Territoires

L'Aguram demeure un phare d'expertise pour les territoires mosellans

Dans les évolutions de nos espaces de vie et la prise en compte des impératifs de mobilités alternatives et des transitions énergétiques, écologiques et climatiques, l’expertise de l’Agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle joue un rôle décisif, dans l’accompagnement aux choix de nos décideurs, pour l’attractivité de nos territoires. Ce dans de nombreux domaines transversaux. Régis Brousse, son nouveau directeur, nous en rappelle l’ADN et se projette sur les défis à venir. Ils sont engageants et impactants.

«Les missions de l'Aguram contribuent d'abord à améliorer le cadre de vie des habitants», assure Régis Brousse, directeur de l'Aguram.
«Les missions de l'Aguram contribuent d'abord à améliorer le cadre de vie des habitants», assure Régis Brousse, directeur de l'Aguram.

Depuis quelques jours, l’Agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle (Aguram) a un nouveau directeur en la personne de Régis Brousse, qui succède à Patricia Gout. C’est un homme formé en droit de l’urbanisme, à la probante expérience dans le domaine de la planification territoriale, impliqué durant plus de deux décennies dans les rouages de la métropole messine. Dans son poste précédent, il était directeur général adjoint Urbanisme et Territoires à l’Eurométropole. Régis Brousse arrive à l’Aguram dans une année particulière pour l’entité : celle de ses 50 ans. Elle fut porté sur les fonts baptismaux quand s’ébrouaient les premiers regroupements communaux. Pour l’histoire, on rappellera que c’est le 30 janvier 1975 que naquit le District urbain de l’agglomération messine autour de huit communes et de deux compétences principales, à savoir les transports en commun et le service de lutte contre les incendies. Et au gré des nombreuses évolutions, c’est le 1er janvier 2018 que fut instaurée l’Eurométropole de Metz, forte aujourd’hui de 46 communes regroupant près de 230 000 habitants. Un viaduc entre deux époques.

© Aguram.

Des missions réinventées

Régis Brousse est un pragmatique, à la responsabilité raisonnée, n’omettant jamais de rappeler ces racines territoriales, sans lesquelles aujourd'hui ne serait pas ou peu possible : «Nos missions doivent aider à améliorer la vie des gens. Nous travaillons pour eux finalement», assure-t-il. Effectivement, l’Aguram est au cœur des réalités du quotidien. Plus que jamais. Organisme d’étude et d’ingénierie sur l’aménagement et le développement territorial, elle accompagne la métropole messine et les agglomérations mosellanes. Son statut d’association - elle est présidée par Pierre Fachot, maire de Jussy -, réunit autour des collectivités membres, l’État et les partenaires publics du développement urbain. Elle leur apporte un appui d’ingénierie mutualisé à plusieurs échelons, de l’îlot à la commune, des bassins de vie aux périmètres métropolitains. Bien sûr, depuis 50 ans, les missions de l’Aguram se sont réinventées. L’un des changements de paradigme tient en premier lieu dans son espace d’intervention, comme le rappelle Régis Brousse : «Auparavant, nous centrions nos actions sur les questions purement urbaines. On y a ajouté celles liées aux espace ruraux. Chaque territoire à ses spécificités, ses besoins, ses exigences. A nous d'y répondre.» L’Aguram a été initiée dans la mouvance de la création des agences d’urbanisme issues de la loi d’orientation foncière de 1967, dans cette période d’expansion urbaine caractérisant les trente glorieuses. Avec des missions de service public et d’intérêt collectif. Elle fait partie d’un réseau d’une cinquantaine d’agences, par ailleurs membre de la Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau), des 7 agences du Grand Est (7Est), tout comme les autres agences lorraines (Agape et Scalen).

D'abord des espaces de vie humaine

En 2024, l’Aguram trouve tout son sens et sa cohérence autour d’implications cardinales : participation à la définition des politiques d’aménagement et à l’élaboration des documents de planification (PLUi, PDU, PLH, PCAET, ScoT…), force de proposition quant aux réflexions stratégiques pour coconstruire les projets de territoire et en favorisant l’harmonisation des politiques publiques, décryptage des phénomènes urbains, analyse des dynamiques socio-économiques et d’espaces, développement de l’observation territoriale - notamment sur l’habitat et le foncier -, anticipation des mutations des cadres et des modes de vie. Sur les territoires, elle anime des débats autour de son expertise dans l’innovation et le soutien aux coopérations. En somme, l’Aguram fait le lien entre les habitants et leurs élus, dans une pédagogie explicative des enjeux. Quand il évoque les défis liant l’équilibre à trouver entre l’urbanisation et la préservation des espaces naturels et des ressources, la redynamisation des territoires, le foncier, la démographie et l’habitat, la cohésion sociale et la santé, l’économie et l’attractivité, Régis Brousse porte ici un regard dépassant la seule technicité des dossiers et la froideur des statistiques : «Toutes ces questions n’en sont en fait qu’une seule et unique : comment offrir le meilleur cadre de vie à chacun ? On ne vient plus seulement habiter sur un territoire, on vient d’abord y vivre. Cela sous-entend que cet espace doit disposer d’un maximum d’atouts et de ressources.»

«Pensons et agissons en collectif»

Parmi les défis immenses à relever figure celui de la transition écologique et climatique, entre changements de modèles, résilience, sobriété, consommation locale et responsable. Avec elle, allant de pair, les mobilités quotidiennes : qu’elles permettent de garantir l’accès à l’emploi, aux biens et services, mais aussi qu’elles dessinent la rue comme espace partagé dans la prise en compte du multimodal, du mobilier, du bruit, de l’éclairage, de la densité de circulation, de la végétalisation, des commerces et activités… Lier accessibilité, interactions sociales, bien-être, confort et sécurité : un challenge de tous les jours pour réfléchir des lieux de vie différents. Pour au final, (re) donner à tous un accès à la nature. Sur ce volet, Régis Brousse explicite son ressenti : «Cela demande et va demander de profonds changements à chacun d’entre nous. Sommes-nous capables de les faire ? Le voulons-nous ? Cela bouscule nos usages, notre confort, pensons collectif d’abord, œuvrons pour des politiques et des choix en matière écologique intelligents, concertés. Sortons de ces modèles verticaux et punitifs, c’est contre-productif.» L’Aguram s’appuie sur une équipe d’une trentaine de collaborateurs fédérés en pôles de compétences pour porter sa vision stratégique et transversale. À l’heure de ses 50 ans, elle poursuit donc son rôle de vigie à partir de son ancrage sur les territoires, agrégeant les volontés et les compétences de ces femmes et de ces hommes qui dessinent l’avenir de nos espace de vie, sans omettre d’y associer le citoyen dans des choix importants et décisifs. Il s’agit aussi de renforcer les coopérations avec les entités similaires à Strasbourg, Mulhouse, Nancy, Longwy. Aujourd’hui, c’est déjà demain. Le futur ne peut que se construire ensemble et dans l’intelligence collective. Pléthore d’exemples mosellans, passés ou présents, ont montré toute la pertinence d’avancer communément, avec efficience. L’Aguram en est un maillon fort et engagé.

À propos du développement économique

Depuis 2017, les compétences des intercommunalités se sont étendues : développement économique, gestion des Zones d’activités économiques (ZAE), politique locale du commerce, promotion du tourisme relèvent à présent de leurs domaines d’action. Cette évolution oblige les territoires à se doter d’outils d’observation, de stratégie et d’animation. Afin de soutenir cette transition, l’Aguram construit des indicateurs stratégiques, cible l’essor de nouvelles filières, accompagne la régulation des implantations commerciales, artisanales et logistiques avec le Document d’aménagement artisanal et commercial (DAAC) figurant dans les outils des ScoT, mène les inventaires des ZAE, renforce l’écosystème de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), évalue et mesure les impacts des crises (sanitaires, environnementales…), déploie des services numériques comme Im’Observer (observatoire de l’immobilier commercial), valorise l’économie agricole et les circuits courts. Cela se traduit en actions concrètes comme ces diagnostics sur l’Eurométropole de Metz quant à l’ESS et à l’agriculture de proximité pour le Projet alimentaire, la création de I’m Observer à Saint-Avold et Thionville, l’analyse de l’attractivité des territoires sous l’angle emploi/logement pour Action Logement (collaboration 7Est), la promotion via une application web pour promouvoir les savoir-faire et les produits locaux alimentaires de la Communauté d’agglomération Saint-Avold Synergie...

© Aguram.