Entreprises

Défaillances en Moselle : la fin du «quoi qu’il en coûte» rebat les cartes

Les mesures prises par les pouvoirs publics continuent de limiter le nombre de défaillances d’entreprises en Moselle. Toutefois, la fin actée du «quoi qu’il en coûte» tempère l'optimisme relatif de la rentrée. Le point dans le département.

Si les défaillances continuent d'être à un niveau historiquement bas, les mois à venir présentent de réelles inquiétudes.
Si les défaillances continuent d'être à un niveau historiquement bas, les mois à venir présentent de réelles inquiétudes.

- 37,8 %. C’est le nombre de défaillances d’entreprises enregistré en Moselle sur un an. Dans le département, comme ailleurs en France, les mesures étatiques et leurs déclinaisons dans les territoires ont permis de sauvegarder nombre d’entreprises fragilisées par les mois de crise, mais aussi beaucoup qui étaient déjà dans une forme précaire avant l’apparition de la pandémie. La rentrée signe la bonne forme de l’économie hexagonale, avec un taux d’emploi à la hausse et des indicateurs qui virent soudainement au vert. On ne s’en plaindra pas.

L'arrêt du fonds de solidarité

Toutefois, tous les chiffres sont à scruter à la loupe. Une donnée encourageante peut paraître moins souriante quand on la mesure à l’aune du temps. Le 30 août, le ministre Bruno Le Maire annonçait la fin du «quoi qu’il en coûte». Concrètement, cela va se traduire, dès le 30 septembre, par l’arrêt du fonds de solidarité - qui a coûté près de 35 Md€ depuis mars 2020 -. Pour ce mois d’août, l'indemnisation sera à hauteur de 20 % de perte de chiffre d'affaires. Une nouvelle condition est ajoutée pour y avoir accès. Il faut avoir fait au minimum 15 % de chiffres d'affaires. Dès le 1er octobre, le dispositif coûts fixes prend le relais du système forfaitaire. Il était déjà entré en vigueur le 31 mars, pour certaines entreprises dont le chiffre d’affaires mensuel était supérieur à 1 million d’euros. Il permet l’indemnisation de 90 % des charges fixes non couvertes par des recettes pour les entreprises de moins de 50 salariés et de 70 % pour les entreprises de plus de 50 salariés.

Des coûts pharaoniques

Le dispositif d'activité partielle, qui a permis de préserver l'emploi et les compétences durant la pire récession qu'a vécue la France depuis 1945, a lui un coût qui s'élevait à 34,4 milliards d'euros fin avril. Enfin, des exonérations ou réductions de cotisations sociales pour les PME et les indépendants doivent également prendre fin en cette rentrée. Au total, ce sont 80 milliards d'euros qui ont été distribués par l'État sous forme de subventions pour aider les entreprises à faire face à la crise. Sont venus s'ajouter des prêts de l'ordre de 160 milliards d'euros. En tout, les mesures de soutien pour aider les entreprises à surmonter la crise du Covid-19 s'élèvent à 240 milliards d'euros. Au 1er trimestre 2021, le nombre de défaillances d'entreprises en Moselle était de 385 sur un an. Contre 619 du 1er trimestre 2019 au 1er trimestre 2020.

 

240 Md€
C'est le coût estimé des mesures pour soutenir le monde économique depuis le début de la crise.