Entreprises

Dans la spirale du recrutement des temps nouveaux…

L’Aérogare de Metz a accueilli une matinale du club de Moselle, animée par l’Union des Entreprises de Moselle, dans le cadre de la deuxième édition nationale du Mois «Les entreprises s’engagent». Des kiosques et une pièce de théâtre ont composé le menu de ces temps d’échanges autour d’une thématique clé : le recrutement. Jamais elle n'a été autant d'actualité. Le monde change, les gens changent, l'embauche aussi...


Pas toujours aisée la vision du recrutement intergénérationnel...
Pas toujours aisée la vision du recrutement intergénérationnel...

«Les entreprises s’engagent», c’est la Communauté française des entreprises engagées pour une société inclusive et durable initiée par le président de la République en 2018. Elle fédère sur les territoires 70 000 entreprises, 101 clubs départementaux et 300 personnes mobilisées pour faire vivre le mouvement en France. Sa mission : animer des coalitions réunissant, dans chaque département, des entreprises de toutes tailles, les services de l’État, les collectivités, les décideurs locaux, les associations et des leaders engagés, issus de toutes sphères. Il s’agit ici de co-construire des axes innovants de coopération et de passage à l’action entre les entreprises et l’État pour répondre aux grands défis sociaux et environnementaux auxquels notre génération et celles qui suivront sont et seront confrontées.

L'UE57 anime le club de Moselle «les entreprises s'engagent».

Changement de paradigme

Depuis avril 2022, la Communauté «Les entreprises s’engagent» est animée par un groupement d’intérêt public créé à l’initiative du Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, de Pôle emploi et d’une association d’entreprises engagées. Elle est co-présidée par Sylvie Jéhanno, présidente directrice générale de Dalkia, et Thibault Guilluy, Haut-commissaire à l’Emploi et à l’Engagement des entreprises. En Moselle, c’est l’Union des Entreprises de Moselle (UE57) qui articule le club Moselle «Les entreprises s’engagent», depuis 2020, en collaboration avec la DDETS 57. Chaque club départemental "Les entreprises s'engagent" repose sur un triptyque : leader, référent Etat, animateur. Des rôles tenus dans notre département, respectivement, par Hervé Lassalas, directeur des relations institutionnelles chez Arcelor Mittal et nouveau leader du club, Fabrice Miclo, représentant la DDETS Moselle, et Leslie Hellak (UE57) en charge de l'animation. 
C’est dans ce contexte que s’est déroulée vendredi dernier à l’aérogare de Metz une matinale autour de l’employeurabilité inscrite dans la seconde édition nationale du Mois «Les entreprises s’engagent». Ce temps d’échanges a débuté par plusieurs kiosques «recruter autrement». Un vrai enjeu pour nombre de chefs d’entreprise, managers et RH. En effet, la période Covid a accéléré les modifications quant à la perception du travail dans notre société. L’embauche n’échappe pas au phénomène. Ce changement de paradigme demande une adaptabilité renouvelée. Ainsi, les équipes de Pôle emploi Moselle ont animé trois espaces de présentation autour de la MRS (Méthode de Recrutement par Simulation), des plateformes Immersion Facilitée et Les entreprises s’engagent. Pour les participants, des conseils, des clés pour appréhender avec les réalités présentes la manière de recruter et de fidéliser les talents dans un contexte où nombre de candidats jouent la carte de la concurrence, demandent à évoluer au sein d’entreprises engagées, mettant en avant ici la place prépondérante de la marque employeur.

Des ateliers pour décrypter les formes nouvelles du recrutement.

Dans le labyrinthe du recrutement

La seconde partie de cette matinale à laquelle ont pris part une cinquantaine de personnes a été consacrée à une représentation théâtrale pas tout à fait comme les autres. «Un employé nommé désir» est en effet une comédie interactive jouée par la compagnie Reflet Théâtre, écrite par l'association Le Pacte civique. Pertinente et percutante, miroir de notre contemporanéité, drôle sans jamais être moralisatrice, elle aborde les préjugés liés au recrutement… côté employeur et côté candidat. Elle met aussi en exergue les motivations qui peuvent pousser des salariés à quitter leur entreprise. Sur scène, Christiano, gérant d’entreprise, Isabelle, patronne de restaurant, Leonor, jeune RH. Chacun, à tour de rôle, entre dans le processus du recrutement, avec ses certitudes vite mises à mal face à la réalité du terrain, ses freins, ses illusions, ses instants d’exaltation et de troubles. De la potentielle recrutée, arrivant à son entretien en mode «cool» et «open bar» au chef d’entreprise harcelé par ses doutes, enfermé dans une rigidité exacerbée, tel un Vaudeville, les situations se succèdent en cascade, les portes claquent, les mots dépassent parfois la pensée... En somme, des femmes et un homme, dans leur perfectibilité et leur sensibilité face aux événements souvent imprévus et imprévisibles.

Donner quelques clés aux spectateurs...

Plaidoyer pour un management bienveillant

Les spectateurs sont volontiers pris à partie par les acteurs avec cette question fil rouge : «et vous, vous feriez quoi ? Et comment ?» Le public, volontiers participatif a cette mission : les guider sur le chemin d’un recrutement réussi et d’un management bienveillant et gagnant dans la durée. Fiction ou réalité ? «Un employé nommé désir» est une saine réflexion, un temps introspectif utile. Il s’agit de sensibiliser les spectateurs aux différents critères de sélection des candidats dans le cadre de leurs recrutements, de les amener à réfléchir sur leurs préjugés, leurs a priori sur certains candidats (jeunes, seniors…),illustrer les comportements managériaux et les dysfonctionnements dans l’organisation de l’entreprise qui provoquent un turnover préjudiciable… et donc des besoins de futurs recrutements à nouveaux compliqués. Au final, au risque d’être effrayé, voire découragé, par tant de changements quant au fonds et à la forme des recrutements, comment le chef d’entreprise doit-il s’adapter ? Il n’y a pas de recette miracle. Plutôt un savant dosage entre ce que l'on a planifié, ce qui peut surprendre et dérouter et le feeling. Au final, trouver la démarche pour réaliser des recrutements pérennes dans une entreprise où il fait bon vivre et rester. Ne l'oublions jamais, une entreprise est avant tout une communauté humaine où s'agrègent des compétences, des caractères, des vécus. Sacré cocktail, on en convient... Optimiser les potentialités de l'individu au service d'un intérêt collectif au sein d'une entité à but économique : une authentique aventure de notre siècle. Un challenge ô combien passionnant. 

Recrutée, recruteur : un vrai jeu de rôle qui se transpose dans la vie réelle.