Righetti défie le temps

mers.Alban Utard, associé à son frère Thierry, poursuit une aventure entrepreneuriale commencée il y a 182 ans
mers.Alban Utard, associé à son frère Thierry, poursuit une aventure entrepreneuriale commencée il y a 182 ans

Alban Utard, associé à son frère Thierry, poursuit une aventure entrepreneuriale commencée il y a 182 ans

Spécialiste des productions verrières pour professionnels et particuliers, plus ancienne miroiterie de Lorraine, les établissements Righetti sont d’abord une réussite familiale, alliant tradition et innovation. Thierry et Alban Utard se font les gardiens d’une philosophie d’entreprise qui perdure depuis 182 ans. Leur stratégie de développement les mène hors de notre espace hexagonal. Avec pragmatisme.

«Quand on évoque le terme miroiterie, on imagine quelque chose d’un peu rétro, pourtant notre métier est tout ce qu’il y a de plus moderne», assure Alban Utard, directeur commercial de la miroiterie Righetti. Depuis quelques années, il mène de concert avec son frère, Thierry – directeur général -, l’affaire familiale, ayant pris la succession de leur père, Jean, lequel aime venir dans les ateliers donner un coup de main. «Ses conseils sont éminemment précieux, il serait difficile de se passer d’une telle expérience», poursuit Alban Utard, petit-fils de Charles Righetti, lequel fonda l’entreprise éponyme en 1835. D’abord dans un local de 300 m² rue de la Craffe puis rue Stanislas à Nancy, avant de déménager à Seichamps. Durant plusieurs décennies, la miroiterie ciblait essentiellement son activité sur des marchés locaux liés au secteur du bâtiment : découpe, pose, remplacement de casse, double et triple vitrage. La suite, Alban Utard la raconte : «En 2011, nous avons investi dans un bâtiment de plus de 3 000 m², sur le dynapôle de Ludres-Fléville. C’était indispensable pour des raisons de place, de capacité de stockage, de flux de production.» Les nouveaux locaux, outre leur fonctionnalité et la possibilité de présenter un showroom esthétiquement réussi, sont labélisés BBC : ils furent voilà six ans le premier site industriel lorrain dans ce cas.

La force du verre feuilleté décoratif

Membre de la fédération française des professionnels du verre, forte d’un savoir-faire éprouvé, la miroiterie a su prendre les virages décisifs au cours de son histoire, comme l’explique Alban Utard : «En même temps que notre venue sur la zone de Fléville, la constante modernisation de notre outil de production, un volet recherche important, nous nous sommes orientés vers le verre feuilleté décoratif et avons créé des applications dans l’ameublement, l’industrie, le design. Le principe du verre feuilleté décoratif permet l’insertion, entre deux feuilles de verre, de n’importe quelle image, papier, film, fibres, bois. Nous pouvons faire ce que nous voulons avec le verre.» Cette avancée technologique a permis à l’entreprise Righetti de densifier son marché partout en France.

Actuellement, l’essentiel de la demande de la clientèle se concentre sur la couleur et les images. La miroiterie a étendu sa gamme aux côtés de ses verres standards : verre au plomb, vitrages résistant au feu, sécurité, isolation phonique et thermique. Dans cette phase ascendante, quid de l’export ? Alban Utard répond : «Nous sommes une PME de vingt collaborateurs, il faut en tenir compte. Si des opportunités réelles existent à Londres et en Allemagne, notre approche des marchés de l’étranger se fait de manière sporadique. Nous sommes bien sûr à l’écoute et ouverts aux contacts potentiels développés sur les salons ou par nos fournisseurs européens et asiatiques. En la matière, pas de précipitation.» Qui veut voyager loin ménage sa monture, dit un proverbe. Une maxime qui semble si adaptée aux établissements Righetti, lesquels tracent leur avenir avec une sage ambition.