Les chambres sur le même ton

Jean-Paul Daul, Laurent Rouyer et François Pélissier, les présidents des trois chambres consulaires à l’unisson pour présenter leurs vœux le 14 janvier à Nancy.
Jean-Paul Daul, Laurent Rouyer et François Pélissier, les présidents des trois chambres consulaires à l’unisson pour présenter leurs vœux le 14 janvier à Nancy.

Pour la deuxième fois, les trois présidents des chambres consulaires (agriculture, métiers et artisanat, commerce et industrie) de Meurthe-et-Moselle ont présenté ensemble, le 14 janvier dans les locaux nancéiens de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle, leurs vœux aux acteurs économiques du département. La preuve d’une union quasi sacrée pour faire face aux évolutions (révolutions ?) qui touchent l’univers des chambres et à un climat économique et social des plus tendu.

 

«La joie de l’âme est dans l’action !» François Pélissier, le président de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle, cite le maréchal Lyautey pour terminer son discours de présentation des vœux aux acteurs économiques de Meurthe-et-Moselle, le 14 janvier dans les locaux nancéiens de la chambre. «C’est la seule devise qui s’impose à nous !» À ses côtés, Laurent Rouyer, le président de la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle et Jean-Paul Daul son homologue de la chambre des métiers et de l’artisanat acquiescent. Comme l’an passé, les trois présidents ont présenté leurs vœux ensemble pour démontrer qu’aujourd’hui seule l’union, les synergies peuvent permettre à ces corps intermédiaires de continuer à aller de l’avant ou tout simplement d’exister. Les réformes des chambres ne sont pas nouvelles, les coups de rabot financier sont légion, l’adaptation est nécessaire. Chose faite et affichée pour la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle. «Nous sommes aujourd’hui la seule CCI du Grand Est à avoir un budget équilibré avec 85 % d’autofinancement. Reste que dans le climat actuel, si l’on continue comme cela, c’est la moitié des CCI de l’Hexagone qui vont disparaître», assure François Pélissier.


«Notre société est malade»

 

Même constat du côté de ses homologues des métiers et de l’artisanat et de l’agriculture. «Nos moyens financiers ne cessent de diminuer. Nous devons faire mieux avec moins et tous ensemble. Notre route est droite mais la pente est forte», explique Jean-Paul Daul. «Il nous faut renforcer notre travail interconsulaire. Nous devons unir nos forces notamment pour simplifier nos procédures administratives. La dynamique des territoires est commune à nos trois chambres et le fait d’être ensemble nous permet d’être encore plus visibles comme acteurs économiques», constate Laurent Rouyer. La situation structurelle et conjoncturelle des chambres n’était pas le point d’orgue de cette cérémonie de vœux. Le climat économique et social plus que tendu laisse planer bon nombre d’inquiétudes de la part des acteurs économiques. «Les conséquences du mouvement des gilets jaunes pour bon nombre de TPE, de PME et notamment des commerçants sont tout simplement dramatiques (…) Il faut que l’on prenne conscience que notre société est malade mais nous pouvons éradiquer bon nombre de maux. Les principales causes demeurent le poids de notre dépense publique et la dette publique. Il est nécessaire de mettre en place une réforme institutionnelle de la fiscalité. Nous avons le taux de prélèvement fiscal le plus élevé au monde. 45 % alors que cela ne devrait pas dépasser les 25 %. Les réformes à mener ne peuvent se faire sans les corps intermédiaires. On ne pourra pas transformer le pays sans les corps intermédiaires, dont nous faisons partie», continue François Pélissier. Le message n’est pas nouveau mais il prend aujourd’hui une toute autre dimension vu le contexte actuel. La dimension de l’urgence…