«Mais c’est un vrai mouton à 5 pattes !»

C’est le cri du coeur de l’un de mes clients quand nous avons terminé le travail que je m’apprête à vous décrire dans cet article. Mais replaçons tout d’abord les choses dans leur contexte.

Le m-tourisme est l'une de pierres angulaires de la révolution numérique du secteur touristique.
Le m-tourisme est l'une de pierres angulaires de la révolution numérique du secteur touristique.

Toujours dans notre quête de trouver la bonne recrue à moindre coût et sans se tromper, nous continuons donc notre série d’articles sur le recrutement. Nous nous étions quittés sur la 2ème partie du référentiel métier : la grille de compétences. Pour la renseigner, l’idée est de se reporter aux missions que nous avons identifiées dans la 1ère partie du référentiel et de se demander : «Pour bien réussir cette mission, qu’est-ce que le titulaire doit savoir, savoir-faire et savoir-être ?» Je ne reviens pas sur les définitions de ces 3 notions. Reportez-vous pour cela à l’article précédent. Et donc reprenons, si vous le voulez bien, nos 2 exemples «fils rouges» de la dernière fois : le chargé d’affaires «machines spéciales» et l’assistant de direction. Quels savoirs notre chargé d’affaires doit-il avoir pour bien réussir sa mission : «Concevoir les plans de la machine» ? En termes de savoir, nous parlerons probablement d’un logiciel de Conception Assistée par Ordinateur (CAO) et de la connaissance de la nomenclature des différentes nuances de métaux que l’on trouve dans le commerce. En termes de savoir-faire, citons la conception d’ensembles mécaniques ou la rédaction d’une consultation de prix pour des solutions du commerce. Pour le savoir être, on pourra évoquer la créativité, mais également la résistance à la pression. Si si croyez-moi ! Dans ce métier, les délais sont très courts et il vaut mieux les respecter, vu que les clients sont souvent des (très) grands comptes. Et pour sa mission «Aller former sur place les utilisateurs de la machine qu’il a conçue» ? Pas de savoir particulier sinon peut-être l’anglais si les clients sont à l’étranger. Mais il devra savoir organiser ses déplacements et bien sûr parler en public. Enfin, il aura intérêt à être patient et pédagogue

Et les savoirs de l’assistant de direction ?

Pour bien réussir sa mission «Calculer la prime de productivité des ouvriers ». Il devra «savoir» la politique de la maison en termes de prime de productivité. Il devra savoir faire les saisies dans le logiciel et vérifier la pertinence des résultats. Et il devra être diplomate (en cas de désaccord d’un ouvrier sur le mode de calcul de sa prime) mais également être très rigoureux. Et pour sa mission «réaliser les achats et les approvisionnements d’outillage» ? Il aura le savoir de qui sont les fournisseurs potentiels sur la place. Il saura négocier et il saura gérer des stocks. Et bien sûr, il lui faudra être ferme. Si, si ! Réfléchissez ! Quand il lui faudra dire non à l’armée de représentants qui va assiéger son bureau… Ainsi, à la fin de l’exercice, vous allez vous retrouver avec une liste de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être. Et là, il est très possible que vous paniquiez légèrement, un peu comme le client dont je vous parlais au début, en vous demandant comment vous allez faire pour trouver quelqu’un qui les réunit tous dans un seul cerveau. Pas de panique ! En y réfléchissant un petit peu, vous allez arriver à la conclusion que vous n’avez pas véritablement besoin qu’il soit un expert dans chacun des savoirs de la liste.

Un peu de pondération, que diable !

Donc pour rationaliser tout cela, vous allez pondérer chacun de ces savoirs. Et je vous propose le système de pondération suivant : 1 = Des notions de base suffisent – besoin ponctuel de ce savoir 2 à 3 fois / an. 2 = Savoir utilisé pour des problèmes simples et peu fréquents – 1 fois / mois. 3 = Savoir utilisé pour des problèmes plus complexes et fréquents – plusieurs fois / mois. 4 = Savoir critique pour le poste – utilisé pour des problèmes très complexes et presque quotidiens. 5 = Sait enseigner et transmettre son savoir. Ainsi, si nous prenons le savoir «anglais». Vous le coterez «1» si la personne, une hôtesse d’accueil par exemple, doit accueillir votre client italien (qui ne parle bien sûr pas français) 2 fois par an, lors de ses visites semestrielles. Vous le coterez «2» si elle doit gérer la logistique de déplacement et d’hébergement et accueillir votre actionnaire hollandais qui vient vous visiter à chaque comité de direction mensuel. Vous le coterez «3» dans le référentiel métier de votre responsable qualité qui traite très régulièrement avec des fournisseurs, des prestataires et des clients répartis dans toute l’Europe. Vous le coterez «4» si vous êtes le responsable du service «interprétariat » à l’ONU ; Et vous le coterez «5» si vous êtes responsable d’une boîte de soutien scolaire… pour vos profs d’anglais ! Alors pourquoi ai-je parlé de «grille de compétences» en début d’article et pas simplement de «liste de compétences» ? Eh bien c’est la force de cet outil. Mais on en parle la prochaine fois. D’ici là, prenez bien soin de vous… et de votre équipe !