Les dépenses de Noël restent sacrées

Les consommateurs en France ont beau ressentir la crise, ils n’entendent pas restreindre leur budget de Noël. En revanche, ils freinent sur d’autres dépenses. Par ailleurs, les cadeaux déposés au pied du sapin ne sont pas forcément les plus désirés…

D’après le cabinet Deloitte, les Français n’entendent pas restreindre leur budget de Noël.
D’après le cabinet Deloitte, les Français n’entendent pas restreindre leur budget de Noël.
D’après le cabinet Deloitte, les Français n’entendent pas restreindre leur budget de Noël.

D’après le cabinet Deloitte, les Français n’entendent pas restreindre leur budget de Noël.

Le budget des dépenses pour Noël prévu par les consommateurs augmentera de 0,7% par rapport à l’an dernier. Dans un contexte économique morose, c’est la surprenante conclusion de la 15e édition de «l’étude de Noël», version 2012, effectuée par le cabinet de consulting Deloitte, auprès de 18 000 consommateurs en Europe, dont un dixième en France. L’étude a été présentée par Stéphane Rimbeuf, associé responsable consumer business chez Deloitte, le 7 novembre. «Le sentiment de la récession est largement répandu dans l’esprit français. De plus, les consommateurs estiment que la récession va continuer en 2013.» Pour lui : «la hausse du budget s’explique par le fait que les Français sont très attachés à Noël, à la tradition de la fête familiale». Plus encore, plus les difficultés économiques croissent, plus la tradition de Noël apparaît comme une occasion de se faire plaisir pour oublier la crise, montre le sondage. Pourtant, l’étude dévoile que, «pendant l’année, d’importants arbitrages sont faits pour permettre ces dépenses de la fin de l’année, notamment dans les vacances, les loisirs et l’habillement». Autre tendance, «dans un contexte économique difficile, le mode de consommation devient plus raisonné, et la sensibilité aux prix est en nette augmentation». Plus d’un Français sur deux se préoccupe de payer les produits le moins cher possible, et cette proportion progresse nettement. En conséquence, les consommateurs sont également de plus en plus nombreux à indiquer vouloir acheter leurs cadeaux en promotion. A contrario, une partie importante des consommateurs indiquent qu’ils achèteront sans se soucier du prix… Outre la recherche du meilleur prix, l’achat «raisonné» se reflète également sur la nature des cadeaux offerts. «Il y a une prépondérance des cadeaux utiles.» Neuf consommateurs sur dix annoncent privilégier ce type de présents. Les enfants se voient offrir des cadeaux éducatifs. Autre conséquence, le livre est en tête des cadeaux que les consommateurs prévoient de faire. Chocolat, cosmétiques et parfums suivent. En revanche, «le cadeau high-tech est beaucoup plus souhaité qu’offert, probablement à cause du prix», dévoile l’étude. Pis, alors que l’intention d’offrir diminue, le souhait de recevoir augmente ! Et ce sont surtout les jeunes qui vont être déçus : un quart d’entre eux aimeraient trouver une tablette numérique sous le sapin. Mais, d’après les intentions des consommateurs, ce cadeau sera deux fois moins offert que l’an dernier.

Courses : mode d’emploi

Par ailleurs, la manière dont les consommateurs effectuent concrètement leurs courses de Noël évolue aussi. Ils sont de plus en plus nombreux à concevoir leurs budgets en amont, à rechercher des promotions, à privilégier des marques distributeur et à consulter Internet pour rechercher des informations. Dans les faits, la course aux cadeaux a déjà commencé : 10% des achats sont effectués en octobre, 30% en novembre et, au final, les deux tiers des cadeaux qui seront offerts sont déjà cachés au fond d’un placard à partir du 15 novembre. Les femmes sont celles qui anticipent le plus. Les hommes privilégient la dernière quinzaine, et les jeunes… le dernier jour. Parmi les lieux privilégiés pour faire les courses, figurent en tête l’hypermarché et les chaines spécialisées, en raison de la sensibilité des consommateurs au prix et à l’avantage qu’ils trouvent à effectuer tous leurs achats sous un même toit. «Pour l’alimentation, la prédominance de l’hypermarché s’affirme de façon encore plus soutenue.» 82% des Français s’y rendent. Les supermarchés et les magasins traditionnels ne viennent qu’ensuite. Mais Internet n’est pas oublié : un tiers des dépenses de cadeaux sera effectué en ligne. «C’est plus que la part de marché d’Internet pendant l’année.» Toutefois, c’est surtout en complément de l’utilisation des autres canaux qu’Internet est utilisé : on recherche les idées et les meilleurs prix, essentiellement via les moteurs de recherche, et de plus en plus via les réseaux sociaux, avant d’aller en magasin.