Sébastien Pini, la mécanique de proximité

Sébastien Pini (au centre) et ses salariés.
Sébastien Pini (au centre) et ses salariés.

Sébastien Pini (au centre) et ses salariés.

À la tête du garage nancéien des Tiercelins, Sébastien Pini véhicule une authentique passion de son métier. Son affaire est l’exemple type du petit garage que l’on trouve au bout de la rue. Le sens du service assumé et un regard sans langue de bois sur son quotidien d’artisan de l’automobile.

«Aimer son métier.» Quand Sébastien Pini prononce ces mots pour dépeindre son travail de garagiste, il résume l’ensemble de son parcours professionnel. «Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire cela», note l’intéressé, originaire de Millery, près de Custines. Après sa 3e, Sébastien Pini est orienté vers un Bac Pro construction mécanique. Une période dont il ne garde pas un souvenir impérissable : «Ce n’était clairement pas ce qui me plaisait. J’ai vite arrêté.» Il reprend la voie de l’apprentissage, via un BEP puis un Bac Pro en mécanique automobile. Dès lors, sa route est tracée, plus rien ne l’en déviera, faisant ses armes dans un garage à Dieulouard, avant de poursuivre dans une concession à Pont-à-Mousson. Revenu à son garage originel, il est formé au poste de technicien d’agence. La suite, Sébastien Pini la raconte : «Je m’étais toujours dit qu’avant 40 ans, je voulais être mon propre patron. L’opportunité s’est présentée.» En 2009, il apprend par un ami qu’un garagiste, rue des Tiercelins, cherche à vendre son affaire. L’homme tient la boutique depuis 26 ans. Sébastien Pini rencontre le potentiel cédant : «Il y avait pas mal de travaux et de mise aux normes à faire, mais cela ne m’a pas freiné. J’ai ouvert, en création, le 4 janvier 2010, et commencé par quelques réparations issues de mon réseau.»

La responsabilité du garagiste

Le bouche-à-oreille fait son oeuvre et le carnet de commandes se remplit. Sébastien Pini embauche un mécano puis un carrossier peintre. S’y ajoute actuellement un apprenti. Le garage des Tiercelins assure tous les types de réparations et travaux d’entretien, y compris la préparation au contrôle technique. Au-delà de la dense expérience qu’il a acquise, tant en technique que dans la gestion, derrière les termes du pro de la mécanique, il laisse poindre un état d’esprit guidant son savoirfaire, se faisant volontiers le défenseur d’une profession : «Il n’est pas normal que l’on puisse aussi facilement s’installer comme vendeur de véhicules d’occasion ou garagiste. Nous avons une vraie responsabilité. Quand un particulier achète une pièce sur Internet, nous demande de l’installer sur sa voiture, nous ne pouvons lui refuser. Et s’il y a un pépin à cause d’une pièce défectueuse, c’est le garagiste qui est responsable.» Quand il balaie sa trajectoire, Sébastien Pini concède : «Les réglementations et l’électronique dans les véhicules nous obligent à adapter nos pratiques. On peut dire que l’on ne nous facilite pas la tâche. En cela, des organismes comme le Cnpa sont de bons soutiens. Les charges importantes à payer avec à terme des petites retraites, les freins aux embauches, la lourdeur administrative pèsent.» Tout cela ne saurait en rien altérer l’allant qu’il transmet à son équipe. À 41 ans, Sébastien Pini regarde sereinement devant lui, avec une ambition raisonnée et la satisfaction d’avoir accroché son rêve de gosse, au milieu de ses voitures qu’il aime tant.