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Carburant : le président de la Capeb Moselle dit «sa vive inquiétude pour les chantiers»

Les organismes représentant les entreprises et les filières professionnelles en Moselle ne cachent pas leurs vives inquiétudes quant à la pénurie de carburant. Dernière réaction en date, celle du président de la Capeb 57, Émilien Gangemi, qui interpelle l’autorité préfectorale, notamment, sur la récente interdiction de vente et d’achat de carburant dans des récipients transportables.

Le besoin en carburant est omniprésent sur les chantiers : la pénurie actuelle est clairement un frein pour eux.
Le besoin en carburant est omniprésent sur les chantiers : la pénurie actuelle est clairement un frein pour eux.

Dans son propos adressé au préfet de la Moselle, Laurent Touvet, le président de la Capeb 57, Émilien Gangemi fait d’abord ce constat, faisant remonter une situation de terrain des chefs d’entreprise artisans, dont il est lui-même un composant : «L’inquiétude commence à gagner les entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics de Moselle. Vu l’évolution du contexte national, certaines redoutent de plus en plus de ne pas pouvoir s’approvisionner dans les prochains jours. Les véhicules étant l’outil de travail indispensable des entreprises du Bâtiment, si cette crise devait perdurer, certains pourraient être amenés à stopper leurs chantiers et mettre leurs salariés à l’arrêt, faute de pouvoir se déplacer. La décision prise hier par arrêté préfectoral d’interdire la vente et l’achat de carburant dans des récipients transportables, type jerrican rend la situation encore plus anxiogène et pénalisante. Il faut savoir que, dans l’activité quotidienne de nos entreprises sur chantiers, nous devons alimenter nos engins thermiques (bétonnières, tronçonneuses, découpeuses, plaques vibrantes, groupes électrogènes…) avec du carburant que nous transportons dans des contenants d’au moins vingt litres.»

Une demande de dispositif dérogatoire

Émilien Gangemi poursuit : «Ne pas lever cette interdiction et la prolonger au-delà du 13 octobre, ce serait empêcher la réalisation des chantiers et rajouter encore de l’instabilité à la bonne marche des entreprises, qui font toujours face à la pénurie de fournitures, à la flambée des prix et au manque de personnel. Aussi, nous vous demandons, Monsieur le Préfet, afin de minimiser les conséquences pour les entreprises de notre secteur, et si vous deviez proroger cette mesure, de bien vouloir mettre en place un dispositif dérogatoire dès à présent qui permettrait aux professionnels du BTP sur présentation d’un justificatif d’activité, de continuer d’approvisionner des récipients en carburants nécessaires aux équipements sur chantiers. Par ailleurs, ne peut-il pas être envisagé de réserver, de manière temporaire, des stations-service ou des pompes à essence aux usages professionnels, afin de limiter les fortes perturbations économiques qu’engendre ce manque de carburant ? Dans le même ordre d’idée, il serait souhaitable que les artisans du BTP ne soient pas limités en volume quand ils s’approvisionnent en carburants.»