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Dénicher ces Pinocchio des CV...

Cela pourrait prêter à sourire… mais peut avoir de vraies conséquences pour une entreprise. Dans la conjoncture socio-économique actuelle, dans une situation de forte concurrence, les candidats à un emploi utiliseraient de plus en plus souvent pour présenter leur parcours… le mensonge. En moyenne, on estime que 65 % des CV contiennent des informations erronées. Dans un cas sur 8, il s’agit d’un mensonge majeur sur un diplôme ou une expérience professionnelle. Alors, comment réagir face à un candidat qui ment lors d’un entretien ? Éléments de réponse.

Dénicher ces Pinocchio des CV...

Nous avons tous en mémoire Pinocchio, héros de notre enfance. Née en 1881, la marionnette en bois devenue petit garçon s’invite dans notre époque ultra connectée et biberonnée aux réseaux sociaux. On vous voit froncer les sourcils. Nous parlons ici des Pinocchio du recrutement. Avec le nez plus ou moins long d’ailleurs… Dans un contexte socio-économique tendu, les demandeurs d’emploi ne tarissent pas d’efforts pour décrocher l’embauche convoitée. Pour cela, de plus en plus n’hésitent pas à faire un faux CV, enjolivant leur passé, tant sur les diplômes que sur les expériences professionnelles. Neuf candidats sur dix trouveraient tout à fait normal d’embellir leur parcours scolaire. Titre jamais obtenu, expérience en entreprise exagérée, compétences surélevées, niveau de langues ou de maîtrise de l’informatique surestimé. Sur ce dernier point, un test en entretien permet de faire rapidement tomber les masques. Au palmarès des mensonges auxquels sont confrontés les recruteurs : l’astronomique réseau relationnel, l’invention de fausses références, des hobbies et centres d’intérêt créés de toutes pièces… et calqués sur ceux du patron potentiel - facile avec les réseaux sociaux -, un maquillage de son âge, de son identité, de sa situation maritale, de son adresse… On pourrait ici faire un dictionnaire des «perles» des petits et grands arrangements avec la vérité. Face à cela, le recruteur n’est pas démuni. Depuis le 31 décembre 1992, une loi autorise l’employeur à vérifier le CV d’un candidat, et plus généralement, les informations communiquées par celui-ci. Il peut faire appel à une société de vérification, demander des références en contactant d’anciens employeurs, scruter sur le web à la recherche des réseaux du candidat, se rendre sur le site internet des entreprises dans lesquelles il a travaillé, faire un tour sur les sites des écoles ou universités pour vérifier les cursus… Le chef d’entreprise prendra aussi le soin de préparer des questions précises pour l’entretien, les répétant plusieurs fois lors de la rencontre. Autre indice : la posture du candidat lors de cet entretien peut en dire long. Des mains moites qui s’agitent, un regard fuyant, les bras fermement croisés, peuvent trahir un candidat mal à l’aise, parfois en raison d’un mensonge. Il est important de rappeler qu’un candidat qui ment prend des risques. Si la loi tolère le mensonge lors d’un recrutement, une entreprise peut licencier un salarié pour faute grave pour ce motif. Si le candidat va jusqu’à fournir de faux documents, comme un faux diplôme, les peines encourues pour «faux et usages de faux» ou «illégalité d’activité» peuvent s’élever à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. Au final, le bon sens et la mesure doivent l’emporter. Si le candidat est très intéressant et a juste enjolivé un petit élément de son CV, on ne saurait lui en tenir rigueur. Si, par contre, on sent la personne malhonnête, que l’on se rend compte qu’elle a menti sur des éléments essentiels, il est vivement conseillé de ne pas mettre en place, ne serait-ce qu’un début de collaboration…