Patronat-salariés : même combat ?

Le Medef 54 avec la CPME vient de restituer les résultats des différentes actions départementales dans le cadre du grand débat national.
Le Medef 54 avec la CPME vient de restituer les résultats des différentes actions départementales dans le cadre du grand débat national.

Quelques jours
avant la clôture des consultations du Grand débat national (le 15 mars
prochain), le Medef de Meurthe-et-Moselle avec la CPME vient de faire le bilan
des réunions préparatoires et consultations internes réalisées avec certains
syndicats de salariés. Derrière des réponses quasi évidentes autour de la
réforme des finances publiques ou encore la baisse des charges sur les
salaires, c’est surtout un sentiment de besoin d’écoute, de dialogue et de
pédagogie qui ressort. Encore faut-il y être réceptif. Aujourd’hui, ce n’est
pas vraiment le cas de tout le monde.

Un questionnaire envoyé aux chefs d’entreprise. Une réunion interentreprises à la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle autour des finances publiques et une réunion paritaire intersyndicale avec les syndicats de salariés. Dans le cadre du Grand débat national, le Medef de Meurthe-et-Moselle avec le concours de la CPME a fait le job, voire un peu plus. «Il était nécessaire de nous mobiliser pour faire entendre la voix de celles et ceux qui constituent l’écosystème entrepreneurial et économique, c’est-à-dire les chefs d’entreprise et leurs salariés», assure Christine Bertrand, la présidente du Medef 54. Avec Denis Renaud, président délégué du mouvement patronal meurthe-et-mosellan, elle a présenté, avec à ses côtés également Franck Bersauter de la CPME 54, le 5 mars dernier, le bilan des différentes consultations menées. Sur la dizaine de questions tournant autour de la fiscalité, de la compétitivité et des enjeux économiques d’avenir que les chefs d’entreprise du département ont reçu, plusieurs grands enseignements sont à tirer.

Réforme des
finances publiques

Le
premier, et «c’est sans doute le plus
important, car on le retrouve également dans les tendances des syndicats de
salariés »
, assure Denis Renaud : c’est la réforme des finances
publiques. 92 % des chefs d’entreprise la jugent nécessaire voire
indispensable. «L’ensemble du système
d’imposition nécessite une réforme de fond et les charges salariales et
cotisations doivent être remises à plat.»
Même confluence autour de la
pression fiscale et sociale des ménages. À 86 %, les chefs d’entreprise
estiment «que le système d’imposition
actuel est confiscatoire et démotivant. Du point de vue des employeurs, le
reste à vivre est trop bas au regard de la richesse créée par le travail des
salariés. Le travail n’est pas assez valorisé. Au contraire, plus on travaille,
plus on est imposé.»
Finances publiques, pouvoir d’achat, mais également
fiscalité écologique ou encore transition énergétique, des points où patronat
et salariés s’accordent et apparaissent bien sur la même longueur d’onde même
si certaines divergences persistent. «À
l’occasion de notre réunion avec les syndicats de salariés, tout le monde a
remarqué que nous parlions des mêmes problèmes mais pas forcément avec les
mêmes mots et naturellement pas les mêmes angles d’approche. Mais quand on se
parle, on se comprend beaucoup mieux même si l’on est loin d’être d’accord. Ces
réunions autour du grand débat auront au moins eu le mérite de permettre à
certaines personnes, qui trop souvent sont considérées comme opposées, à se
rapprocher pour se comprendre et avancer ensemble dans l’intérêt de tous»
,
constate Denis Renaud. La grande question aujourd’hui demeure de savoir si ce
grand débat national servira réellement à quelque chose. C’est indéniable qu’il
doit en ressortir quelque chose mais force est de constater que certains en
attendent beaucoup trop. Ils risquent d’être déçus…