Territoires

Geovelo et l’Eurométropole de Metz optimisent l’usage du vélo sur le territoire

La mobilité douce est un enjeu majeur pour les collectivités. On y trouve là des impératifs de santé publique et des débouchés touristiques et d’attractivité pour nos territoires. Si un vaste plan d’État vise d’ici deux ans à tripler les déplacements à vélo, les initiatives et les expérimentations vont bon train sur les territoires. L’une des dernières en date est prometteuse. Elle s’articule entre l’entreprise Geovelo et l’Eurométropole de Metz. Décryptage.

L'application Geovelo au service de la mobilité urbaine à Metz. © : Geovelo.
L'application Geovelo au service de la mobilité urbaine à Metz. © : Geovelo.

«L’Eurométropole de Metz a de grands objectifs en ce qui concerne le développement du vélo sur son territoire. Nous espérons que les outils que nous mettrons à sa disposition permettront d’accompagner cette politique ambitieuse, et que notre application contribuera à faciliter la pratique du vélo pour les locaux comme pour les touristes de passage !», explique Ronan Bouquet, directeur général de Geovelo. Le réseau de voies cyclables dans le périmètre de l’intercommunalité dépasse les 250 km. Il est donc au centre du partenariat cosigné entre la collectivité territoriale et la start-up, dont on se souviendra de la genèse. Geovelo a été initiée en 2008, à Tours, par Benoît Grunberg et Gaël Sauvanet. Lancée deux ans plus tard, elle fait figure de pionnière dans le calcul d’itinéraires à vélo et d’analyse de données pour les collectivités. Avec cet objectif : favoriser l’utilisation du deux roues au quotidien, notamment dans les périmètres urbains.

6,9 km à 14,7 km/h

L’Eurométropole de Metz bénéficie désormais, via le process Geovelo, d’une application optimale de guidage vélo pour ses habitants et peut suivre différents indicateurs permettant de mieux comprendre les déplacements réalisées à vélo sur son territoire, tout comme les espaces métropolitains de Paris, Toulouse, Lyon, Nantes, La Rochelle, Mulhouse, Tours, Clermont, Rouen, Pau… Dans le concret, l’Eurométropole de Metz peut compter sur un accompagnement pour cartographier l’ensemble du réseau cyclable sur OpenStreetMap, un projet international de cartographie communautaire. Il s’agit d’optimiser localement les itinéraires proposés par les applis vélo - et ainsi continuer à favoriser l'utilisation du vélo sur l’ensemble de son territoire - mais aussi disposer d’une base de données ouverte et fiable sur les aménagements cyclables disponibles, en favorisant leur adaptabilité aux besoins des usagers. Ensuite, pour soutenir la politique cyclable de la métropole, Geovelo fournit à l’intercommunalité mosellane l’accès à un tableau de bord permettant d’obtenir plusieurs indicateurs sur la typologie des déplacements réalisés à vélo, et suivre l’impact des mesures mises en place. À cette date, la vitesse moyenne des trajets réalisés à vélo est par exemple estimée à 14,7 km/h, pour une distance moyenne de 6,9 km. Ces indicateurs seront enrichis peu à peu grâce à l’augmentation locale de l’usage de l’application, elle-même facilitée par la création de certaines fonctionnalités réservées aux cyclistes messins (challenges d’activité, actualités locales sur le vélo...).

«Quant au changement climatique, il faut changer de braquet»

Avec donc plus de 250 kilomètres d’aménagements sur son territoire, l‘Eurométropole de Metz place la pratique du vélo comme un axe prioritaire de développement et d’aménagement. Ainsi, dans l’optique de fluidifier la mobilité sur le territoire, Geovelo permet d’accélérer le déploiement de solutions digitales fiables et évolutives, adaptées aux enjeux des collectivités. L’expérience vélo à l’échelle messine répond à des enjeux majeurs : la santé des pratiquants en les extrayant du tout voiture, réduisant leur sédentarité par la pratique sportive et l’environnement avec un mode de déplacement «bas carbone». Le numérique se met ici au service de la planète et de l’humain. Geovelo est actuellement en pleine croissance, ambitieuse pour les mois à venir, quant à son chiffre d’affaires que dans sa politique de recrutement. De son analyse et de son expertise, Ronan Bouquet fait cette intéressante remarque : «Le vélo, comme moyen de transport, s’affirme comme une mobilité durable pour le futur. Mais cela ne peut se faire en un claquement de doigts. Il faut bien être conscient que notre modèle urbain a été réfléchi et construit à partir des années 70 pour le tout voiture. De notables améliorations sont à noter. Mais, à mon sens, il faut accélérer le mouvement. L’adaptation au changement climatique demande de revoir notre conception des choses et nos modes de déplacements, individuellement et collectivement.»

Tripler les déplacements à vélo d'ici deux ans

S’il est un point accord sur lequel sont alignés le Parlement européen, l’État français et les exécutifs régionaux et départementaux, c’est bien celui d’aller vers une mobilité durable. En 2022, le vélo ne représente que 3 % de nos trajets. Le 14 septembre 2018, le Plan vélo fut présenté par le gouvernement. Le but était défini : tripler cette part pour atteindre 9 % en 2024. Un plan autour d’axes essentiels : le développement des aménagements cyclables, l’amélioration de la sécurité routière, la lutte contre le vol des cycles, l’essor des stationnements sécurisés dans les gares et pôles multimodal, les incitations fiscales pour l’achat de vélos à assistance électrique, les réductions d’impôts pour les entreprises mettant à disposition de leurs salariés une flotte de vélos pour leurs déplacements domicile-travail, l’intermodalité train-vélo et car-vélo, le savoir rouler à vélo, la culture vélo. On le voit, le plan est dense. À mesure de cette modification sociétale profonde quant à l’utilisation du deux roues. D’outil de loisirs à l'utilisation ponctuelle, l’ambition est de le muer en outil du quotidien. Un défi d'envergure mais réalisable.... si chacun s'y met.

Pour aller plus loin :
https://geovelo.fr/fr/route?bike-type=own&e-bike=false

La réduction d'impôt pour les entreprises

Les entreprises peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur les sociétés égale aux frais générés par la mise à disposition gratuite de leurs salariés d’une flotte de vélos pour leurs déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail (dans la limite de 25 % du coût de la flotte de vélos). La flotte de vélo peut avoir été achetée ou louée par l'entreprise. Le document BOI-IS-RICI-20-30-20190213 de l'administration fiscale apporte des précisions sur les frais pouvant être inclus dans la réduction d’impôt (notamment la dotation aux amortissements ou la location des vélos, les frais d’installation ou de location de garage, de l’entretien de la flotte,...), les modalités de calcul du plafond (achat ou location) et les obligations déclaratives incombant aux entreprises qui souhaitent obtenir le bénéfice de cette réduction. Enfin, par mesure de tolérance et de simplification, l'Urssaf ne retient pas la valeur des frais générés par cette mise à disposition comme un avantage en nature.

Pour les distances domicile-travail de plus d'un kilomètre à 2 kilomètres compris, 23 % des personnes en emploi se rendent principalement au travail à pied, 6 % utilisent le vélo, 2 % un deux-roues motorisé, 56 % se déplacent en voiture et 13 % prennent les transports en commun.