Entreprises

La CPME 57 donne des clés pour l’inclusion des handicapés en entreprise

En septembre, la CPME 57 articule une session de formation et d’informations sur le thème «entreprise et handicap». Si les entreprises sont de plus en plus sensibles aux questions d’inclusion et de diversité, nombre d’entre elles peinent à atteindre le quota de 6 % de collaborateurs en situation de handicap imposé par la loi à tout employeur d’au moins 20 salariés.

Le handicap en entreprise demeure un sujet de société essentiel.
Le handicap en entreprise demeure un sujet de société essentiel.

Où en est la situation du handicap dans le milieu du travail en France ? Depuis le 1er janvier 2020, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel impose, sauf cas spécifiques, à l’employeur - même de moins de 20 salariés - de déclarer par le biais de la DSN - Déclaration Sociale Nominative - l’effectif total de travailleurs handicapés dans son entreprise. La bonne connaissance et la maîtrise des obligations légales en matière d’emploi des travailleurs handicapés s’avèrent donc essentielles. Ceci afin d’éviter des pénalités financières pouvant être lourdes pour une entreprise.

Une évolution lente

Le vendredi 23 septembre prochain, la CPME 57 organise un temps de formation et d’informations AT-MP sur le thème «Entreprise et handicap», animée par Maître Ariane Quaranta, du Cabinet Barthélémy Avocats et Associés (Metz - Strasbourg). Créneau : 9 h à 13 h. Lieu : 48 place Mazelle, à Metz. La formation doit permettre de mieux cerner les dites obligations et présentera outils et aides pour la mise en pratique d’une politique efficace de recrutement et d’insertion des travailleurs handicapés. Il y a là encore bien du chemin à parcourir. La 26e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées se déroulera du 14 au 20 novembre. Elle sera l’occasion de faire un point de la situation. L’an passé, une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), publiée en novembre, dénombrait plus de 500 000 salariés bénéficiaires de l’OETH. Les établissements privés et publics à caractère industriel et commercial (Epic), de 20 salariés ou plus, doivent compter 6 % de travailleurs handicapés ce qui, en 2019, devait théoriquement conduire à l'emploi 576 000 travailleurs handicapés. Cette étude sur l'année 2019 recensait ainsi 505 300 salariés bénéficiaires de l’OETH (369 800 salariés en «équivalents temps plein»), soit un taux d'emploi direct des travailleurs handicapés de 3,5 % (un taux inchangé depuis 2016).

Les femmes davantage à temps partiel

Selon la Dares, sur l’ensemble des 102 500 entreprises assujetties à l’OETH, 9 % n’employaient pas de travailleurs handicapés et versaient une contribution financière à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). En revanche, 81 % des entreprises assujetties à l'OETH employaient au moins un travailleur handicapé. Concernant le profil des salariés bénéficiaires de l’OETH, ils ont peu varié ces dernières années : plus âgés que la moyenne des salariés, plus souvent ouvriers ou employés, exerçant davantage une activité à temps partiel (44 % pour les femmes, 19 % pour les hommes). On notera, que de 2018 à 2019, le taux d’embauche en CDI pour les personnes handicapées avait progressé d’un point, pour atteindre 39 % des embauches. Chiffre moins élevé dans les entreprises de 250 à 499 salariés (34 %). Le taux d’emploi des bénéficiaires de l’OETH varie selon la dimension et le secteur d’activité des entreprises. Il croît avec les effectifs : 3,2 % en moyenne pour les établissements comptant entre 20 et 49 salariés et 3,8 % pour ceux de 500 salariés ou plus.

Référent, sensibilisation, formation

À partir de ce panorama, qui évolue peu finalement, et laisse donc une marge de manœuvre conséquente, quel process l’entreprise doit-elle adopter pour passer à la vitesse supérieure ? Pour combattre les préjugés, recruter, maintenir dans l’emploi les personnes en situation de handicap, la bonne volonté est certes louable, mais insuffisante. Les actes sur le terrain, c’est mieux. La première initiative peut par exemple être de nommer un référent garantissant la bonne mise en œuvre de la politique handicap définie par l’entreprise. Ce, quelle que soit sa taille. Cela concerne la TPE au grand groupe. Dans les organisations de plus de 250 salariés, ce référent est obligatoire. À lui d’informer, de conseiller, d’accompagner les collaborateurs en situation de handicap, de s’occuper de l’intégration des nouvelles recrues, de l’adaptation des postes de travail, de sensibiliser. Autres axes : l’information et la sensibilisation des salariés, tout comme la formation et l’implication des managers. Dans cette globalité, il s’agit là d’une vraie stratégie d’entreprise tournée vers le handicap. Pour l’entreprise, cela peut être une corde à son arc RSE, à sa marque employeur. Dans les évolutions sociétales actuelles, il est fort à parier que nombre de potentiels candidats à des postes interrogeront le chef d’entreprise sur son degré d’implication quant au handicap, de la même façon que sur son engagement environnemental. La présence d’accord collectifs spécifiques dans l’entreprise est un facteur déterminant. C’est le cas pour 12 % des établissements assujettis qui emploient 163 400 bénéficiaires de l’OETH, soit 32 % de l’emploi de travailleurs handicapés. Face à cette question sociétale éminemment humaine, on oublie souvent l’essentiel : 80 % des handicaps sont invisibles...

Repères :

. Formation AT-MP «Entreprise et handicap»

. Vendredi 23 septembre

. 48 place Mazelle à Metz, 9 h à 13 h

. Renseignements, inscription avant le 10 septembre via le mail : secretariat@cpme57.fr ou au 03.87.74.31.36.

Le handicap, c'est... 
Le terme de handicap est défini par la loi du 11 février 2005, article 114 comme suit : «Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.»