La Gazettescope

L'entreprise, un capital humain d'abord

Télétravail, espaces de travail flexibles, semaine de quatre jours… Tous ce termes appartiennent au champ des mutations de l’organisation de l’entreprise… et ne sont pas forcément un atout pour nos relations sociales professionnelles. Quand ce qui devient tendance présente quelques défauts… La Gazettescope vous en dit plus, à l’heure du virtuel, du tout écran et des algorithmes. Si on prenait une vraie pause pour prendre en considération le collègue à côté ou en face de nous ? Un sucre, dans votre café ?

Les évolutions récentes dans l’organisation du travail, qu’il s’agisse du télétravail, des espaces de travail flexibles, de la semaine de quatre jours… ont un point commun : elles présentent toutes un risque pour notre capital social, à savoir les ressources sociales dont nous disposons pour nous soutenir mutuellement, nous entraider, agir ensemble. Posons-nous ces quelques questions : à quand remonte notre dernier moment de réelle intelligence collective ? Quand a eu lieu notre dernière discussion personnelle avec l’un de nos collègues ? A-t-elle duré plus de cinq minutes ? Notre dernier fou rire a-t-il eu lieu au travail, où l’on passe la majeure partie de notre temps ? Toute la journée, nous collaborons. Nous interagissons par courriels, tchat, visioconférence. Mais quand prenons-nous le temps d’être vraiment ensemble ? On se situe là dans la décroissance des liens sociaux au travail. Et ce n’est pas anodin, pour notre santé mentale, pour notre efficacité individuelle et collective. C’est l’une des caractéristiques du travail depuis quelques années, à l’heure de l’hyperconnexion : l’intensification du travail et l’explosion des informations quotidiennes à traiter. Qui n’a pas eu un jour ce sentiment d’occuper plusieurs postes à la fois, dans une frénésie de tâches multiples ? La densité des journées de travail va de pair avec leur allongement. C’est tout le débat de la frontière - mince - entre sphère professionnelle et sphère privée. Tout à son rythme à tenir, le salarié, en télétravail, ou au bureau, serait tenté de minorer, de ne pas s’impliquer dans les interactions sociales, pourtant essentielles. Le capital social contribue au sentiment d’appartenance à l’entreprise, à l’équipe. C’est un vecteur qui permet à chacun d’exprimer ses opinions et réagir à celles des autres de façon constructive. À l’heure où les directions se donnent comme priorité de retenir leurs talents et d’innover en termes de recrutement et de marque employeur, l’interaction sociale est une ressource indispensable pour l’entreprise. C’est son ADN : une communauté de femmes et d’hommes d’abord. Aucune froide machine ne remplacera un caractère, une émotion, l'humeur de l'instant...