Entreprises

Les dirigeants de TPE/PME abordent 2024 entre gris clair et gris foncé

Les dirigeants de TPE/PME scrutent 2024 avec prudence. L’état d’esprit des chefs d’entreprise en Moselle ne dépare pas de celui de leurs pairs hexagonaux. Les incertitudes demeurent à l’heure d’entrer en 2024. La dernière note conjoncturelle de la CPME décrit une situation complexe avec des préoccupations majeures : baisse de l’activité, inflation, recrutement, hausse des salaires, délais et retards de paiement. Face aux incertitudes, l'attentisme prévaudra dès les premiers jours de l'an nouveau.


S'ils disent garder le cap et leurs ambitions, les chefs d'entreprise évoluent néanmoins dans un faisceau conjoncturel complexe.
S'ils disent garder le cap et leurs ambitions, les chefs d'entreprise évoluent néanmoins dans un faisceau conjoncturel complexe.

La dernière enquête de conjoncture réalisée par la CPME entre le 9 novembre et le 4 décembre 2023 auprès de 1 418 dirigeants de TPE-PME, confirme les doutes entrevus en début d’année et une baisse de moral des entrepreneurs. Nombre de chefs d'entreprise mosellans reconnaîtront là le miroir de leur propre situation quant à celle de leurs homologues hexagonaux. Quasiment tous (91 %) ressentent l’impact de l’inflation qui se traduit par une baisse des marges pour la moitié d’entre eux (49 %), près de 7 dirigeants sur 10 (69 %) devant se situer entre les augmentations de prix de leurs fournisseurs et la pression de leurs clients réclamant une diminution de leurs prix. Un tiers des répondants (33 %) constate, au second semestre 2023, une dégradation de leur situation globale. La même proportion (35 %) s’inquiète d’une baisse de leur chiffre d’affaires, ce qui se traduit, logiquement, par une détérioration de leur trésorerie pour 42 % d’entre eux.

Inquiets en 2023... et pour 2024

En cette fin d’année 2023, la baisse de l’activité est désormais en tête des préoccupations des dirigeants (47 %), suivie par l’inflation (28 %) et le recrutement (24 %). Le prix de l’énergie reste également un vrai sujet. Plus de la moitié (52 %) des dirigeants estime qu'il est actuellement un problème pour leur entreprise, 7 % pensant même qu’ils seront contraints de cesser leur activité si une baisse des prix n’intervient pas rapidement. Une large moitié (67 %) des dirigeants interrogés considère que la question du prix et de la disponibilité de l’énergie se posera à nouveau durant l’hiver 2024. L’accès au financement, lui aussi, s’obscurcit. Quant à ce point, les entreprises consultées disent avoir de plus en plus de difficultés pour se financer auprès de leurs établissements bancaires. Un dirigeant sur dix (10 %) a été informé par son établissement bancaire que tout crédit serait refusé, sans qu’une demande formelle n’ait été déposée.

La problématique du PGE

Parmi les dirigeants ayant déposé une demande de financement lors des douze derniers mois, 57 % jugent difficile l’accès au crédit et 73 % font état d’un durcissement des conditions de financement. Seuls 52 % des financements de trésorerie et 73 % des financements d’investissement demandés sont obtenus par les chefs d’entreprise. Dans ce contexte, plus d’un quart (28 %) des entreprises ayant souscrit un prêt garanti par l’État (PGE) disent rencontrer de plus en plus de difficultés pour le rembourser. 3 % ne parviennent pas à le rembourser, ce qui va les contraindre à cesser leur activité. 62 % des dirigeants ayant souscrit ce PGE sont favorables à un étalement du remboursement sans dégradation de la cotation Banque de France et 86 % des entreprises ayant des difficultés à honorer leur PGE. On le voit donc, l'entrée dans l'année nouvelle va se faire à pas feutrés, avec une prudence compte-tenu des contraintes et des circonstances socio-économiques des temps présents.