«Notre réseau est en pleine transformation»

Philippe Coy, le président de la Confédération nationale des buralistes, était présent au salon Vap’Est à Pont-à-Mousson fin juin.
Philippe Coy, le président de la Confédération nationale des buralistes, était présent au salon Vap’Est à Pont-à-Mousson fin juin.

La chambre syndicale des buralistes de Meurthe-et-Moselle vient d’organiser fin juin à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson le salon Vap’Est, le premier salon à destination des buralistes centré uniquement sur les fameux produits dits de la Vape avec en première ligne les cigarettes électroniques. Un segment de marché et de diversification jugée indispensable pour la survie de ces commerçants de proximité tout comme le développement de nouveaux services (publics notamment). La profession n’est plus en simple modernisation mais entame aujourd’hui réellement sa mutation.

 

La chambre syndicale de Meurthe-et-Moselle de votre confédération vient d’organiser fin juin à Pont-à-Mousson le premier salon à destination des buralistes entièrement centré sur la cigarette électronique, le signe d’une nécessaire diversification de votre secteur d’activité, qu’en est-il ?

C’est plus qu’une diversification aujourd’hui que les buralistes doivent engager, c’est une totale transformation. La vente de tabac demeure notre ADN mais force est de constater que le marché est plus que tendu aujourd’hui. Demain il sera tout simplement impossible de survivre en se basant uniquement sur la vente de ce produit. La recherche de nouveaux produits, de nouveaux services est tout simplement vitale. Les buralistes se doivent de (re)devenir de véritables commerçants de proximité.

Pour ce faire votre profession a lancé il y a un an et demi un vaste plan de transformation et d’accompagnement pour y parvenir, où en êtes-vous ?

Il est certain que tous nos adhérents ne sont pas dans la même dynamique. La grande majorité a compris la nécessité et surtout l’urgence d’écrire une nouvelle page. Aujourd’hui, 90 % de nos membres proposent des produits autour de la cigarette électronique à des degrés divers mais tout le monde s’y est mis.

Il y a cinq ans votre profession avait un peu «loupé» le virage de la cigarette électronique, les choses se sont-elles corrigées aujourd’hui ?

La grande majorité des personnes qui se tournent vers la cigarette électronique sont d’anciens fumeurs de tabac, donc nos clients. Nous avons réussi à rectifier le tir et à nous imposer aujourd’hui sur ce segment de marché. Notre plan «Les Buralistes de la Vape» permet à nos membres de se former au niveau des produits, de leur utilisation, de la réglementation en vigueur. Actuellement vous avez à faire à une population de vapoteurs très large et c’est un public averti. Il est nécessaire d’avoir une offre adaptée et une réelle connaissance des produits, c’est ce que nous proposons aux buralistes aujourd’hui.

La cigarette électronique s’affiche comme l’un des segments de diversification mais il n’est pas le seul. Vous avez signé récemment plusieurs partenariats, notamment avec l’Association des maires de France ou encore avec la SNCF pour proposer de nouveaux services. Qu’attendez-vous de ces partenariats ?

Il s’agit de construire un nouveau modèle de commerce pour les buralistes répondant aux nouveaux besoins de proximité des Français. Le partenariat avec l’Association des maires de France nous engage à permettre de renforcer et de maintenir des services de proximité. L’objectif est de proposer aux communes différents services que nous pouvons apporter et notamment en zones rurales et périurbaines. Notre statut de buralistes nous confère un rôle de préposé à l’administration. Nous entendons (re)devenir le relais des administrations dans les territoires. C’est la même logique avec la SNCF où nous pouvons proposer la vente de billets dans les zones où la SNCF ne possède plus de guichets. L’ajout de ces différents services publics permet aux buralistes de se garantir un flux de clientèle.

Depuis plusieurs mois, le sujet du cannabis récréatif  et de sa possible réglementation, voire législation, revient souvent sur le devant de la scène. Un marché pour vous ?

Naturellement, nous ne nous interdisons aucun sujet ! Je ne juge pas les qualités du produit mais si le législateur entend réguler ce marché et si une réglementation est réellement mise en place, notre réseau est prêt mais surtout notre réseau est adapté.