Bercy assure les PME de son soutien à l’export

Assurances, aides financières, mises en relation… Le point sur les dispositifs d'aide à l'export au ministère de l'Économie. Bercy encourage les PME à se tourner vers l'étranger où les perspectives de croissance sont meilleures qu'en France pour 2014.

Bercy encourage les PME à se tourner vers l'étranger où les perspectives de croissance sont meilleures.
Bercy encourage les PME à se tourner vers l'étranger où les perspectives de croissance sont meilleures.

On se presse jusque dans les couloirs, pour assister à la matinée de conférences consacrées à l’export, au ministère de l’Économie, ce 14 janvier. Au programme, le point sur les opportunités et les dispositifs d’aide de l’État. Depuis dix-huit mois, en effet, Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, travaille à impulser une coordination plus étroite entre les différents acteurs publics concernés par l’export, autour du label BPIfrance Export, ainsi qu’une simplification des outils et des processus. Aujourd’hui, BPIfrance Export, la branche de la Banque publique d’investissement spécialisée dans le domaine, propose notamment des prêts sur une longue durée, de sept à dix ans. «C’est long, l’international. Il ne faut pas tirer sur la trésorerie», préconise Alain Renck, directeur de BPIfrance Export. Les différents types de PME peuvent obtenir des aides. Et la structure finance aussi des entreprises qui sont par ailleurs accompagnées par Ubifrance. «Nous sommes dans un accompagnement dans la durée», explique Henri Baissas, directeur- général adjoint d’Ubifrance. Il s’agit de donner aux entreprises des «conseils structurés pour s’installer sur un marché», précise-t-il. Structurellement, les deux entités se sont rapprochées : 26 chargés d’affaires internationaux d’Ubifrance ont déjà été déployés dans les antennes de BPIfrance. Ils devraient bientôt être une quarantaine. Autre volet complémentaire de l’aide à l’export, les garanties publiques en soutien aux exportations, gérées par la Coface pour le compte de l’État. Au programme, des assurances-crédits, des garanties de caution et des préfinancements ou encore des assurances-change et de prospection. Par exemple, une demande d’assurance prospection pour un budget inférieur à 50 000 euros obtient une réponse en moins de 48 heures, assure la Coface. Il faudra attendre quelques semaines, lorsque le montant atteint plusieurs millions d’euros. Là aussi, le dispositif a été amélioré avec des dispositifs plus souples et plus rapides, assure Christophe Viprey, directeur des garanties publiques à la Coface. Lors de la conférence, des entrepreneurs sont venus témoigner de leur pratique de ces aides à l’export. «Nous sommes un assez grand utilisateur des dispositifs de garantie publique», confirme Alexandre Saubot, directeur général du groupe Haulotte, spécialiste des nacelles et plates-formes élévatrices de personnes et de charges, qui réalise 85 % de son chiffre d’affaires à l’international. Chez Ercom, entreprise télécoms de 50 personnes, qui réalise la quasi-totalité de son chiffre d’affaires à l’étranger, c’est surtout la garantie de prospection qui s’est révélée utile. De plus, «Ubifrance nous a aidés à trouver des contacts sur les marchés (…). En Chine, nous avons été assez surpris de la capacité d’Ubifrance de trouver des interlocuteurs sur un marché vraiment de niche», confirme Guy Lecurieux, responsable commercial et marketing de l’entreprise.

L’eldorado de la classe moyenne chinoise

Bercy encourage les PME à se tourner vers l'étranger où les perspectives de croissance sont meilleures.

Bercy encourage les PME à se tourner vers l'étranger où les perspectives de croissance sont meilleures.

En 2014, pour Ramon Fernandez, directeur général du Trésor, «Il y a des opportunités à saisir» sur les grands marchés mondiaux. D’après les services d’analyse de Bercy, les perspectives économiques internationales et françaises devraient convaincre les entreprises, PME comprises, de se tourner vers l’export. Sur la zone euro, le ministère prévoit un redressement de l’économie, ainsi qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ces pays «devraient connaître aussi une accélération de leur croissance et donc, des importations », estime Ramon Fernandez. Dans les pays comme l’Inde et la Chine, c’est la montée en puissance d’une classe moyenne aspirant à la consommation qui pourrait représenter un débouché pour l’export français. Et au niveau mondial, le marché des infrastructures devrait se développer aussi. En 2013, la situation française à l’export s’est très légèrement améliorée, avec un déficit du commerce extérieur qui pèse tout de même 60 milliards d’euros, contre 67 milliards en 2012 et 74 milliards en 2011. Le nombre d’entreprises exportatrices, qui baissait depuis des années, a très légèrement augmenté. Toutefois, «on fait toujours moins bien que l’Allemagne», déplore Ramon Fernandez. En France, aujourd’hui, 6,5 millions de salariés travaillent dans une entreprise qui exporte, soit environ un tiers de l’emploi du secteur marchand.