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Ce jeudi, action anti-stress chez Manpower Industrie Metz

Voilà quelque jours, La Gazette Moselle vous présentait l'entreprise OLEM Consult, portée par Émilie Banet et Oliva Stoos. Leur credo : accompagner les dirigeants, comme les salariés, dans les mutations inhérentes au monde du travail. Le jeudi 31 mars prochain, elles animent un atelier au sein de l'agence Manpower Industrie de Metz. Objectif : lever les blocages émotionnels en lien avec les situations de stress, de transition et de collaboration. Une méthodologie bienveillante qui peut se dupliquer à nombre de secteurs et d'entreprises.

Olivia Stoos et Émilie Banet.
Olivia Stoos et Émilie Banet.

Dans le process de leur entreprise OLEM Consult lancée il y a quelques semaines, Olivia Stoos et Émilie Banet mènent une authentique croisade, à la rencontre des dirigeants et salariés des entreprises locales. Elles en sont convaincues : «La période de la Covid-19 a changé pléthore de paramètres dans le monde du travail, plus rien ne saurait être comme avant. Ce serait une erreur de le penser et de nier les évidences.» Les deux Messines pensent là aux formes de management notamment. Mais pas seulement. «On évoque et on agit, à juste titre, sur le stress des dirigeants, des cadres, des managers, mais plus rarement sur celui des salariés.»

Donner du sens

C'est un fait, la période que nous vivons depuis deux ans a sonné comme une prise de conscience, une révélation, un électrochoc pour nombre de salariés. Avec cette question essentielle qui en taraude un nombre croissant : «quel sens je donne à mon travail quotidien ?» Ce constat de terrain qu'elles observent, Olivia Stoos et Émilie Banet en font leur fil conducteur : redonner à la bienveillance en entreprise toute sa place. Dans cette optique, elles vont intervenir le jeudi 31 mars prochain au sein de l'agence Manpower Industrie (15 h, boulevard de Trèves). Les deux femmes expliquent : «Nous avons souhaité un atelier collectif sur les situations de stress et les émotions au travail pour favoriser le bien-être des salariés et resserrer les liens entre les équipes, mais aussi pour permettre de lever les blocages émotionnels en lien avec les situations de stress, de transition, de collaboration.»

Le développement personnel

Cette intervention est née d'un contact fructueux avec l'agence Manpower Industrie et sa directrice Marie-Laure Muzet. Émilie Banet et Olivia Stoos poursuivent : «Notre intention a été de proposer cet atelier à un public autre que les dirigeants ou managers, dans un contexte avec une importance donnée au bien-être, un facteur poussé par la pandémie qui a mis en exergue des enjeux de santé mentale.» Effectivement, beaucoup d'entreprises ont compris que la rétention des talents ne passait plus seulement par les salaires, mais aussi par un accompagnement sur le développement personnel. En somme, prendre l'individu dans son approche globale et humaine dans l'activité économique. Les cogérantes l'assurent : «Des salariés qui ne sentent pas bien dans l'entreprise, c'est du turnover, et ce n'est bon pour personne.»

En lien avec My Path

Leur atelier correspond au programme My Path mis en place par le groupe Manpower pour développer les compétences des talents, par un accompagnement personnalisé afin de permettre à un public d'industrie d'accéder à de nouvelles formes de formation. Manpower a donc sollicité ses salariés en poste chez différents clients. Ces salariés volontaires sont tous en CDI. Améliorer la qualité de vie au travail est avant tout un geste pour les collaborateurs mais c’est également un levier stratégique de la performance des entreprises. Être heureux au travail peut entraîner des changements dans l’état d’esprit du salarié qui sont très bénéfiques pour l’entreprise : moins de retard, plus de proactivité, davantage d’engagement dans de nouveaux projets. Bref, un salarié heureux est un salarié investi dans son travail.

La qualité de vie au travail

Dans le même registre, l’absentéisme au travail est une question complexe à gérer pour l’employeur. L’entreprise doit adapter son organisation le temps d'une absence, laquelle peut désorganiser une équipe et empêcher la réalisation de projets. Et si la bonne démarche était d’agir en amont pour réduire cet absentéisme ? Un cadre de travail lumineux, un mobilier ergonomique, des horaires flexibles peuvent limiter la fatigue physique et agir de manière positive pour la santé. Le bien-être psychologique est également un facteur clé. En se montrant à l’écoute des attentes des collaborateurs et ayant une attitude proactive face à des perturbations éventuelles, un chef d’entreprise lutte efficacement contre la fatigue psychologique et notamment le burn-out, manifestation aiguë d’un malaise profond.

Un facteur santé

C’est certain, les problèmes de santé des salariés peuvent représenter un coût direct en cas de remplacement ou indirect en cas de restructuration de l’équipe (par perte de productivité). À cela s’ajoutent les indemnités parfois versées par l’employeur en complément de celles de la Sécurité sociale, notamment dans le cadre d’un arrêt de travail d’origine professionnelle. Selon certaines études, il serait possible, dans une entreprise où il fait bon travailler, de voir ces dépenses liées aux problèmes de santé des salariés baisser de 25 %. En effet, un cadre professionnel épanouissant réduira la fatigue psychologique liée au stress et offrira plus de souplesse au salarié pour lui permettre d’adapter son rythme de travail. Moins fatigué, le collaborateur a moins de risque d’être arrêté pour raison professionnelle. Un meilleur bien-être au travail pourrait également réduire les arrêts maladies de courte durée. Un salarié qui va au travail en trainant des pieds est rarement un atout pour son entreprise. À l’inverse, un collaborateur heureux de s’installer à son poste de travail peut être un moteur pour sa société.

Un salarié heureux, un salarié productif

Dans un cadre épanouissant, la productivité des salariés est susceptible d’augmenter grâce à plusieurs facteurs. Un collaborateur plus détendu peut se sentir moins fatigué qu’un collaborateur stressé. Résultat : une concentration accrue et une vitesse de travail plus importante lui permettent d’être plus efficace. S’il est motivé par son entreprise, le salarié peut également plus facilement accepter de nouvelles missions. Si le cadre de travail est agréable, cela peut donner envie au salarié de participer davantage aux moments informels au sein de la société. Ces derniers peuvent également influencer la productivité, les collaborateurs pouvant «parler boulot» également pendant l’heure du déjeuner ou les temps de pause. Des études montrent que la productivité de salariés heureux augmenterait de 12 %, qu’une démarche QVT diminuerait l’absentéisme de 25 % et que, globalement, 60 % des collaborateurs se sentent plus motivés au travail quand l’employeur prend en considération le bien-être physique et mental au bureau.

Gérer en autonomie son stress

Ce jeudi 31 mars, Olivia Stoos et Émilie Banet ouvriront leur atelier «en créant l'alliance.» Les participants feront leur auto-diagnostic de stress par écrit, avant de le restituer par un dialogue. Seront abordées les sources du stress. À l'issue de cet après-midi d'échanges, le but est de donner les clés aux participants pour gérer ensuite en autonomie leur stress, via des exercices facilement reproductibles et un livret pratico-pratique. Émilie Banet et Olivia Stoos souhaitent dupliquer et proposer cet atelier à toutes les entreprises locales, à destination des publics de «première ligne», comme la grande distribution, l'hôtellerie-restauration, les industries. Un travail est également envisagé vers les missions locales, Pôle emploi. Les exemples ne manquent pas. Au final, il s'agit de remettre de l'humain dans les rouages du monde du travail, s'y redéployer de la bienveillance et de l'empathie. Il y a urgence et ce n'est pas optionnel à court terme.


«Pour lui donner un sentiment d'appartenance à l'entreprise, il est vital de prendre en compte le bien-être du salarié et son état psychique», expliquent Émilie Banet et Olivia Stoos.