses années à un déficit de places d’examens, cela est inacceptable et c’est à l’État d’assurer correctement sa mission de service public.» En effet, le manque de place à l’examen du permis de conduire est une problématique récurrente. Le Groupe ECF demande à l’État «de mettre en place trois mesures d’urgence pour permettre aux élèves qui sont prêts de passer leur examen sans délai : permettre aux inspecteurs en poste de dédier 100 % de leurs missions aux examens du permis de conduire, ce qui n’est pas le cas actuellement, renforcer les quotas d’heures supplémentaires des inspecteurs pour le passage du permis, embaucher des contractuels (personnel de la Poste par exemple) pour pallier provisoirement le manque d’inspecteurs.» Dossier à suivre donc…

Le permis de conduire, une si longue histoire... 
En 1900, on dénombrait à peine 2 000 véhicules immatriculés sur le territoire français. En 2022, ils étaient plus de 38 millions. Entre les deux époques, il fallut donc élaborer une réglementation et la faire évoluer au fil des décennies. C’est en 1922 qu’est mis en place le permis de conduire, remplaçant le certificat de capacité : l’âge minimal pour la conduite automobile est établi à 18 ans. Durant cette centaine d’années écoulées, les créations, adaptations et évolutions auront été nombreuses : suspension du permis de conduire provisoire par le préfet en 1927, catégories de permis en 1954, Code de la route, assurance obligatoire pour les conducteurs, réglementation des auto-écoles et diplôme d’enseignant de la conduite en 1958, alcootest en 1965, taux d’alcool autorisé en 1970, diapositives pour l’examen en 1972, port de la ceinture de sécurité à l’avant 1973, permis à points en 1992, harmonisation européenne en 2013.