Initiative

À Metz, la résidence La Calliope crée un lien intergénérationnel inédit

«Générations Part’âges». C’est la dénomination du programme national développé par les résidences services seniors Domitys depuis 2017. À Metz, c’est une grande première. Rencontre avec l’étudiante concernée, Elona Parelon, intégrée dans le projet du groupe.

Elona Parelon a intégré la résidence services seniors Domitys - La Calliope le 2 septembre dernier.
Elona Parelon a intégré la résidence services seniors Domitys - La Calliope le 2 septembre dernier.

Enthousiaste, la tête bien sur les épaules et dégageant déjà un zeste certain de professionnalisme. Avec Elona Parelon, assurément, la résidence services seniors Domitys - La Calliope, à Metz, a fait une bonne recrue qui exerce au sein d’un établissement comptant un effectif de 132 personnes âgées depuis début septembre en tant qu’assistance d’animation. Recrue pas tout à fait comme les autres. La jeune parisienne de 19 ans, "du "77"", précise-t-elle, effectue actuellement à Metz la seconde année de son cursus en arts du spectacle. L’an passé, elle était hébergée dans sa famille en Lorraine. Il a fallu faire un autre choix. On s’en doute, trouver, louer, payer un appartement pour un étudiant, c’est tout sauf simple.

Lutter contre la précarité étudiante 

C’est dans ce cadre qu’s’inscrit l’initiative nationale de Domitys, numéro 1 des résidences services seniors en France, membre du groupe AG2R La Mondiale, avec le lancement de la 7e édition de Générations Part’âges. Elle repose sur cet élément factuel et préoccupant : les dernières enquêtes sur le sujet mettent en lumière la précarité des étudiants en France. Près de 40 % d’entre eux vivraient en dessous du seuil de pauvreté (NDLR : 1 102 €/mois) et 25 % rencontreraient des difficultés pour trouver un logement abordable. Depuis 2017, Domitys a lancé le programme "Générations Part’âges" visant à aider les étudiants face aux problèmes financiers et géographiques auxquels ils sont confrontés durant leur cursus, tout en favorisant les échanges intergénérationnels. 35 résidences services seniors participent à ce dispositif. Pour la structure messine La Calliope - dont le directeur est Odian Pierrat -, c’est une grande première, elle qui va bientôt fêter ses cinq ans de fonctionnement.

Un recrutement ciblé

Mathilde Constant, adjointe de direction alternante, revient sur le principe : «Cela permet à un étudiant de résider gratuitement dans un appartement de 35 m² entièrement équipé. En échange, il s’engage à consacrer 15 heures par semaine, soit 59 heures par mois, aux résidents. C’est un vrai contrat de travail. Ces heures peuvent être utilisées pour échanger avec eux, les accompagner lors de sorties, partager des repas, organiser des activités. En somme, générer du lien social au sein de la résidence.» Elona a pris connaissance du dispositif en mai dernier : «J’ai d’abord appelé puis envoyé un mail expliquant mes motivations. Trois entretiens avec les responsables de Domitys se sont succédé.» Durant ce processus de recrutement, soit trois entretiens en visio et en présentiel, ce sont ici la pertinence du projet de l’étudiant, son degré d’investissement et d’implication, sa maturité, sa cohérence avec les besoins de Domitys qui sont évalués. En cela, Elona cochait toutes les cases. En occupant la fonction d’assistant animation, elle peut profiter de la résidence, de son appartement, d’espaces comme la salle de sport, la piscine, le salon multimédia.

Lien intergénérationnel

Surtout, depuis quelques semaines, Elona est devenue un visage bien identifié et déjà apprécié des résidents, une présence empathique et rassurante. «On s’attache !», assure-t-elle. Elle a mis en place pour eux deux ateliers : journal et théâtre. Elle l’avoue : «Au début, j’appréhendais un peu l’accueil.» Doutes vite dissipés, un vrai lien intergénérationnel s’est tissé rapidement. Pour l’étudiante, c’est une expérience humaine intéressante et forcément enrichissante au contact de ces seniors qui ont souvent tant à partager. Elona le constate : «Ils ont beaucoup à raconter !» On peut se poser la question : entre les cours et la résidence, y a-t-il un espace à soi, la place pour les loisirs ? Elona rassure : «Oui, si je suis bien organisée, tout se déroule avec souplesse. Je fais du théâtre à la fac et du sport également.» Depuis la création du programme Générations Part’âges, 47 étudiants y ont participé. Le contrat d’Elona court le temps d’une année d’études. Et après ? Demain est un autre jour. Pour l’heure, elle vit pleinement l’instant présent et croque cet investissement original à pleines dents. Comment en serait-il autrement quand on a (presque) 20 printemps ?