Emploi

Chauffeur routier : on forme et on recrute dans le 57

En Moselle, les entreprises de transport recrutent des chauffeurs routiers. Mais beaucoup d’offres ne trouvent pas preneurs. Nous sommes ici dans la catégorie des métiers en tension. Une formation nouvellement créée a pour objectif de répondre aux besoins des PME, avec adaptabilité et flexibilité. Elle peut intéresser les entreprises et les candidat(e)s mosellan(e)s. Avec l’apprentissage au cœur du dispositif.

Dans le transport mosellan, des postes sont à pourvoir. Pour femmes et hommes.
Dans le transport mosellan, des postes sont à pourvoir. Pour femmes et hommes.

Présent dans le Grand Est ainsi qu’en Bourgogne Franche-Comté, ECF Llerena s’apparente à un pionnier de la route : cette entreprise familiale existe depuis 1963 et emploie aujourd’hui près de 250 salariés. Si l’entreprise est reconnue dans le domaine des auto-écoles, elle possède également une expertise dans la formation professionnelle : depuis de nombreuses années ses centres de formation se spécialisent notamment dans le transport et la logistique, dans la sécurité routière et la sécurité au travail, la manutention et levage ainsi que les formations pour le BTP (formations CACES®...). Depuis plus de 10 ans, ECF a ajouté une carte à son jeu en créant l’Institut Supérieur Logistique et Transport (ISLT). Objectif : former de Bac à Bac + 4 aux métiers de la logistique et du transport. C’est donc tout naturellement qu’ECF a ouvert en septembre 2020 un centre de formation d’apprenti(e)s pour former du niveau CAP au Bac + 2. Le titre professionnel de conducteur du transport routier de marchandises sur porteur niveau 3 s’articule autour d’une formation en apprentissage qui surfe sur la tendance grandissante que représente ce métier très demandé sur le marché du travail. Devenir chauffeur routier, un métier d’avenir ? Pascal Bergantino, directeur du développement chez ECF, explique : «Il y a une vraie demande de la part des entreprises dans ce secteur. En 2019, les statistiques faisaient état de 2 600 offres d’emploi dans le Grand Est. Au vu des circonstances actuelles, le monde du transport est plus que jamais sollicité et ces chiffres vont s’envoler : s’inscrire à une formation en apprentissage permet de bénéficier de notre réseau d’entreprises partenaires et de trouver une entreprise dès la fin de sa formation, un vrai confort.» Le plus de cette formation ? «Tout d’abord, sa durée : un an maximum. L’apprenti alterne entre ses heures de formation en centre et une expérience de terrain au sein de son entreprise d’accueil. À noter que la validation de la formation est un diplôme l’État reconnu par toutes les branches professionnelles. Nos formateurs sont des professionnels de la conduite et dispensent des connaissances à la fois pratiques et théoriques.»

De 18 à 29 ans

«La formation peut débuter à tout moment de l’année : des sessions sont régulièrement programmées (minimum 3 par an). Nos centres sont répartis dans tous les secteurs clés du Grand Est : il y en a forcément un près de chez vous ! D’autre part, le candidat bénéficie bien évidemment d’un salaire : il est rémunéré sur un minimum de pourcentage du SMIC. La formation est entièrement prise en charge par des organismes de financement, il n’y a donc pas de frais pour les apprentis. Enfin, un emploi est garanti à la clé, avec souvent un salaire motivant», conclut Pascal Bergantino. Alors, quels critères pour devenir routier ? Le directeur résume : «Nos formations en apprentissage sont ouvertes à toute personne de 18 à 29 ans. Nos critères de sélection se basent sur différents éléments : être titulaire du permis B, avoir de bonnes notions de français, avoir été reconnu apte lors d’une visite médicale et valider une Évaluation des Compétences et Acquis Professionnels (ECAP) au préalable. Motivation et capacité à travailler en conditions nocturnes sont indispensables : conduire un 38 tonnes nécessite un certain sens des responsabilités et une maturité adéquate. Nous évaluons bien sûr chaque candidature au cas par cas.» Pour s’inscrire à la formation, il suffit de candidater en ligne sur la plateforme : devenir-routier.fr ou appeler au 03.90.20.74.30. Via Facebook et LinkedIn également. Le candidat est ensuite recontacté afin de passer un test en ligne ainsi qu’un entretien individuel à distance ou non.


Le transport mosellan embauche

L’an passé, Pôle emploi avait recensé 2 670 projets de recrutement en Grand Est liés au métier de chauffeur routier. 73 % de ces projets étaient jugés difficiles à pourvoir. Si l’on se penche sur la situation en Moselle, ce sont 440 projets qui avaient été déposés à Pôle emploi. 321 présentaient des difficultés de recrutement. Sur le bassin de Metz, la proportion était de 190 offres, dont 160 n’étaient pas pourvus ou imparfaitement, soit 84 %. Sur le bassin sidérurgique et celui de Sarrebourg, 120 projets déposés étaient sans candidats formés ou adéquats aux caractéristiques du poste. Enfin, sur le bassin houiller, 120 offres pour 100 difficiles à pourvoir. Quelques mots également sur la féminisation du métier de chauffeur routier en France. Elles sont plus de 11 000 femmes à conduire des poids lourds, soit 3 % de l’effectif global de la profession. Dans la branche transport, elles sont plus de 50 000 salariées conductrices (camions, cars, sanitaire).