Territoires

La Moselle opte pour l’accueil d’une école vétérinaire

Avec l’ambition de maintenir une offre de formation quant à la profession de vétérinaire, le Département de la Moselle a initié avec ses partenaires, l’Eurométropole de Metz et la Région Grand Est, une démarche visant à proposer l’accueil d’un organisme de formation dédié. Retour sur les objectifs et les enjeux de ce projet structurant.

La pénurie de vétérinaires en zone rurale est une grande difficulté pour les éleveurs.
La pénurie de vétérinaires en zone rurale est une grande difficulté pour les éleveurs.

C’est un constat. Récurent. Il se vérifie en France, comme à l’échelon mosellan. Les déserts vétérinaires, tout comme les déserts médicaux, sont de plus en plus nombreux. En 2023, seuls 16,4 % des vétérinaires exerçaient la médecine et la chirurgie des animaux d’élevage en zone rurale, d’après l’Ordre national des vétérinaires. En Grand Est, 16,8 % d’entre eux déclarent une activité rurale majoritaire. Une donnée qui baisse année après année. Ce qui compromet l’offre de services disponibles dans les territoires et s’apparente comme un paradoxe et un contraste avec l’augmentation du nombre praticiens soignant exclusivement les animaux de compagnie.

Maintenir l'offre de formation

Le Département de la Moselle, qui détient le plus grand nombre d’exploitations d’élevage de bovins, est attentif au maintien des vétérinaires en secteur rural et déplore une part importante d’élevages sans vétérinaires sur son territoire. Avec ce souci de maintenir une offre de formation, il a initié, avec l’Eurométropole de Metz et la Région Grand Est, une démarche tendant à proposer l’accueil d’un organisme de formation. Cela s’inscrit dans la continuité et la cohérence d’un schéma d’action régional. En effet, la Région Grand Est, représentant 10 % du cheptel français, en partenariat avec le Département de la Moselle, a mis en place un plan de lutte contre la désertification vétérinaire, relayé sur le département et co-construit avec la profession vétérinaire. Celui-ci prévoit notamment un soutien à des projets d’investissements en faveur de l’exercice vétérinaire dédié aux animaux d’élevage, le financement de stages d’étudiants vétérinaires au sein d’un cabinet rural, et la mise en œuvre prochaine d’une aide à l’installation de nouveaux vétérinaires ruraux.

Trois emplacements potentiels en Moselle

Les trois partenaires ont exprimé ensemble leur intérêt à accueillir un centre de formation en Moselle, répondant ainsi aux besoins de formation sur le territoire national dans la perspective de fixer des emplois de vétérinaires ruraux pour contribuer à un environnement favorable aux filières d’élevage. Trois emplacements potentiels ont été envisagés, dont deux sur le technopôle de Metz et un à proximité de l’hôpital public de Mercy. Les modalités d’implantation, y compris le statut du centre de formation (public ou privé), seront discutés lors d’une réunion à venir avec le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Ce projet, s’il se concrétise, sera une réponse tangible aux besoins des filières d’élevage, freinant la décapitalisation des cheptels, tout en consolidant les emplois dans le Grand Est qui compte actuellement 1 471 vétérinaires en activités, tous secteurs confondus (235 en activité rurale majoritaire). Enfin, il tendrait à réduire la dépendance des éleveurs mosellans à l’égard du Luxembourg pour les soins vétérinaires, tout en permettant des opportunités de collaborations avec les acteurs académiques locaux, notamment dans le domaine de l’imagerie, et viendrait renforcer l’attractivité académique régionale dans ce domaine essentiel.