Gazettescope

Gazettescope : alors, on dort au travail ?

La sieste au travail n’est pas très bien perçue en France. Pourtant, bien des pays l’ont démocratisée. Il ne s’agit pas ici de tomber dans les bras de Morphée durant de longues heures au bureau ! N’empêche une simple micro sieste présente des bienfaits sur la santé. Dormir comme un loir au travail ? Il y a des limites tout de même !


Une étude menée sur les pilotes de la NASA a démontré qu’une sieste d’une vingtaine de minutes améliore les performances de 34 % et la vigilance de 54 %. Une sieste de 15 minutes permet d’éviter de piquer du nez pendant les deux heures qui suivent. Bon, pour tout vous dire, dormir au travail, y compter les moutons, n’est culturellement pas bien perçu dans la sphère d’entreprise. Ceci est vrai pour la France et les pays européens en général. La valeur travail n’apparaît pas ici compatible avec ce temps de lâcher prise. Pourtant, d’autres pays, non moins productifs que le nôtre, l’ont adoptée et démocratisée comme le Japon ou les États-Unis. En Chine, la sieste est un droit constitutionnel depuis 1948. On n’a rien vu de tout cela dans les programmes électoraux récemment présentés dans l’hexagone. Il n’existe en France aucun texte législatif ou réglementaire régissant la pratique de la sieste en entreprise. D’une manière générale, les juridictions sont plutôt défavorables à la sieste sur le lieu de travail. Compliqué en effet de la faire entrer dans un temps de travail dû à l’employeur. C’est à lui qu’il revient d’autoriser ou non cette pratique. Quand un litige survient, les jugent se penchent sur des questions qui peuvent faire sourire, mais essentielles : est-ce la première fois que le salarié est surpris en train de dormir ? Quelles sont la fréquence et la durée des siestes ? Une fois dissipée l’image du fainéant adepte de la sieste, on s’aperçoit que celle-ci présente de nombreux bienfaits sur la productivité des salariés. C’est aussi pour l’entreprise un symbole fort d’engagement dans une démarche QVT (Qualité de Vie au Travail). En augmentant la vigilance du personnel, la sieste fait diminuer le risque d’accident du travail. Le facteur stress est également en repli. Conséquence directe : le risque de maladie professionnelle comme le burn-out est en retrait. Plus globalement, la sieste augmente le temps de sommeil total du salarié. Intéressant pour ceux en manquant cruellement, à force de nuits blanches. Qui dit avantages, dit inconvénients. Le chef d’entreprise devra là être vigilant. La micro sieste est à favoriser, soit de 15 à 20 minutes. Elle se décrit par un état de sommeil léger, dont on s’extrait aisément. Une sieste plus longue aura une meilleure incidence sur la santé et la créativité. Mais elle est difficilement intégrable à une vie d’entreprise. On se contentera donc de ce petit quart d’heure bienvenu. Une chose est certaine, si le chef d’entreprise, l’équipe de direction se prononcent clairement en faveur de la sieste, l’exercice devra être organisé, cadré et délimité, pour éviter les abus. Dormir dans son bureau, dans une salle de sieste dédiée ? Des fauteuils de relaxation dans l’entreprise ? On n’ira peut-être pas jusqu’à imaginer des lits. Alors, on dort ? Quant au ronflement qui indisposerait le collègue non dormeur, c'est une autre histoire, pas celle du marchand de sable...