Entreprises

En Moselle, les dirigeants de TPE/PME ne sont pas riches comme Crésus…

En ce début d’année, voilà qui remet comme l’on dit, l’église au centre du village, du moins prend le contre-pied à quelques images d’Épinal. Une récente enquête de la CPME auprès de ses professionnels est sans ambiguïtés : les patrons de petites entreprises ne roulent sur l’or. Des résultats qui interpellent et qui prennent une résonance toute particulière en Moselle.

Dans l'écosystème entrepreneurial, la rémunération du chef d'entreprise est souvent mal connue et perçue de manière erronée.
Dans l'écosystème entrepreneurial, la rémunération du chef d'entreprise est souvent mal connue et perçue de manière erronée.

Alors qu’en 2023, la vie en entreprise s’est beaucoup focalisée sur le partage de la valeur et sa prime éponyme et qu’elle sera à nouveau au centre des augmentations de salaires en 2024, même si elle perd cette année de son attractivité, car fiscalisée (lire notre article du 29 décembre 2023, https://www.gazettemoselle.fr/...), la CPME a mené une enquête, du 20 novembre au 17 décembre 2023, auprès de 1 331 dirigeants de TPE/PME sur leur rémunération mensuelle. Pour ceux qui ne sont forcément au fait des réalités entrepreneuriales, elle pourra surprendre. Les professionnels de la CPME Moselle, présidée par Nadège Risse, fédérant quelque 12 000 entreprises locales, ils ne seront pas étonnés, y voyant là sans doute leur reflet dans le miroir du quotidien.

«Une TPE/PME n'est pas une grande entreprise en modèle réduit»

Un dirigeant de TPE/PME sur cinq (20 %) perçoit ainsi une rémunération mensuelle nette inférieur à un Smic, soit moins de 1 400 €. Selon l’enquête, elle est comprise entre 1 400 € et 2 600 € mensuels des répondants, entre 2 600 € et 4 000 € pour 25 % d’entre eux et supérieure à 4 000 € pour les autres (25 %). Comme le commente la CPME : «Être entrepreneur, c’est croire en son projet, faire vivre et grandir son entreprise, créer de la richesse et de l’emploi. C’est aussi faire le choix de cette indépendance à laquelle il est si difficile ensuite. Mais, il est parfois bon de rappeler les difficultés auxquelles sont confrontés les chefs d’entreprise sur le dos desquels les règles et contraintes s’accumulent, un grand nombre de textes allant même jusqu’à les mettre en cause pénalement, en cas de non-respect de règles dont ils n’ont parfois même pas connaissance. Une TPE/PME n’est pas une grande entreprise en modèle réduit, personne ne doit l’oublier. Ceci dans un contexte où la France est repassée championne d’Europe des prélèvements obligatoires (46,1 % du PIB). Quant à son taux légal d’imposition, il se situe au-dessus de la moyenne européenne, avec 25,8 % (38 % en 2015 et 28,41 % en 2020). C’est à partir de 2019 qu’il est descendu sous les 30 %. On le constate, donc, patron de TPE/PME, c'est un vrai sport de haut niveau qui demande mental et forceps. Ce ne sont pas les Mosellans qui diront le contraire.