Sandrine Calmel en toute indépendance

Sandrine Calmel explique : «Je veux libérer artisans et entrepreneurs des tâches administratives.»
Sandrine Calmel explique : «Je veux libérer artisans et entrepreneurs des tâches administratives.»

Sandrine Calmel explique : «Je veux libérer artisans et entrepreneurs des tâches administratives.»

Quitter la sûreté d’un emploi public quand on n’a pas quarante ans pour se lancer dans l’entrepreunariat est un pari osé. Sandrine Calmel a franchi le Rubicon. Elle a mis sa solide expérience dans des missions administratives au service des artisans et TPE.

Il est dans une carrière professionnelle que l’on croit linéaire ad vitam aeternam. Et puis un événement la fait basculer marqué par une date ou une rencontre clé. Pour Sandrine Calmel, l’année 2010 restera bien particulière. Retour en arrière. Après un diplôme d’État en conseillère en économie sociale et familiale obtenu en 1993 à Reims, l’intéressée aux origines soissonnaises intègre la fonction publique territoriale. Durant six ans, Sandrine Calmel traite au conseil général de Meurthe-et-Moselle des dossiers liés à l’allocation de perte d’autonomie des personnes âgées et à l’éducation alimentaire des enfants dans les écoles. 2000 la voit prendre la responsabilité d’assistante de direction au sein de la collectivité, avec une palette éclectique de missions : accueil physique et téléphonique, gestion d’agenda et du courrier, organisation et compte rendu de réunions internes, suivi de dossiers de subventions. Cette implication dure une décennie. Un quotidien parfaitement ordonnancé soudain chamboulé : «J’ai eu un déclic, l’envie de briser la routine, de voler de mes propres ailes», explique-t-elle. Sandrine Calmel décide de prendre sa retraite de la fonction publique… à 39 ans et endosse un rôle à mille lieux de sa carrière précédente : chef de produits en mode freelance pour la société Scrapmalin.com, spécialiste en loisirs créatifs. Dans son nouvel univers marketing, Sandrine Calmel, à la tête de sa SARL, pilote un service dévolu aux clients professionnels. L’aventure dure deux ans : «J’ai changé une nouvelle fois de voie, je cherchais quelque chose qui me corresponde davantage et de moins contraignant. Je me suis souvenue de mon goût depuis toujours pour la déco. J’ai passé alors des formations en home staging (optimisation de la vente d’un bien immobilier) et en office organising (agencement de bureau, organisation d’espace de travail) », poursuit-elle.
Un fonctionnement flexible
À ce moment, elle cherche clairement sa trajectoire professionnelle : «J’ai beaucoup réfléchi sur mes compétences, mes envies. Je voulais être ma propre patronne mais sans les charges qui vont avec. J’ai écarté l’auto-entreprise.» Son concept de création, Sandrine Calmel le trouve logiquement : mettre son solide savoir-faire dans le domaine administratif au service des artisans et TPE. Quant au statut, elle frappe à la porte de la société de portage salarial, Port’Abillity, qui correspond parfaitement au mode de fonctionnement qu’elle recherche. Depuis 2015, elle accompagne par sa structure «Expert Office Online» les gérants de petites entreprises, qui n’ont souvent ni les moyens de rémunérer un poste de secrétaire ni le temps de s’occuper eux-mêmes de charges administratives chronophages. «Mon système repose sur la souplesse et la réactivité. Je soulage ces artisans et patrons de sociétés aux tailles modestes de ces tâches. Cela leur permet de se focaliser sur leurs objectifs. Ma solution est sans engagement dans la durée et à moindre coût.» Le volet principal de ce service sur mesure et flexible tient en l’assistance administrative au sens large mais également en un soutien à la communication et à la valorisation de l’image d’entreprise. Sandrine Calmel a ajouté une autre corde à son arc : une formation d’assistante juridique complétée par un module de gestion de paie, pour répondre aux besoins des professions juridiques. Dans un registre différent, elle propose toujours des prestations de décoration et relooking d’intérieur, aux particuliers. La chef d’entreprise, mère de trois enfants, qui a trouvé la bonne direction, sourit : «J’ai beaucoup papillonné. Enfin, je me pose !»

laurent.siatka