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La Journée nationale de la reconversion professionnelle : une passerelle de carrière en Moselle

À l’heure où beaucoup de salariés expriment un autre désir d’avenir, la Journée nationale de la reconversion professionnelle prend tout son sens. Elle se déroulera le jeudi 21 novembre. Plusieurs temps forts sont à noter en Moselle.

Le modèle des carrières linéaires s'étiole. On ne parle plus seulement de reconversion unique mais bien de reconversions dans un parcours professionnel.
Le modèle des carrières linéaires s'étiole. On ne parle plus seulement de reconversion unique mais bien de reconversions dans un parcours professionnel.

Tout quitter pour changer de vie… Beaucoup de salariés en rêvent. Surtout depuis la crise de la Covid-19, qui a interrogé individuellement et collectivement notre corpus sociétal sur la valeur travail. Et par effet ricochet, accéléré les envies d’ailleurs des actifs. Selon une étude réalisée en avril dernier par l’Ifop pour Orient' action, 87 % des salariés se disent prêts à changer de métier. Si les chiffres montrent que la reconversion professionnelle n’est plus un tabou, il est difficile de conclure qu’elle gagne vraiment du terrain. Une étude en mai 2022 de l’Apec rappelait que sur les 31 % de cadres portant un projet de reconversion, seuls 8 % avaient entamé des démarches. Dans 6 cas sur 10, ces reconversions n’étaient pas radicales : les cadres s’orientant en majorité vers un métier proche de leur métier actuel.

De nombreux dispositifs tremplin

Selon une étude du Cereq publiée en février 2022, quelque deux millions d’actifs auraient changé de métier ces cinq dernières années. Cela inclut les changements de profession et de statut (salariés devenus indépendants, non-cadres devenus cadres…). L’organisme France Compétences a réalisé une étude en 2021 sur les reconversions réalisées au cours des cinq dernières années précédentes : 17 % des salariés du privé auraient engagé une reconversion active et fait personnellement des démarches. La multiplication des dispositifs d’aide à la reconversion, CPF en tête, mais également des formations continues y contribuent. Point commun de ces profils : ils souhaitent améliorer leurs conditions de travail pour obtenir un meilleur équilibre vie professionnelle et vie privée et exercer un métier moins stressant. Bien entendu, accélérée par la période pandémique, la quête de sens est de plus en plus citée par les salariés. De plus en plus d’entre eux évoquent cette volonté d’agir en faveur de la transition écologique et sociale, donc de faire de leur travail un outil de transformation de la société. Un changement majeur de paradigme. Toutefois, quant à la reconversion, les freins existent : peur du risque - souvent liée à l’éventuelle perte de salaire qu’un changement de poste supposerait, mais aussi la modification de leur représentation sociale, à laquelle beaucoup de cadres sont attachés.

Une employabilité mouvante et flexible

C’est dans ce contexte que va se dérouler, le mercredi 21 novembre prochain, partout dans l’Hexagone, la Journée nationale de la reconversion professionnelle. En Moselle, plusieurs sites accueilleront le public dans une démarche synergique : Afpa de Thionville-Yutz et de Metz, Cnam de Metz, CMA de Thionville-Yutz et de Metz, Conseil en évolution professionnelle de Metz. L’objectif est bien ici de venir rencontrer les professionnels dédiés afin d’échanger sur sa situation, sur son projet, bénéficier de conseils sur les dispositifs, mesures, formations et accompagnements possibles afin de construire une stratégie en étant soutenu. Dans cette phase transitoire d’une carrière, le bilan de compétences est souvent une clé décisive pour faire le point et se projeter. Avec l’obsolescence des compétences qu’elle engendre, la mutation - voire la disparition - de métiers, la création d’autres, notre rapport aux changements, avec le digital et l’Intelligence Artificielle, est interrogé. La fin des carrières linéaires semble inéluctable. Les diplômes, les voies toutes tracées ne seront plus l’alpha et l’oméga. Toutes ces évolutions qui n’en sont qu’à leur genèse devraient aussi modifier la perception des reconversions professionnelles. Celles-ci seraient alors davantage choisies que subies. Pour cela, les salariés devront accepter une employabilité plus mouvante et flexible et les entreprises adaptées leur politique RH. Un vaste challenge. Passionnant. Demain, c’est déjà, maintenant.