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Le FC Metz agit pour son avenir économique

Le football professionnel français traverse une véritable tempête économique qui le fait vaciller sur son modèle. Quel sera son devenir après la crise actuelle ? Porteur d’une ambition tout autant sportive qu’économique, le FC Metz n’échappe pas à ce marasme. Même si l’entité mosellane bâtit actuellement un projet amené à le solidifier dans les années à venir. Synthèse du contexte dans lequel évolue le FC Metz depuis plusieurs mois maintenant.

Budgétiser une saison, sans même savoir combien de personnes pourront venir au stade et si seulement, elles le pourront, tient de l’équilibre. Pour l’élite du football français, la billetterie pèse de 2,5 % à près de 20 % sur les recettes totales des clubs. De plus, le contexte économique général est peu favorable à la signature de nouveaux sponsors. La réalité prend une forme grave pour le foot hexagonal. La nouvelle répartition des droits de la télé, dans un imbroglio complexe à démêler, s'ajoute à ce mauvais scénario. Une chose est certaine, il faudra s’habituer aux rencontres sportives dans des stades vides encore un moment. Plusieurs voix évoquant une réouverture des enceintes sportives fin 2021 au plus tôt. Pour un certain nombre de sports collectifs, ne pas pouvoir jouer dans des stades pleins pose de sérieux problèmes financiers. Même si le football bénéficie de la manne des droits de diffusion télévisuelle, dont le poids est beaucoup plus conséquent dans les budgets qu’il ne l’est dans les autres sports collectifs, la crise le touche également. La Ligue de football professionnel a estimé une perte de revenus avoisinant les 200 millions d’euros, soit 125 millions d’euros de perte en billetterie et 67 millions d’euros en revenus d’accueil, selon les détails fournis au gouvernement français dans le cadre d’une demande d’indemnisation. La LFP avait demandé une compensation, juste après que l’État ait imposé une limite de 5 000 spectateurs pour les événements sportifs. Ce plafond a ensuite été réduit à 1 000 à partir du 25 septembre. Puis les stades se sont à nouveau vidés entièrement.

Le business model messin

Depuis, les compétitions se déroulent dans un silence de cathédrale. Il est peu probable que le gouvernement français couvre la totalité des pertes engendrées, l’État ayant déjà mis en place un plan de relance de 120 millions d’euros pour compenser la perte de revenus de billetterie et d’accueil de tous les sports français. En mai dernier, la LFP avait adopté une résolution lui permettant de contracter un prêt garanti par l’État de 224,5 millions d’euros pour compenser le manque à gagner des droits de diffusion causé par la fin de la saison 2019-20. Dans ce paysage aux horizons bien incertains, le FC Metz, qui réussit une saison satisfaisante pour l’heure en Ligue 1 (une dernière victoire à Lyon, un succès Nantes et une 8e place), n’est peut-être finalement pas le plus mal loti. Surtout si on pense à l'avenir. Son budget dessine son présent immédiat. Il se classe sur ce plan au 14e rang de Ligue 1 avec 50 millions d’euros. Loin des chiffres astronomiques du PSG en version qatari (600 millions d'euros de budget), mais en hausse de 10 % par rapport à celui de la saison passée. Surtout, le club mosellan construit, on le sait, son futur sur un ambitieux projet. C’était au sortir de l’hiver 2018. Le stade Saint-Symphorien changeait de propriétaire. Alors locataire de la ville de Metz, le FC Metz actait une convention avec la collectivité lui permettant de devenir gestionnaire et maître d’ouvrage de l’enceinte pour 50 ans. Une stratégie marketing et économique d’entreprise qui devrait lui faire passer le cap de cette crise mieux que d’autres. Car il aura anticipé son business model du monde d'après.