La fusion-acquisition, cette transaction financière décisive, en question à la CCI de la Moselle

On commencera par cette définition : «une fusion-acquisition est une opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés se regroupent pour confondre leurs actifs et n’en former plus qu’un. La société qui vend transmet son patrimoine à la société qui achète, laquelle prend alors le contrôle juridique de la société acquise et détient les pouvoirs aux assemblées générales. Pour autant, chaque société conserve son individualité juridique.» Les entreprises ayant recours à la fusion-acquisition le font pour accélérer leur croissance, accroître leurs parts de marché, accéder à de nouveaux marchés, diversifier leurs activités, augmenter leur puissance financière. La fusion-acquisition s’avère être un outil de croissance externe. À la lecture de ce panorama, on mesure qu’elle n’est pas une transaction financière anodine. En effet, elle comporte des conséquences économiques, fiscales, juridiques, humaines… La CCI Moselle Métropole Metz mettra les projecteurs sur ce sujet important à l’occasion du premier rendez-vous de son club des repreneurs, mettant en réseau des experts et des candidats à la reprise. Philippe Houillon, président du cabinet conseil éponyme, sera l’intervenant de cet atelier qui se déroulera le mardi 28 février prochain, de 18 h à 19 h, dans les locaux de la chambre consulaire, rue Jean-Antoine Chaptal, à Metz.

2022, année délicate pour les fusions-acquisitions

La mission du cabinet de conseil en fusion-acquisition est de réaliser des opérations de cession et de reprise. Il accompagne aussi bien le chef d’entreprise que le repreneur en recherche de cible. Tout ce processus est clairement défini, balisé, répond à des étapes et un process à respecter, sans place au hasard. L’atelier détaillera les rôles du cabinet de fusion-acquisition, la typologie d’accompagnement et le parcours d’une acquisition. Sur la lancée d’une année 2021 record, les banquiers d’affaires pronostiquaient, pour 2022, une explosion sans précédent des rachats et mariages d’entreprises. Cela n’a pas été le cas. Selon le fournisseur de données Dealogic, le marché mondial des fusions-acquisitions a fléchi de près de 39 % en 2022, pour atteindre un montant de 3 660 Mds$ (3 443 Mds€). Comparé à la moyenne 2015-2019, avant que les banques centrales ouvrent en grand les vannes, en réponse à la pandémie de Covid-19, provoquant une frénésie de deals, cela représente une baisse de 9,3 %. Les chocs se sont enchaînés. Entre la guerre en Ukraine, l’effondrement de plus de 30 % du Nasdaq [la Bourse américaine des valeurs technologiques], l’accélération de l’inflation, la hausse des taux et désormais la raréfaction du crédit, l’environnement est devenu extrêmement volatil, et de nombreuses opérations ont été repoussées. Si le marché européen a mieux résisté que les États-Unis, la France n’a guère brillé. Les transactions ayant impliqué des entreprises hexagonales, à l’achat ou à la vente, ont atteint 156 Mds$, soit 46 % de moins qu’en 2021. Le niveau le plus bas observé depuis 2013. La seule opération de grande envergure tricolore en 2022, à savoir l’offre publique de retrait sur EDF estimée à près de 10 Mds$, a été à l’initiative de l’État. Que sera 2023 ? Dans la conjoncture économique actuelle, il serait bien hasardeux de faire le moindre pronostic. Plus que jamais, en amont, une fusion-acquisition requiert une minutieuse préparation…