Bâtiment 57

La formation des artisans progresse

En avril, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du Bâtiment de la Moselle (Capeb) propose plusieurs formations à ses adhérents. Ce volet, vecteur de compétences et de performance, demeure la pierre angulaire de ses missions. Plus largement, où en est la formation continue au sein du secteur de l’artisanat du BTP ? Une récente enquête nous en dit davantage. Elle montre de nets progrès en la matière, fruit du travail de la Capeb et de ses partenaires, mais aussi d’une prise de conscience croissante des professionnels.

Les manutentions manuelles constituent la première cause d'accidents pour les professionnels du BTP. La première cause de maladie reste les troubles musculosquelettiques.
Les manutentions manuelles constituent la première cause d'accidents pour les professionnels du BTP. La première cause de maladie reste les troubles musculosquelettiques.

C’est le type d’action renouvelée, discrète, qui ancre une entité telle la Capeb 57 dans la réalité du quotidien, et en fait toute la force au service des femmes et des hommes qui travaillent dans les territoires, composant l’écosystème entrepreneurial de l’artisanat du Bâtiment : celle de la formation de terrain. Ce quotidien, c'est celui de ses métiers et de ses professionnels y œuvrant. Une authentique mosaïque de savoir-faire et de diversité. Il n’y a qu’à se pencher sur le mois d’avril arrivant pour s’en rendre compte. Le calendrier des formations de la Capeb 57 y est dense : responsable gaz, maîtrise des fluides frigorigènes, connaissance de l’environnement de la pompe à chaleur, sensibilisation aux solutions d’amélioration énergétiques via FEEBAT RENOVE… Des acquisitions techniques indispensables closes pour la plupart par un examen de validation. Si beaucoup de formations demeurent obligatoires, il est un constat avéré. La formation continue au sein du secteur de l’artisanat du BTP augmente, en Moselle particulièrement, notamment dans les domaines de la gestion et de la prévention.

La formation du BTP décryptée

La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du Bâtiment, la Chambre nationale de l'artisanat, des travaux publics et paysagistes, l’Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail et l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics ont présenté il y a quelques mois une étude significative d'une évolution importante. Elle décrypte les résultats de la 7e édition de l’Observatoire national des formations à la prévention suivies dans les entreprises artisanales du BTP. Cette étude traitait les données du FAFCEA et de Constructys qui correspondent aux actifs du BTP (chefs d’entreprise et salariés) des entreprises de moins de 20 salariés ayant suivi une formation en 2018. Les résultats attestent d’une hausse de la formation continue dans l’artisanat du BTP (+ 12 % par rapport à l’année précédente due à une forte augmentation des formations liées à la gestion (+ 30 %) et des formations à la prévention (+ 21 %). Cette dernière demeure, avec une part de 55 %, le premier domaine de formation, principalement grâce aux formations obligatoires à la sécurité. Les formations concernant l’électricité, la conduite d’engins, le travail en hauteur et le secourisme sont les plus suivies. Les autres formations obligatoires à la sécurité affichent également une hausse : + 13 % pour les formations liées au travail en hauteur, + 12 % pour les formations au secourisme ou encore + 11 % pour les formations liées à la conduite d’engins. Les formations liées à l’amiante augmentent légèrement de 1 %. Celles liées à la gestion de la sécurité augmentent de 27 %.

Accidents et maladies professionnels

Les formations concernant les contraintes physiques progressent de 5 % et comptabilisent pas loin de 700 formations suivies. Cette thématique constitue un enjeu important en termes d’accidentologie et de maladies professionnelles. En effet, les manutentions manuelles constituent la première cause d’accidents pour les professionnels du BTP (48 % des 86 886 accidents déclarés) alors que la formation à ce risque reste faible (1 % des formations suivies). Les troubles musculosquelettiques (TMS) constituent toujours la première cause des maladies professionnelles pour l’ensemble des métiers du BTP (90 %). Les métiers des travaux publics, les électriciens et les couvreurs-plombiers-chauffagistes figurent parmi les métiers les plus représentés dans les formations à la prévention. Un autre constat : les chefs d’entreprise artisanale du BTP suivent davantage les formations techniques (65 %) que les formations à la prévention (23 %) contrairement aux salariés (24 % technique et 60 % prévention). L’Observatoire note que l’implication dans la formation dépend de certains critères, au-delà des métiers. Ainsi, l’étude souligne 98 % des stagiaires formés à la prévention sont des hommes. Malgré une féminisation progressive des métiers, les femmes sont sous-représentées dans les formations à la prévention (2 %). Elles sont pourtant 8 % des actifs du BTP.

La région Grand Est efficace

Autre variable : l’âge. Les stagiaires âgés de 20 à 40 ans restent les plus impliqués dans les formations à la prévention (60 %). À l’inverse la tranche d’âge «51 ans et plus» présente un écart négatif important par rapport à sa valeur de référence (15 % seulement de présence aux formations alors qu’ils représentent 29 % des actifs du BTP). Le bagage de l’expérience peut être à l’origine de leur faible présence en formation à la prévention. Enfin, les résultats de l’Observatoire attestent d’une inégale dynamique selon les régions. La région Grand Est s’avère ici particulièrement performante. En définitive, la sensibilisation des entreprises artisanales se poursuit, malgré le contexte de la Covid-19. Bons gestes et postures des collaborateurs sur les chantiers en sont le fil rouge. À l’heure de la réalité virtuelle ou augmentée, la formation de l'artisanat du Bâtiment évolue, sans perdre son axe cardinal, ni son ADN.


«Formations numériques et réalité virtuelle mettant les artisans dans des conditions réelles de travail sur un chantier ou dans un atelier dessinent de nouveaux concepts d'apprentissage.»