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À l’ESICT Metz, le 30e Forum Avenir Construction a réussi sa mission

La 30e édition du Forum Avenir Construction, organisé par l’École Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction de Metz (ESICT) a permis un temps de rencontres fructueux entre entreprises et élèves. Stages, alternance : au travers de ce rendez-vous ancré, apprécié dans sa forme comme sur le fonds, c’est souvent un premier pas, une voie d’insertion professionnelle qui se dessine, et pour les PME/grands groupes un levier de recrutement. Demain se prépare aujourd'hui.

Rassembler étudiants et entreprises du secteur de la construction.
Rassembler étudiants et entreprises du secteur de la construction.

Ce mercredi après-midi, l’ESICT de Metz ressemblait à une fourmilière intergénérationnelle. La 30e édition de ce rendez-vous toujours très attendu qu’est le Forum Avenir Construction visait à créer un contact direct entre les entreprises du bâtiment, des travaux publics, bureaux d’études, maîtres d’ouvrages et contrôleurs techniques et les élèves en recherche de stage, d’alternance, d’emploi. «École des entreprises, valeurs humaines, partage, porteurs de l’image de l’ESICT» : dans ses mots inauguraux, mobilisateurs, le directeur de l’ESICT, Marcel Poinsignon exhortait les étudiants «à voir loin, au-delà d’un stage, à être ambitieux», concluant «au boulot !». Baptiste Mollard, à la tête de l’équipe organisatrice de six étudiants, remerciait les partenaires, rappelant l’essence du forum. C’était parti pour un après-midi de rencontres et d'échanges.

À l'heure de l'inauguration du 30e Forum Avenir Construction.

Franc succès pour cette édition 2024.

Promouvoir l'entreprise et ses métiers

L’édition 2024, parrainée cette année par l’entreprise Colas, a vu la participation de 70 entreprises locales, groupes nationaux et internationaux, et acteurs logiquement liés, comme la Fédération BTP Moselle et la Fédération des Travaux Publics Lorraine. L’ESICT de Metz forme des ingénieurs polyvalents du BTP, principalement destinés à préparer et à diriger des chantiers, des chefs de projets, aptes à assurer la gestion globale d’une opération de construction, de la conception jusqu’à l’exploitation. PME locales, grands groupes, entités telles la SNCF ou les sapeurs-pompiers de Moselle - dans leur rôle explicatif de l'évaluation du niveau de sécurité des bâtiments et de promotion de l'engagement citoyen, via des stages de prévention - étaient représentés par leurs dirigeants, leurs équipes de recrutement. Ce chef d’entreprise confie : «Nous venons pour la première fois. Nous recherchons des profils, volontiers atypiques. C’est le bon endroit pour cela.» On le sait, les besoins en main-d’œuvre sont dans le secteur toujours importants. Alors, il faut faire preuve d'agilité, de persuasion pour promouvoir son entreprise, en expliquer les potentialités, l’attractivité. C’est le but d’un tel forum : faire «matcher» offre et demande. Cela vaut pour un stage et une alternance. Du CAP à l’ingénierie, le Forum Avenir Construction ouvrait là un large champ des possibles en termes d’opportunités à saisir. Bien sûr, dans le temps imparti, finalement court, déposer un CV, engager une conversation, n’est qu’une première étape. Cette responsable de recrutement explique sa méthode : «Je sélectionne les CV rapidement. Cela permet d’avoir une vue rapide sur des profils intéressants. Nous pouvons les recontacter sur nos périodes de recrutement, en fonction de nos besoins.»

Un premier contact qui peut ouvrir les portes d'une collaboration avec l'entreprise.

Des perspectives d'emploi importantes

Cette année, plusieurs entreprises luxembourgeoises étaient présentes. Elles aussi sont en recherche de personnel dans un climat économique complexe et incertain. Le secteur de la construction du Grand-Duché connaît une crise majeure qui a vu fermer une centaine d’entreprises en 2023. Potentiels recruteurs d’un côté, potentiels recrutés de l’autre, ce forum trouve tout son sens. Le BTP reste l’un des premiers employeurs de France. Si la crise sanitaire avait engendré une baisse du recrutement, le secteur a retrouvé sa dynamique. Les perspectives d’emploi demeurent favorables. Rénovation urbaine, transition énergétique des bâtiments, les secteurs du bâtiment et des travaux publics sont en fort développement. Des métiers techniques aux métiers de l’encadrement, en passant par les activités techniques transverses à plusieurs secteurs, le BTP est représenté par des entreprises de toutes tailles : TPE (majoritaires), artisans, groupes multinationaux, mais aussi des infrastructures urbaines et civiles comme les voiries et transport (routes, voies ferrées...), réseaux d’eau, d’électricité, de gaz et fibre. Les métiers du négoce, qui jouent un rôle d’intermédiaire entre les industriels du bâtiment et les utilisateurs des produits de construction des matériaux, sont également de la partie.

En 1re année, Sasha, Lucie et Jana, en recherche d'une opportunité de stage.

Des métiers qui évoluent... et souvent méconnus

Impacté par une hausse des coûts des matières premières et des difficultés d'approvisionnement, liées à la Covid-19 et à la guerre en Ukraine, le secteur est resté malgré tout dynamique et manque toujours cruellement de main-d’œuvre. Les besoins en recrutement concernent quasiment tous les métiers. Dans le bâtiment, parmi les plus recherchés figurent maçon, électricien, plombier, couvreur, plaquiste, menuisier, peintre, conducteur d'engins/poids lourds, carreleur, ainsi que sur les postes d'encadrement, chef de chantier, conducteur de travaux, mais aussi chargé d'affaires. Dans les travaux publics : coffreur, canalisateur, ouvrier en voiries et réseaux divers/terrassier, poseur de voies, monteur de réseau (énergie, communication), construction d’ouvrage d’art béton armé, mécanicien d’engins, soudeur, chef d’équipe, chef de chantier, conducteur de travaux. Ce n’est point un scoop. Le BTP souffre principalement d'un déficit d'image, d'où les difficultés à attirer les candidats. Or, il s'agit généralement d'une méconnaissance des conditions de travail, car les métiers ont bien évolué. Des formations aux bons gestes et postures sont proposées, dans le cadre de la réduction de la pénibilité et de la prévention des troubles musculo-squelettiques. Par ailleurs, les technologies contribuent à l'amélioration des conditions de travail, qui ont beaucoup changé. Par exemple, les minipelles sont couramment utilisées pour ouvrir une tranchée, et, pour le transport vertical, des monte-matériaux et plateformes de transport. Pour réduire le poids des charges et porter sans trop d'efforts, il est également possible d'avoir recours à un exosquelette. Quant au regard porté sur les métiers de le construction, il change assurément... sans doute trop lentement sûrement. Mais les lignes bougent, les mentalités changent. Les efforts fait depuis plusieurs années par les professionnels et les fédérations y sont pour beaucoup.  En 2023, les entreprises du secteur projetaient près de 10 000 embauches. Nombre en augmentation de 11 % sur un an. 2024 sera du même acabit. L'enjeu des années à venir va être de remplacer les nombreux départs à la retraite. Établir une passerelle de contact entre l’entreprise et la relève des métiers : l’exacte mission de ce Forum Avenir Construction. On peut dire que ses objectifs sont remplis. Le cap est mis sur 2025 pour la 31e édition.

Faire connaître la palette des métiers de la construction.