Entreprises

En Moselle, l’intérim reste une réponse concrète pour les entreprises

Dans un contexte socio-économique aux incertitudes réelles, le travail demeure une pierre angulaire de notre modèle sociétal. L’intérim y garde toute sa place, restant dynamique en Moselle. Beaucoup le voient comme un vrai levier d’emploi : baisse du chômage, formation des jeunes, réinsertion, obtention plus facile d’un CDI, changement de carrière ou baisse de la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activités… C’est la synthèse d’une intéressante étude menée par le groupe Partnaire et OpinionWay. Un miroir hexagonal qui sera regardé avec attention par les acteurs de l’écosystème de l'intérim mosellan.

L'hôtellerie-restauration est l'un des secteurs dans lequel le besoin de main d'oeuvre est fort et adapté à l'intérim.
L'hôtellerie-restauration est l'un des secteurs dans lequel le besoin de main d'oeuvre est fort et adapté à l'intérim.

Après une crise sanitaire mondiale qui a changé bien des paradigmes. Le rapport au travail connaît lui aussi un nouveau visage : précarité de l’emploi, pénurie de profils dans des secteurs d’activités majeurs de l’économie (BTP, hôtellerie et restauration, services à la personne...), jeunes et seniors dans des situations critiques de recherche d’emploi, démissions à un niveau record mais aussi évolution de la relation au travail avec une recherche toujours plus forte d’équilibre et de flexibilité, entre vies professionnelle et privée. En aout 2022, l’emploi intérimaire (contrats de travail temporaire et CDI intérimaires) représentait en France 695 650 équivalents temps plein (ETP), soit une hausse de 1,7 % par rapport à août 2021, progressant de 11 915 ETP en un an. Sur le marché, le «Recrutement CDI» était à + 31,3 % à fin juillet. Au sein du Groupe Partnaire (toutes marques confondues : Antenor, TalentSkills, Partnaire, le chiffre s'affichait à + 45,53 % soit une hausse de 45 % par rapport à 2021.

Un tremplin pour vivre autrement

Sous le prisme mosellan, l’intérim représente un effectif de 13 000 individus mensuellement pour plus de 20 000 contrats. Spécifiquement au groupe Partnaire, il compte deux agences dans le département, à Metz et à Sainte-Marie-aux-Chênes. Les réponses données par les personnes interrogées par Partnaire dégagent une tendance forte : l’intérim est une solution jugée légitime pour soutenir les problématiques RH d’aujourd’hui, et toutes les adaptabilités en la matière qu’exigent les mutations du monde du travail, sur le fonds et la forme. Pour 86 % des actifs, le travail temporaire est l’opportunité de donner une chance à tous d’être recruté et pour 63 % de décrocher un CDI plus facilement. Face à une inflation grandissante, qui impacte les revenus des foyers, 81 % des Français actifs disent que l’intérim est une bonne solution pour gagner plus d’argent. Pour ce qui est de l’équilibre vie personnelle, vie professionnelle, 66 % pensent que ce mode d’emploi favorise un meilleur «équilibre bien-être», et pour 75 % des personnes interrogées, l’intérim est un tremplin pour changer de métier.

L'intérim, oui, mais pas pour tous...

Tous les domaines dans lesquels le besoin de main-d’œuvre est fort sont jugés adaptés à l’intérim : BTP (61 %), industrie (58 %), logistique/distribution (57 %) et hôtellerie/restauration (54 %). 55 % des actifs interrogés ont déjà travaillé en tant qu’intérimaire (59 % des hommes contre 51 % des femmes). Aujourd’hui, au sein de la population active non intérimaire, 1 sur 5 déclare qu’il pourrait travailler en intérim dans les prochains mois. 92 % des actifs préféreraient être intérimaires plutôt qu’au chômage. Si les hommes font davantage l’expérience de l’intérim au cours de leur vie, le profil tend à évoluer selon les Français interrogés : les femmes sont sur-représentées depuis 2 ans tout comme les jeunes : alors que 17 % des actifs non-intérimaire qui ont déjà tenté l’expérience l’ont fait pour la dernière fois il y a moins de 2 ans. Cette proportion monte à 23 % chez les femmes contre 13 % chez les hommes, et même à 29 % auprès des moins de 35 ans. Plusieurs avantages à l’intérim sont mis en avant : la polyvalence et la possibilité de changer de mission, de domaine ou d’entreprise (49 %), ainsi que la flexibilité ou le fait de pouvoir travailler en fonction de ses disponibilités (47 %). Pourtant, l’adaptation à l’intérim reste aux yeux des Français «pas donnée à tout le monde». Pour 78 % d’entre eux, il faut une forte capacité d’adaptation pour prétendre au travail temporaire et un bon moral pour supporter la précarité entre deux missions (56 %). Pour un tier des actifs, l’intérim est plus adapté en début de carrière (moins de 35 ans) et pour 78 % d’entre eux, c’est une personne qui fait le choix d’un mode de travail différent avec les avantages de la flexibilité et d’un salaire plus élevé … mais un besoin d’éducation et de pédagogie sur les règles en vigueur. Seules 44 % des personnes interrogées déclarent connaître très bien ou assez bien la réglementation liée à l’intérim. 59 % pour les salariés ayant déjà travaillés en intérim et 84 % pour ceux en poste actuellement.

Le CDI intérimaire

Au travers de l’étude Partnaire/OpinionWay, il ressort de la part des Français interrogés, une image positive de l’intérim, vécue au sein d’un contexte du marché de l’emploi complexe. Un mode de travail différent, reconnu comme un choix et unanimement préféré au chômage. Avec des avantages pour les deux signataires du contrat de travail : pour l’entreprise, la chance de bénéficier de plus de souplesse pour simplifier la gestion du personnel (72 %) et pour le travailleur, des avantages pluriels (salaire, polyvalence et flexibilité). Enfin, aujourd’hui, 1 actif non-intérimaire sur 2 serait prêt à tenter l’aventure du travail temporaire. En 2014 fut créé le CDI intérimaires. Il permet de recruter, avec la souplesse de l’intérim, des salariés qualifiés sur des compétences clés. C’est un moyen de pallier les difficultés de recrutement des métiers pénuriques. Plus de 48 000 en bénéficiaient en septembre dernier dans notre pays. Le groupe Partnaire est ici un indicateur tout indiqué pour mesurer les évolutions du marché de l’emploi et son rapport à l’intérim : il a été fondé en 1952 de l’une des toutes premières entreprises de travail temporaire en France. Depuis 1987, piloté par Philippe Gobinet, il se développe dans son activité mère. Il a réalisé l'an passé 550 M€ de CA et compte 180 implantations en France, au Luxembourg, en Belgique, en Suisse, 900 collaborateurs permanents, 5 860 clients et 68 500 collaborateurs intérimaires.

. Etude menée en ligne par OpinionWay pour le groupe Partnaire, auprès d'un échantillon représentatif de 1 459 actifs âgés de 18 à 55 ans. Le terrain a été réalisé du 23 au 29 septembre 2022. 

L’intérim en quelques données en France :

. 66 % des intérimaires sont des hommes, 34 % ont moins de 25 ans, 6 % ont plus de 55 ans,

. 40 % des intérimaires sont des ouvriers qualifiés, 36 % des ouvriers non qualifiés. 13 % des employés, 9 % des professions intermédiaires et 2 % des cadres,

. 9,6 % de salariés intérimaires exercent le métier de manutentionnaires non qualifiés : cette profession vient en tête des métiers en volume d’emploi. Devant les ouvriers non qualifiés divers de type industriel, ceux qualifiés de la manutention, conducteurs de chariots élévateurs, caristes, ouvriers du tri, de l’emballage, de l’expédition non qualifiés et les maçons qualifiés.