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Focus sur les cessions et acquisitions des PME locales : quelle année 2022 ?

In Extenso Finance & Transmission, leader dans l’accompagnement des entreprises pour leurs opérations de cession/transmission, d’acquisition et d’ingénierie financière, vient de publier la 6e édition de «Régions & Transmission : panorama des cessions et acquisitions de PME», en partenariat avec Epsilon Research. Décryptage d’une année 2021 de rebond et prospectives sur un exercice 2022 placé sous le signe d’un optimisme relatif quant à la situation en Grand Est et en Lorraine.


«Une cession/transmission se prépare des mois, des années en amont», note Franck Lamotte, Directeur Digitalisation & Data In Extenso Finance & Transmission. © : In Extenso.
«Une cession/transmission se prépare des mois, des années en amont», note Franck Lamotte, Directeur Digitalisation & Data In Extenso Finance & Transmission. © : In Extenso.

Au regard du premier trimestre écoulé et des signaux dessinant les mois à venir, sans pour autant que l’on puisse pour le moment deviner et explorer les potentiels impacts de la crise ukrainienne sur le marché de la cession/transmission, Franck Lamotte et Jérôme Adrian, respectivement, Directeur Digitalisation & Data In Extenso Finance & Transmission, et, Directeur régional In Extenso Finance &Transmission, affirment leur optimisme : «La Lorraine compte de très belles entreprises. C’est une région qui rassure les investisseurs, par ses valeurs, sa tradition de travail.» Dans le baromètre annuel dressé par In Extenso & Transmission, la Lorraine épouse les caractéristiques, en termes de bilans, du Grand Est. L’année 2021 aura été incontestablement marquée, tant par une forte reprise d’activité que par un effet rattrapage par rapport à 2020, fortement perturbée par la crise sanitaire et ses conséquences socio-économiques aux effets systémiques.

Pourquoi céder son entreprise ?

Le panorama couvre l’intégralité de l’année 2021, dans laquelle un échantillon de 56 opérations a été analysé en détail. Des transactions dont le montant s’établit sur la tranche de valorisation de 1 à 50 M€. En 2020, le marché en Grand Est avait bien résisté aux effets de la Covid-19, en enregistrant une hausse des opérations sur l’ensemble de l’année. En 2021, le tableau régional montre un élan certain, avec une progression de plus de 45 % en nombre de transactions. Un niveau supérieur à celui de 2019. L’an passé, le périmètre Grand Est aura donc permis 56 transactions significatives, des entreprises entrées en procédure et celles en valorisation depuis 1 à 2 ans. À noter : si le poids relatif du tissu régional d’entreprises est le double de celui de la Bourgogne-Franche-Comté, le dynamisme y est moindre à l’échelle nationale, avec 5 % des transactions pour 8 % des PME françaises, soit 7 125 entités. À cet instant de ce décryptage, on peut se poser la question. Pourquoi cède-t-on son entreprise ? On y verra logiquement l’effet âge, au moment d’un départ en retraite. Ce n’est pas le critère primordial, comme l’expliquent Jérôme Adrian et Franck Lamotte : «Il y a tout un faisceau de raisons qui tiennent compte des parcours de chacun. Une chose est certaine. Il ne faut pas attendre que l’activité décline, ne se renouvelle plus pour vendre, car l’entreprise perdra de sa valeur. Une cession peut aussi bien être motivée par une opportunité que par le cycle amenant à une liquidation. Ces opérations ne s’improvisent pas, elles se préparent, des mois, des années auparavant. Nous faisons là un travail de pédagogie, d’explications auprès des entrepreneurs.»

«Dans le Grand Est, le secteur TMT connaît une dynamique importante quant au nombre de transactions. Il y bénéficie d'un écosystème particulièrement favorable à son développement», observe Jérôme Adrian, Directeur régional In Extenso Finance & Transmission.

Une région très attractive

Cette tendance se reflète aussi dans le niveau moyen des transactions qui demeure légèrement en deçà de 10 M€. Le segment de valorisation qui s’est avéré le plus actif en 2021 est le marché des opérations inférieures à 5 M€ qui a bondi de 60 %, soit presque deux fois plus que les autres segments du marché. En détail : 32 opérations de 1 à 5 M€ (20 en 2020 et 16 an 2019), 11 de 5 à 15 M€ (8 et 9), et 13 de 15 à 50 M€ (10 et 11). Le marché de la cession/transmission en 2021 en Grand Est aura été porté par plusieurs secteurs d’activité. Les TMT - Technologies, Médias, Télécommunications - a connu l’an passé un essor notable : en nombre de transactions, 14, et en valorisation estimée moyenne à 14,6 M€. Les services aux entreprises et aux particuliers, comme les biens d’équipement et l’énergie, matières premières et chimie, ont été bien orientés. Un visuel sur l’origine géographique des acquéreurs est par ailleurs instructif. Le poids des opérations nationales reste majoritaire avec un taux de 75 %. Ici, l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes sont les deux régions auxquelles les cédants ont vendu leur entreprise. Le taux d’acquéreurs Grand Est est de 11 %. On notera 25 % d’acquéreurs étrangers : allemands, britanniques, américains, belges, suédois. Franck Lamotte et Jérôme Adrian observent : «C’est le signe que la région est attractive et recèle beaucoup d’atouts.»

Une dimension humaine

Dès lors, quid de 2022 ? Le premier trimestre demeure actif avec un encours important d’opérations, même si un tassement relatif du volume est à noter, avec une baisse de 15 %. Le contexte conjoncturel fait poindre des incertitudes, avec une augmentation du coût des matières premières, des difficultés d’approvisionnement et de recrutement dans plusieurs métiers en tension. Ce cocktail pourrait conduire à une inflexion de la tendance positive des derniers mois. Les semaines le confirmeront ou l’infirmeront. Franck Lamotte et Jérôme Adrian concluent sur un point essentiel : «Céder son entreprise, en acquérir, ce sont des histoires et des trajectoires de vie de femmes et d’hommes. Il y a bien sûr la transaction financière, mais surtout, une dimension humaine dont on ne peut pas tenir compte. Ces valeurs sont aussi celles d’In Extenso.» En somme, il s’agit de transmettre des entités, source d’attractivité socio-économiques sur les territoires. Beaucoup d’entre elles y sont ancrées depuis plusieurs générations : un patrimoine. Véhiculer et ne pas perdre des savoir-faire et des savoir-être : plus qu’un enjeu, une évidence. Pour aujourd'hui et pour demain.