Novatissue : l’avenir est dans la brique alimentaire

Des briques alimentaires recyclées pour la fabrication de papier sanitaire. L’usine vosgienne, Novatissue de Laval-sur-Vologne du groupe italien Lucart, surfe sur cette vague verte depuis deux ans. Un nouveau projet de valorisation énergétique devrait voir le jour en juin 2014.

Avec 125 000 briques alimentaires, l’usine vosgienne produit une bobine de quatre kilomètres de papier.
Avec 125 000 briques alimentaires, l’usine vosgienne produit une bobine de quatre kilomètres de papier.
Les briques alimentaires en fin de vie, de l’or en barre pour Novatissue. Leur valorisation les transforme en matière première pour la fabrication de papier sanitaire.

Les briques alimentaires en fin de vie, de l’or en barre pour Novatissue. Leur valorisation les transforme en matière première pour la fabrication de papier sanitaire.

Une montagne dans les Vosges, rien de plus normal ! Une montagne de briques alimentaires édifiée par le travail d’une chargeuse sur pneus canalisant 80 000 briques alimentaires crachées de poids lourds de 24 tonnes, c’est beaucoup plus rare. À Laval-sur-Vologne, pas de station de ski dans un proche horizon mais l’usine du papetier Novatissue (rachetée en 2008 par le groupe italien Lucart, deuxième dans l’Hexagone sur le marché du papier à usage sanitaire et domestique) où depuis 2011 une ligne de production de papier issu du recyclage des briques alimentaires a été mise en place permettant aux quelque 250 salariés vosgiens de voir leur emploi préservé, tout comme le bon développement et la bonne santé de leur maison mère italienne. Lucart a participé à sauver la vallée et son bassin d’emploi grâce à cette politique de diversification centrée sur une production environnementale. Ce tampon «vert» est une réponse indéniable pour les producteurs de briques alimentaires voyant leurs produits en fin de vie renaître sous forme de papier en tous genres.

140 000 tonnes traitées par jour

Avec 125 000 briques alimentaires, l’usine vosgienne produit une bobine de quatre kilomètres de papier.

Avec 125 000 briques alimentaires, l’usine vosgienne produit une bobine de quatre kilomètres de papier.

Process bienvenu également pour les collectivités locales pour intensifier la promotion du tri de cette typologie de déchets ménagers. «Le taux de recyclage en France de ce type de déchets est de l’ordre de 45 %. Les choses avancent mais du chemin reste encore à faire», assure Aymeric Schultze, le directeur général d’Alliance Carton Nature (ACN) à l’occasion d’une visite du site vosgien le mois dernier. L’association regroupe les principaux fabricants de briques alimentaires à l’image de Tetra Pack, SIG Combibloc et autre Elopark. Sa mission : promouvoir au travers d’actions concrètes le taux de recyclage et le bon profil environnemental de ces emballages carton. Le concret, ce sont les «pulpeurs» (genre d’immenses broyeurs automatisés) où les briques alimentaires s’engouffrent avant de subir un traitement version décorticage en règle. «Avec 125 000 briques, nous fabriquons une bobine de papier de quatre kilomètres», assure Hervé Kraemer, le directeur de l’usine vosgienne. 140 000 tonnes de briques alimentaires peuvent être traitées par jour. La poudre obtenue, également traitée dont les déchets plastiques sont aussi valorisés (voir encadré), est la matière première de la fabrication de papier d’essuyage en grande majorité à destination des professionnels et des collectivités territoriales. Cette éco-industrie a redonné un avenir à l’ensemble de ce bassin d’emploi. Le carton, c’est aussi fantastique…