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Les ingénieures mosellanes en quête d'une plus grande reconnaissance

La recherche, l’innovation scientifique et technologique sont des leviers décisifs pour répondre aux enjeux environnementaux, sociétaux et économiques planétaires. La France, comme l’ensemble des pays industrialisés, pâtit d’un déficit de vocations pour les métiers scientifiques et techniques. La place des femmes reste ici minoritaire. Un collectif d’associations entend sensibiliser les candidats aux futures échéances électorales. Cet appel voué à faire bouger les lignes passe par la Moselle.

Les métiers d'ingénierie et scientifiques manquent encore trop souvent de femmes.
Les métiers d'ingénierie et scientifiques manquent encore trop souvent de femmes.

Dans les années 70, la proportion des filles diplômées par les écoles d’ingénieurs en France n’atteignait pas 10 %. 50 ans plus tard, elles sont 28 %. Des progrès, certes, mais surtout des combats encore à mener pour parvenir à une équité dans les cursus et dans les emplois en découlant. Sur ce dernier point, on notera que les femmes représentent 23 % des postes ingénieurs dans notre pays. Récemment, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs révélait ce taux de 47 % de filles en terminale. Face à ce panorama, on se consolera à peine en prenant la problématique à l’échelle du monde : 3 % de filles dans les technologies et les communications, 5 % en sciences naturelles, mathématiques et statistiques, 8 % en ingénierie, fabrication et construction.

L'éducation au centre du jeu

En Moselle, et plus globalement en Lorraine, des associations font un travail remarquable pour faire avancer cette cause et la placer au cœur du débat public. On citera, entre autres, Elles bougent, AFFDU, RéZoé, Est’elles Executive, Énergies de Femmes, Femme Tech… Dans l’accès à l’entrepreneuriat, comme à celui des filières, elles déplacent les codes et les mentalités. Sans doute ces entités locales seront intéressées et s’associeront à l’appel d’un collectif de 18 associations nationales œuvrant dans un sens identique au leur. La tribune est portée dans sa genèse par l’Association Femmes Ingénieures, l’Association Femmes et Mathématiques, l’Association Femmes et Sciences. Elles entendent s’inviter dans le débat présidentiel et porter à la connaissance des 12 candidats postulant à la magistrature suprême 26 propositions concrètes autour de 5 axes cardinaux animés par un leitmotiv : combattre les stéréotypes sur les femmes et les sciences, auprès des professionnels et du grand public, y compris les parents d’élèves : «Repenser la place des sciences et de l’ingénierie dans l’enseignement primaire et secondaire, encourager l’orientation des jeunes, plus particulièrement des jeunes filles, vers les filières scientifiques et techniques du supérieur, mettre en place un environnement non sexiste favorisant la mixité dans les lycées et établissements d’enseignement supérieur et dynamiser la carrière des femmes scientifiques, techniciennes, chercheuses et ingénieures, pour briser le plafond de verre.» Le défi est d'importance. Le volontarisme ne manque pas. Cette ambition d'avancée sociétale est menée par des femmes et des hommes d'ailleurs. Ensemble.