Pierre Gattaz, président de Business Europe

Les protectionnisme et populisme qui montent avec l’épée de Damoclès et tout peut simplement éclater en mille morceaux ! À quelques mois des élections européennes, la question de l’Europe n’a jamais été aussi importante. Le monde de l’entreprise n’échappe pas à la règle. Démonstration le 2 octobre dernier à Nancy à l’occasion de la venue de Pierre Gattaz, l’ancien président du Medef national et aujourd’hui président de Business Europe – rassemblement de fédérations patronales européennes -.

 «L’entreprise et l’emploi, clés du futur de l’Europe !» Ils n’étaient pas moins de deux cents personnes (chefs d’entreprise, décideurs et quelques personnalités politiques et à noter la présence du préfet de Meurthe-et-Moselle) le 2 octobre dernier au cœur du centre de congrès Prouvé à Nancy pour entendre les débats autour d’une table ronde avec les représentants de la Fédération des industriels luxembourgeois, de l’Union Wallonne des entreprises et de l’association des Unions entrepreneuriales de la Sarre. L’événement, organisé par le Medef de Meurthe-et-Moselle, avait pour guest-star du jour, Pierre Gattaz, l’ancien président du Medef national et depuis le mois de juillet dernier, président de Business Europe (rassemblement d’une quarantaine de fédérations patronales européennes). Si les notions d’harmonisation sociale et fiscale ont de nouveau été mises en avant avec cette nécessaire convergence entre les pays et dans la région avec nos voisins directs du Luxembourg, de l’Allemagne ou encore de la Belgique «afin de garantir un équilibre transfrontalier intégré, sans déséquilibres majeurs, garant d’une économie prospère», comme l’a rappelé Christine Bertrand, la présidente du Medef de Meurthe-et-Moselle, le débat engagé avait en toile de fond une problématique, voire une inquiétude plus importante.

Convergence sociale et fiscale

«L’Europe aujourd’hui est très fragile. Le protectionnisme et le populisme ne cessent de monter et cela peut éclater en mille morceaux», assure Pierre Gattaz quelques minutes avant le début de son intervention. À quelques mois de l’échéance des élections européennes, le président de Business Europe entend que les chefs d’entreprise européens jouent leur rôle «pour faire comprendre qu’il faut faire très attention et apporter une vision quasi émotionnelle de l’Europe auprès de nos concitoyens.» Quoi de mieux que l’univers de l’entreprise pour faire passer ce type de message ! Pierre Gattaz y croit : «nous pouvons insuffler une vision commune avec comme ambition partagée mettre l’entreprise au cœur du projet européen.» Sur le plan purement économique : «l’Europe n’est pas une option, c’est une nécessité.» Pour l’ancien président du Medef national : «face aux États-Unis, à la Chine, à l’Inde et à l’Afrique demain, nous nous devons d’être forts et unis pour faire face aux géants.» Cette union réelle souhaitée ne pourra se faire «qu’avec cette nécessaire convergence sociale et fiscale.» Reste que sur ce sujet, «la France demeure toujours aussi complexe.» C’est le moins que l’on puisse dire…