Gazettescope

Gazettescope : 2030, retour vers le futur entrepreneurial

Horizon 2030. C’est le cap fixé par nos élites. Dans moins d’une décennie, que sera le monde du travail ? On a sorti la boule de cristal et on vous prévient, le scénario est un peu en mode L’Odyssée de l’Espace ou Rencontres du 3e type en version entrepreneuriale. Âmes sensibles s’abstenir.


Bonne année 2022 ! On peut même, si vous le voulez, souhaiter par anticipation tous nos vœux sincères, de réussite, de bonheur, d’éphémères bonnes résolutions… 2030. Pourquoi pas ? L’année 2030 semble avoir les faveurs des politiques, économistes et analystes en tout genre. Mais quelle mouche les a donc tous piqués pour se projeter, unanimement, dans huit ans ? Que va-t-il bien se passer pour que chacun ait les yeux de Chimène pour ce fameux cru 2030 ? Nous serons très loin des voitures volantes, des vaisseaux spatiaux capables de voyager à la vitesse de la lumière ou d'autres idées reçues des technologies du futur : on ne va pas s’inventer une vie de science-fiction tout de même. Largement irréel. Ou pas.

Huit ans pour rien ?

La question centrale demeure. Quid de notre quotidien en entreprise en 2030 ? Point de doute, il va changer. Les avancées technologiques seront passées par là, avec son lot d'objets comme on n'en a jamais vu jusqu'ici. Des objets qui vont faire entrer le futur dans notre présent. Et plus vite qu'on ne le pense... Allez, le temps d’un Gazettescope, on tente de lire dans le marc de café, de faire un rapide Retour vers le futur. On actionne la machine à explorer le temps. Nous voilà en l’an 2030, en Moselle. Rapide tour d’horizon, on passe le nez – discret - dans les locaux de quelques entreprises. Et là frustration, rien n’a bougé depuis 2022. Les sièges sociaux sont toujours centralisés à Paris, les organisations restent sur les modèles hiérarchiques traditionnels, on continue d’appeler son chef chef, les bureaux sont conçus dans une logique de réduction des coûts, l’espace alloué au salarié s’est réduit, le coworking s’impose, les délocalisations s’accentuent, les emplois les moins qualifiés deviennent plus précaires, les mouvements sociaux s’amplifient, le CDI demeure l’alpha et l'oméga. Pour un futur que l’on nous vendait presque affriolant, le scénario est plutôt fade.

Le grand bouleversement

En mal d’adrénaline, et pour le dire, frustrés de si peu de changements, nous avons fait machine arrière. Retour en 2022, avant de réactionner le levier. Nouvel atterrissage en 2030. Cette fois, le monde de l’entreprise a fait son Big Bang. Huit ans ont suffi pour que s'opère le grand chamboulement. Une sorte d’Apocalypse Now entrepreneurial. La transition numérique est totale, l’accès à la 5G est obligatoire, les mesures sont drastiques pour lutter contre le réchauffement climatique. La vie des travailleurs au cœur d’une digitalisation désormais incontournable n'est pas un paradis. Chacun est désormais dépendant à ces technologies pilotées par les GAFA qui disposent d’une mainmise sur des millions de données professionnelles et privées. L’IE a consommé une grande part des emplois du tertiaire, lequel a dégagé des salariés «premium», en CDI, à forte valeur ajoutée. En parallèle se crée une population d’actifs précarisés, cantonnés à des emplois «low cost», facilement remplaçables. Ceux-ci sont contraints à exercer plusieurs activités. La règle, à présent, en entreprise, c’est le cyber management. L’évaluation permanente, la pression continuelle en découlant sont les conséquences directes. À ce moment de notre voyage temporel, on se dit que le futur n’est décidément pas bien drôle.

Les résistants au système...

Dans ce monde robotisé à l’extrême, des poches de résistance sont apparues. De plus en plus de salariés se sont désengagés de cet univers à la Matrix et ont rejoint des TPE ou sont devenus indépendants, beaucoup sont nés en l'an 2000 : le sas vers plus de liberté, d’ouverture. La quête vers l’épanouissement par le travail, le bien-être, en favorisant santé et vie de famille. Bref, le Nirvana. En 2030, Internet est de l’histoire ancienne. La planète est un écosystème numérique. Peu à peu, la réalité virtuelle nous a permis de développer d’autres sens que nos cinq originels. Chacun d’entre nous en possède à présent une dizaine. Dans notre exploration du futur, reste une question essentielle ? Et la cafetière au bureau, sera-t-elle encore dans ce monde de demain ? Sans plus tarder, retour en 2022. On a finalement bien le temps de parvenir en 2030. Apprendre le temps pour prendre le temps de faire et d'apprécier les choses à leur juste valeur. Toute une philosophie. Le secret pour atteindre cet objectif ? On y cogite encore…