Entreprises

Bruno Leclerc valorise le sens de l’entreprise humaniste

Fort d’une longue expertise dans son créneau d’activité, Bruno Leclerc, consultant en organisation et en management de la performance des entreprises, porte un regard dépassant le seul cadre de ses missions. En évoquant «le management par la confiance», ce sont finalement les valeurs d’un homme qui s’expriment avec cœur au quotidien. Rencontre avec un personnage atypique et apaisant.

Bruno Leclerc explique : "Recruter ne suffit plus, il faut fidéliser."
Bruno Leclerc explique : "Recruter ne suffit plus, il faut fidéliser."

La rigueur de l’engagement mariée à cette indéfectible volonté de croire aux femmes et aux hommes dans leurs potentialités guide depuis plus de vingt ans Bruno Leclerc au service des entreprises, qu’il s’agisse d’ailleurs de la TPE à la structure plus importante, au sein de LR Partners qu'il a créé en 2016. L’ancien mécanicien dans l’Armée de l’Air en a fait du chemin, depuis quatre décennies. Il a été chargé d’affaires puis dirigeant avant de se focaliser sur ce qui est le point névralgique d’une entreprise : son management. Au quotidien, dans ses missions, il essaime, ce qu’il appelle «le management par la confiance.» Pour celui qui déteste les concepts vides de sens trop marquetés, cela a un sens justement. Il glisse : «Je n'aime pas le terme «marque employeur».

«Le chef d'entreprise fixe le cap»

Bruno Leclerc décrit son domaine d’intervention : «Je crée des solutions et prend part à la mise en place de systèmes de management et d’organisation qui s’appuient sur des exigences normatives, en lien avec les chefs d’entreprise afin d’identifier le niveau de performance de leur entreprise pour améliorer celui-ci.» Au fil des années, il a façonné une expertise quant à ce levier essentiel d’une entité économique. L’homme a la parole volontiers bienveillante. Le propos est clair sur ce qu’il propose à la sphère entrepreneuriale. Il a aussi une vision aiguisée et globale des mutations et transitions qui impactent le monde du travail. Pour Bruno Leclerc, pas de doute, la période pandémique a fait bouger les lignes, accélérer le changement de paradigme. Ceci est valable au cœur même de l’entreprise, dès la phase de recrutement. Bruno Leclerc l’affirme, de son regard lucide, fruit de sa longue expérience : «Quand j’entends dire, mes salariés ne sont pas motivés, je pose la question : mais pourquoi ne sont-ils pas motivés ?» Ajoutant : «Un chef d’entreprise est un capitaine de bateau, c’est lui qui fixe le cap, qui doit motiver son équipage.»

«Rien de possible sans un cadre défini et des règles claires dans l'entreprise»

Le monde change, les gens changent, c’est incontestable et inéluctable. À partir de ce paramètre, comment rendre l’entreprise attractive ? C’est là l’essence même du travail de Bruno Leclerc. Ce qu’il synthétise par une formule ciselée et adéquate : «Il faut donner envie aux gens et aussi accepter le droit à l’erreur.» Bruno Leclerc scrute avec la plus grande des attentions tout ce qui se dit, s’écrit sur le bien-être en entreprise, la demande croissante des salariés à un meilleur équilibre vie professionnelle - vie privée. «C'est naturel et normal. Cela ne peut se faire sans un cadre d’entreprise bien défini, des règles établies et du respect. Le respect de soi, de son collègue, de ses engagements.» Pas de doute, pour lui, il est «urgent d’améliorer les méthodes de management.» Il accompagne, conseille, forme, coache, réalise des formations en entreprise quant aux outils de décision et de management utilisés. Sa méthode, il la resitue dans le contexte où nombre d’entre nous en appelle à la quête de sens, en définitive, «pourquoi je fais cette tâche et pour aller vers quelle destination ?» : «Je rencontre, j’identifie les pistes de progrès, je mesure, j’analyse et ensuite nous décidons en fixant des objectifs concrets, motivants et atteignables.»

Primauté à l'interaction sociale

Alors, oui, tout ne coule pas de source. Il est parfois difficile pour un chef d’entreprise d’accepter pleinement qu’un changement majeur, ou plus minime, requiert une remise en cause, mais améliorera la situation interne. Bruno Leclerc dit, à ce propos : «il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. La problématique qui doit toujours être à l’esprit du chef d’entreprise est cette motivation à insuffler à ses collaborateurs pour qu’ils aient envie le meilleur d’eux-mêmes.» Quand on évoque le télétravail, qui n’est sans doute pas l’alpha et l’oméga que l’on a tant vanté au plus fort de la Covid-19, Bruno Leclerc l'observe sans plus d’appétence que cela : «Quelle place pour l’indispensable interaction sociale ? Où s’arrête ici le travail chez soi ? Beaucoup de question se posent quant au télétravail, beaucoup n’ont pas encore trouvé de réponses.» Pour lui, l’essentiel est ailleurs : «Je reviens sur le management par la confiance. C’est-à-dire croire aux qualités de l’individu. À ses compétences bien entendu, mais pas seulement. Le considérer, le valoriser, s’intéresser à ce qu’il est, à ce qui peut paraître invisible en première apparence aux yeux du chef d’entreprise. Chacun a un talent, un trait de personnalité, qui peut être une vraie plus-value pour l’entreprise», assure-t-il. «En finalité, il faut œuvrer pour que toutes et tous se disent en franchissant le matin la porte de leur entreprise, j’ai envie.» Dans un panorama socio-économique et sociétal, aux difficultés réelles, mais qui a tendance à être trop souvent noirci exagérément, les mots de Bruno Leclerc apparaissent ici motivants, dynamisants. Porteurs en tous les cas d’un allant que l’intéressé ne demande qu’à partager.

Le management de demain

Un zeste d’optimisme qui ne peut faire que du bien. Une telle pensée positive est assurément un sacré moteur pour un collectif. Voilà l’ADN de l’action de Bruno Leclerc. Lui qui se rend au cœur des entreprises, comme on prend son bâton de pèlerin, trace sa route, avec continuité et cohérence. Jamais dépourvu d’idées et d’innovation, il nourrit un projet pour les mois à venir : créer un club dédié aux jeunes créateurs. Il en définit les contours : «Ce ne sera pas un club business. Davantage axé sur l’entraide, le service rendu, la proximité. Quelque chose de simple qui répondra aux besoins de l’instant. Nous y travaillons, à la dénomination notamment.» De conclure : «Les points que je mets en avant et que je travaille avec l’écosystème entrepreneurial répondent à une nécessité. Aujourd’hui, le curseur s’est déplacé. Longtemps, on a misé sur le seul recrutement. Cela ne suffit plus. L’enjeu pour le chef d’entreprise est de fidéliser, d’être le vecteur d’un climat bienveillant qui favorisera l’investissement et l’implication de ses salariés.» Quand un faisceau d’études converge et montre que la jeune génération de travailleurs, volontiers zappeuse, plébiscite ce mode de fonctionnement, ce qui ne veut pas dire être dans un déficit d’autorité, on comprend aisément le défi à relever. Bruno Leclerc se situe au carrefour de ces évolutions, comme un relais, un trait d’union, entre plusieurs formes de management, lesquels, dans leur complémentarité, seront celui de demain.

«Le management par la confiance ne fonctionnera pas sans une autorité, un cadre, des règles au sein de l'entreprise», assure Bruno Leclerc, consultant en organisation et en management.