Engagement

Créer son entreprise dans la crise : tout est possible...

En mai, la Chambre de métiers et de l’artisanat de Moselle organise une session de formation relative à la création-reprise d’entreprise. Depuis un an, les nouvelles entreprises ont fleuri dans le département. Analyse de ce paysage dans lequel les défaillances ont été moins nombreuses, soutenues par les effets du plan de sauvegarde de l'économie, et où les femmes prennent une part croissante.

Malgré la crise, le désir d'entreprendre est réel... mais parfois contraint, dans un contexte socio-économique difficile.
Malgré la crise, le désir d'entreprendre est réel... mais parfois contraint, dans un contexte socio-économique difficile.

7, 21 et 28 mai. Trois vendredis au cours desquels Jérémy Rojewski, conseiller entreprises à la CMA 57, spécialisé en création-reprise d’entreprise, animera des temps d’information. Son propos et sa démonstration s’articuleront autour de la démarche de création et de reprise, des différentes étapes indispensables à qui veut se lancer dans ce projet, du descriptif des principales aides et de l’offre d’accompagnement de la CMA 57. Jérémy Rojewski est diplômé d’un Master en Études européennes et internationales de l’Université de Lorraine. Avant d’intégrer le réseau consulaire sur le poste de conseiller entreprises, il a forgé son expérience professionnelle, en particulier dans le milieu de la banque et de la finance.

Une part de l'économie sous assistance étatique

À la mi-avril, la Moselle comptait 117 149 officiellement immatriculées. En 2020, dans le contexte de la crise sanitaire, 7 542 nouvelles entités avaient vu le jour. Ce chiffre était de 6 929 en 2018 et de 7 780 en 2019. Pour éviter tout tropisme ou vision incomplète du décorum de l’entrepreneuriat en Moselle, il est nécessaire de contrebalancer les données de créations avec celles liées aux fermetures. Le plan de sauvegarde de l’économie a sans doute eu un effet parachute, évitant - jusqu’à combien de temps ?, une avalanche de défaillances. En 2018, 3 582 entreprises mosellanes avaient été radiées. Elles étaient 3 196 en 2019 et 3 317 an 2020. Les premiers mois annoncent, à la date du mois d’avril, 2 386 créations et 786 radiations. Dès lors, l’interrogation se pose. Dans une économie, dont beaucoup de paramètres sont placés actuellement sous assistance de l’État, que se passera-t-il à l’heure, où de façon logique, les dispositifs d’aide seront réduits ou stoppés, une économie de marché n’ayant pas vocation à vivre éternellement alimentée de la sorte ? Depuis un an, le secteur d’activité qui génère le plus de créations en Moselle est celui lié à l’item «location et exploitation de biens immobiliers propres ou loués» : 1 432 entités, soit 18,4 % du total des créations. Ce même item est d’ailleurs celui comptant le plus grand nombre d’entreprises en Moselle : 31 420, soit 25,4 % du global. Quant à la branche associative et assimilés pèse 4,6 % (5 655 entreprises) et le commerce de détail, hors magasin, éventaires et marchés, 4,3 % (5 351).

L’entrepreneuriat et les femmes

Quelques statistiques, enfin, sur l’entrepreneuriat au féminin. De très nombreux dispositifs et réseaux existent pour les aider, aussi bien lors de la phase de création et de lancement qu’au quotidien. Elles représentent entre 39 % et 45 % des personnes soutenues au sein des réseaux d’accompagnement généraux. Bien que l’entrepreneuriat reste encore majoritairement masculin, les femmes entrepreneures présentent de meilleures performances. Les entreprises dirigées par des femmes affichent en moyenne un excédent brut d’exploitation de 8,4 % contre 6,4 % chez les hommes. Le chiffre d’affaires des sociétés «féminines» a augmenté de 5,5 % en moyenne, contre 4,8 % pour les entreprises dirigées par des hommes. La majorité des petites entreprises (TPE) pilotées par des femmes font en effet moins faillite que celles gérées par des hommes. En 2018, plus de 54 % des entreprises de moins de dix salariés avec une femme à leur tête présentaient un risque faible ou très faible d’entrer en défaillance, alors que celles dirigées par des hommes en présentaient 50 %. Dans les faits, cette année-là, seulement 3,1 % des TPE dirigées par des femmes ont été jugées en défaillance, contre 5 % chez leurs homologues masculins. Il faudra mesurer tout cela, avec recul, dans quelques mois, quant aux conséquences socio-économiques de la crise sanitaire.

«Les femmes représentent de 39 % à 45 % des personnes accompagnées dans la création d'entreprise.»