Gazettescope

Le travail bien fait, c’est la santé...

Respect des engagements, sens du professionnalisme, de la hiérarchie, ponctualité, satisfaction du travail bien fait… À l’heure où la tendance tend à un certain hédonisme, voire individualisme, au sein des entreprises, si, en premier lieu, on ne perdait pas les valeurs traditionnelles ? Cette semaine, La Gazettescope se penche sur cette thématique.

La synergie et l'émulation collective : le carburant de l'entreprise.
La synergie et l'émulation collective : le carburant de l'entreprise.

Développement personnel, recherche du bien-être en entreprise : ces items ne sont pas vraiment nouveaux mais ont sans doute été accélérés par la période pandémique, marquée par une profonde introspection chez beaucoup d’entre nous. Dès lors, comment concilier cette aspiration légitime à vouloir se sentir en harmonie avec soi-même dans son travail et la nécessaire mission économique et de performance sur ses marchés à laquelle une entreprise est contrainte, car c'est sa raison d'être ? Prenez les cas - nombreux - de ces salariés qui ont ces derniers mois démissionné pour saisir une opportunité ou changer de métier. Les études nous le montrent : ces salariés «boomerang» sont de plus en plus à vouloir revenir dans leur ancienne entreprise. Ainsi, l’herbe ne serait-elle pas plus verte ailleurs ? À la soif d'aventure qui comporte forcément adrénaline et inconnu, le pendant d'une certaine routine, d'un relatif confort sera vu comme plus rassurant, plus traditionnel.

Qu'est-ce que le travail ?

L’époque est à une certaine phosphorescence sociétale sur la quête de sens. Légitime. Mais, avant de tirer des plans sur la comète, de rêver d'un chimérique grand soir, de faire l’éloge de la paresse, n’est-t-il pas rassurant, dans ces temps si troublés et incertains, où nombre de valeurs et repères, de principes éducatifs, sont remis en cause, de s’appuyer sur le socle de ce qui a fait ses preuves ? Sauf quelques passionnés de leur métier, le travail est bien souvent ce que beaucoup ne font pas de gaieté de cœur, tel un devoir ou une corvée. D’ailleurs, quelle est la finalité du travail ? À court terme, pour passer de bonnes vacances. À long terme, pour s’écouler une paisible retraite. Outre les bases élémentaires d’éducation et de politesse, il en est une qui s’acquiert, jeune, et se déroule tout au long d’une existence, et, donc dans son parcours professionnel. On dit, sans tomber dans les clichés excessifs, qu’à l’heure de la connexion permanente, de l’immédiateté en tout point et toute chose, du zapping continuel, il se perd. Il, c’est le goût et la satisfaction du travail bien fait. De quoi s’agit-il ?

Le «nous» avant le «je»

Un travail bien fait est avant tout un travail qui est fait, c’est-à-dire achevé ou accompli. Qui dit «bon travail» dit évaluation. Évaluer un travail, c’est en juger la qualité en fonction d’une norme conventionnelle, d’une règle établie, de directives édictées par une hiérarchie. En fait, cela est formalisé par écrit dans la relation entre employeur et salarié. Accomplir sa tâche correctement en temps et en heure : l’une des bases élémentaires de la vie en entreprise. Un rouage essentiel de son fonctionnement. Dans une entreprise, le travail bien fait est toujours collectif, car une entreprise se veut être, non pas une addition de «moi», mais un corpus où s’articule le «nous». Il est le fruit de la collaboration d’une équipe, qui nécessite certes que chacun fasse du bon travail, mais surtout que les gens qui travaillent ensemble fassent l’effort pour aller dans le même sens et de l’intérêt commun. Garder jalousement son succès personnel flatte peut-être son ego, mais est assurément moins valorisant et productif que de contribuer à une réussite de groupe.

Bien commencer et durer...

L’appétence pour le travail bien fait est inné. Bien travailler s’apprend. Il a fallu des siècles à l’humanité pour s’approprier ces savoir-faire au cœur de tous nos métiers de l’art et de la culture, de l’industrie, de l’agriculture. Bien travailler demande de la patience, de l’intelligence, de la persévérance. Il faut s’entraîner, s’entraîner, s’entraîner, remettre du cœur à l’ouvrage. En somme, faire, défaire, refaire. Finalement, le bon travail n’est-il pas celui qui est devenu bon au fil du temps et le demeure par l’humilité, une organisation visant à améliorer son efficacité, via une routine quotidienne, un ensemble d’habitudes immuables, un agenda pour bien planifier ses tâches ? Ainsi donc, si on prenait garde ne pas mettre de côté les bonnes vieilles méthodes, les recettes éprouvées, au prétexte d’un certain modernisme ? Voltaire n’écrivait-il pas : «le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin » ?