Gazettescope : cette empreinte carbone, on la diminue enfin ? Concrètement ?

44°C. C’est la température maximale annoncée par les prévisionnistes de Météo-France pour 2050 en Moselle. Du même acabit que 39°C en Bretagne, 42°C dans les Hauts-de-France, 48°C en Occitanie. Cette carte de France en mode coup de chaud a été présentée le 26 octobre dernier par Évelyne Dhéliat, à l’occasion d’un bulletin météo d’anticipation. Les mêmes prévisions réalisées en 2014, toujours pour 2050, anticipaient déjà des maximales dépassant les 40°C, en Moselle, notamment. La version actualisée est donc bien inquiétante. Ce scénario nous fait penser au film américain du début des années 70. «Soleil vert» campait une trame effrayante : «New York 2022. Un brouillard a envahi la surface du globe, tuant la végétation et la plupart des espèces animales. D’un côté, ceux qui peuvent avoir accès à la nourriture rare et onéreuse, de l’autre, les affamés, nourris d’un produit synthétique, rationné par les gouvernements.»

Des conséquences concrètes au niveau local

Depuis 30 ans, les entreprises prennent davantage en compte le changement climatique qui avance. En Moselle, on trouve de nombreuses et probantes initiatives pour le limiter, s'y adapter. Mais, même à une échelle locale, cela est-il suffisant face au défi devant nous, aux dangers majeurs en découlant ? C’est un fait, avec le changement climatique, les écosystèmes se transforment déjà. Entre des périodes de sécheresse qui s’allongent et des moussons qui s’affaiblissent, les ressources naturelles sont amenées à se raréfier, voire à disparaître. Exemple concret : le débit des fleuves en Europe pourrait baisser de 6 à 19 %, entraînant avec lui la production hydraulique et l’ensemble des secteurs qui en dépendent. L’agriculture, l’exploitation forestière, le pêche, la chasse, l’élevage, les activités liées à l’agroalimentaire, minières, les énergies sont amenés à être impactés. L’une des conséquences d’une modification de climat est la multiplication des catastrophes naturelles. Plus d’inondations, de cyclones, d’incendies… Cela à des répercussions sur les activités économiques : augmentation des assurances, infrastructures à renforcer, délocalisation des sites de production, modes de transport et de logistique pénalisés. Pour une entreprise locale, même située dans une zone relativement protégée, cela ne serait pas sans impact.

Repenser l'entreprise au cœur du réchauffement climatique

Également, si la chaleur, le froid, les saisons se modifient, tous les produits et services qui dépendent de ces conditions climatiques sont évidemment affectés. Le tourisme nautique ou de montagne, la filière hôtelière, les producteurs agroalimentaires, les fournisseurs d’énergie, l’industrie de la mode et du textile, les entreprises du BTP, celles produisant des biens de consommation courante : toutes ces activités vont devoir revoir leur modèle économique. Qui dit réchauffement climatique dit aussi modification du cadre réglementaire. Désormais, de nouvelles lois imposent aux entreprises de nouvelles obligations en matière de lutte contre le changement climatique. Si, actuellement, cette réglementation semble encore limitée, on peut penser que dans l’avenir, ces entreprises seront obligées de se doter de systèmes de mesure et de réduction de leurs émissions de CO2. Entre autres restrictions et injonctions. Invariablement, tout cela implique des coûts pour l’entreprise, l’amenant à repenser des pans entiers de son business model. Une raison de plus de se préoccuper du changement climatique avant d’être mis devant le fait accompli de nouvelles législations. On l’a compris, notre process commun reposant sur la (sur) consommation est face à un adversaire colossal. Pas de doutes à avoir, le changement, c’est maintenant. Vite. Il y a urgence.