Saint-Avold Synergie

Les prémices du projet Zinnov

Ce n’est encore qu’une réflexion – bien entamée – sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Saint-Avold Synergie. Dans le développement du marché du stockage stationnaire d’électricité en Europe, l’initiative d’une usine pilote de batteries sur le site du Composite Park à Porcelette se fait jour. 

Le projet Zinnov en est à ses débats initiaux. (c) CASAS
Le projet Zinnov en est à ses débats initiaux. (c) CASAS

C’était ces jours derniers. Comme un acte novateur, prémices à un projet d’avenir. Le président de la Communauté d’Agglomération de Saint-Avold Synergie, Salvatore Coscarella, a réuni la commission mixte de développement économique, attractivité du territoire et formation/recherche, afin d’examiner le projet de création d’une usine pilote de batteries stationnaires présentées par les sociétés Novall et Product Prototype Innovation, implantées sur le site du Composite Park à Porcelette. Lequel est, rappelons-le, un espace d’activités technologiques dédié aux matériaux et aux énergies du futur. La vocation de ce parc est d’apporter un soutien à l’innovation et à la mutualisation des compétences en insufflant une dynamique collective réunissant industriels, centres de recherche et universitaires. 

Dynamique européenne

C’est dans ce contexte que le projet Zinnov trouve sa genèse. L’ambition est d’établir localement, sur le territoire de Saint-Avold Synergie, un modèle pilote démonstratif de production de cellules de batteries stationnaires, dans la perspective d’une industrialisation à plus grande échelle entre 2022 et 2024. Récemment, la Commission européenne a donné son feu vert pour une aide publique de 3,2 milliards d’euros à un projet paneuropéen de recherche sur les batteries. Notifié par l'Allemagne, la Belgique, la Finlande, la France, l'Italie, la Pologne et la Suède, ce projet important d'intérêt européen commun a été considéré comme conforme aux règles de l'UE en matière d'aides d'État. Le projet réunit 17 participants directs des sept États membres. L'ensemble du projet devrait être terminé d'ici à 2031. Par ailleurs, la Commission a adopté un plan d'action stratégique pour les batteries en mai 2018 et lancé l'initiative «European Battery Alliance» avec les États membres intéressés fin 2017. 

La France se met en route

Le marché du stockage stationnaire d'énergie amorce un démarrage en France métropolitaine. La désignation, l'an passé, des lauréats des premiers appels d'offres de long terme pour le marché de capacité (AOLT) donne le feu vert à une dizaine de projets de stockage de batteries. Ces futurs projets s'ajouteront aux quelques mégawatts de stockage stationnaire déjà en service aujourd'hui. Favorisé par la baisse rapide des coûts des batteries lithium-ion, le stockage d'électricité devrait, dans les dix années à venir, se faire une place dans la fourniture de services systèmes. Il pourrait également constituer une alternative au renforcement des réseaux, comme le montrent les expérimentations lancées récemment par RTE et Enedis. 

Regard vers le futur

Mais pour l'heure, les premiers développements portent sur le réglage de fréquence, c'est-à-dire la réserve primaire. Sur les 377 MW de nouvelles capacités qui seront soutenues sur les périodes 2021-2027 et 2022-2028 après l'appel à projets AOLT, 253 MW sont des capacités de stockage. Des projets de petite et grande taille puisqu'ils vont de 1 MW de capacité certifiée à 75 MW pour le plus gros. Le projet naissant sur la Communauté d’Agglomération de Saint-Avold Synergie est d’envergure. Avec des retombées économiques et génératrices d’emplois. Son évolution sera à suivre dans les mois à venir sur ce territoire de la Moselle, aux 41 communes et plus de 55 000 habitants.